QUAND LES BARBUS SE LA RASERONT

L’islam. Religion du livre et du savoir, religion de lumière à l’origine d’une brillante civilisation qui éclaira le monde connu au moins sept siècles durant, avant de sombrer dans les ténèbres des ulémas, ces fameux « savants » du la religion.

Le prophète Mohammed fut un homme sage, un mystique qui aimait la vie, à la suite duquel des générations de scientifiques, d’intellectuels, de musiciens, de poètes, de chanteurs ont fait du monde arabo-musulman un espace de progrès et de prospérité unique en son temps, car ils étaient libres. Mais les barbus sont arrivés. El Ghazali fut l’un de ces barbus en chef pour lesquels le seul savoir utile était celui du dogme et de la doctrine, afin d’appliquer au mieux des rituels, habitudes et coutumes figés à jamais dans un passé immortel. C’était il y a neuf siècles !

Les tenants de la philosophie gréco-musulmane furent écartés, les chanteurs se turent, les danseurs se figèrent et les médecins se firent imams pour réciter de longs versets sans jamais chercher à vraiment les comprendre. Des savants officiels furent nommés en leur place pour diriger la cité. C’en fut fini des sciences, des arts et de la liberté. Il fallut réciter. Jusqu’à nos jours, ils jugent, tranchent et décrètent, comme au temps de leur barbu en chef. Un parfait clonage intellectuel qui a su traverser les siècles. A moins que la grâce ne les ait touchés et qu’ils ne soient tous devenus immortels. Qui a dit que l’islam sunnite n’avait pas de clergé ? Non seulement il en possède un, mais il n’a même pas l’honnêteté de se dévoiler. Pour des tenants de la « lumière divine », la manœuvre est tout de même un peu sombre. Aujourd’hui, ils continuent d’habiller leurs femmes d’un voile d’excès et d’hypocrisie, comme s’il n’était pas de juste mesure entre le string et le tchador. Ils tuent un mouton à l’Aïd El Kébir, comme si leurs fidèles étaient encore tous éleveurs ou bergers. Ils ne connaissent qu’un seul sens de prière, comme s’ils avaient oublié que la terre était ronde et comme si Allah qu’ils adorent n’était pas omniprésent autour d’eux, mieux encore, en eux. Et gare au tricheur ! les brûlures de l’enfer sont pour lui. Même s’il en réchappe – Allah est tout miséricorde après tout -, au Paradis, il restera à jamais marqué au front du signe des parias, des intouchables. Aura-t-il, lui aussi, droit aux rivières d’alcool et aux éternelles vierges ? Allah seul le sait. Si c’est une femme, elle pourra au moins se passer des vierges… Quand aux adeptes des autres religions, les barbus, depuis leurs mihrabs, leurs réservent sans confession le plus brûlant des foyers de l’enfer. Normal, ce sont des infidèles. Peut-être même qu’ils écoutent des chansons d’amour et que leurs filles pratiquent des activités interdites. Mais vous vous rendez compte ? elles vont à la plage en maillot de bain !

Mais où êtes-vous, El-Farabi, Avicenne et autre Averroès ? Que sont devenus vos traités de philosophie, de mathématique et de médecine ? Ne les lit-on plus qu’en occident ? Vous qui marchiez sur les pas d’un prophète incompris. « Enseignez à vos enfants le lancer, la natation et l’équitation » disait-il. L’idée était lancée : faites du sport. « L’encre de l’élève est plus sacré que le sang des martyrs » : aimez les sciences – seul véritable djihad – pas la guerre. « Qui oublie un dixième de ma religion sera perdu. Viendra le jour où qui en pratiquera un dixième sera sauvé ». Les temps ont changé, les siècles ont passé et ce jour est arrivé. Alors messieurs les barbus, cessez de vous vêtir à la mode du septièmes siècle par crainte de voir vos mosquées se clairsemer. Cessez d’envoyer en enfer ceux qui vous contredisent, car ils pourraient se retrouver sur le pas de votre porte. Cessez de mettre une foi idolâtre dans de hauts minarets, ces « fusées qui ne décollent jamais ». Le miracle du livre est entre vos mains, cela ne devrait-il pas vous encourager à laisser librement circuler tous les livres ? Un esprit de renouveau habite votre texte, cela ne devrait-il pas vous pousser à accepter que les us et coutumes évoluent et que jamais la flèche du temps ne se fige ? Et le miracle intellectuel que Mohammed vous a apporté, ne devrait-il pas vous inciter à cultiver les vertus du cœur et de l’esprit, plutôt qu’à peigner votre barbe en prononçant des fatwas à tout va ?

Pour l’amour d’Allah, messieurs, n’allez-vous pas enfin vous la raser ?