Pas complètement : avec les grosses ficelles habituelles pour diffuser la peur à base de risques de « graves troubles à l’ordre public », « violences » et autres « dégradations », cet arrêté aboutit à une interdiction de transports de « marchandises dangereuses » et « armes toutes catégories confondues » du jeudi 26 novembre au lundi 30 novembre. Rien que ça ! L’occasion de multiplier les contrôles, de mettre la pression et de tenter grossièrement de diviser le front commun large et vigoureux qui se constitue contre la venue d’Amazon à Montbert. Tout cela ne saurait cacher leur crainte principale : que la lutte se densifie et s’ancre localement de toutes sortes de manières différentes dans les prochaines semaines.

Cet arrêté est donc une bonne raison de plus pour se retrouver très nombreux.ses samedi à Montbert à 14h.

En bonus  voici  une « LETTRE OUVERTE DU MOUVEMENT ARMÉ AU PRÉFET DE LOIRE ATLANTIQUE » – Archive de 2014 

A lecture de l’arrêté préfectoral anxieux et supposément anxiogène de la préfecture de Loire-Atlantique quant à manifestation de samedi 14h à Montbert et les « risques de zad » (voir arrêté commenté ici : https://www.facebook.com/zadnddlinfo/posts/189158632690700 ), nous avons eu fort envie de ressortir des archives une facétieuse « lettre ouverte du mouvement armé au préfet de Loire atlantique ». Celle-ci avait été diffusée le 24 février 2014 au surlendemain de la manifestation anti-aéroport vivace du 22 février, forte de 60 000 personnes et 500 tracteurs à Nantes. Quelques mois après l’échec de l’opération César, le préfet de l’époque M. Christian de Lavernée, avait affirmé : « L’opposition institutionnelle à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit cesser d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». La réponse des “black ploucs” ci-dessous :

« Cher Christian,
Vous avez déclaré hier, « L’opposition institutionnelle à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit cesser d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». Il nous serait facile de vous reprocher, M. Le Préfet, de vouloir à votre tour briser des vitrines. Mais après la manifestation de samedi, autant l’avouer tout net et cesser enfin de nous cacher : nous sommes bel et bien un mouvement armé.
Nous sommes un mouvement armé de bon sens remuant et d’idées explosives, de palettes et de vis, de pierres parfois – même s’il y a ici plus de boue et de prairies, de carottes et de poireaux, d’humour et de tracteurs, d’objets hétéroclites prêts à former spontanément des barricades et d’un peu d’essence au cas où, d’aiguilles à coudre et de pieds de biche, de courage et de tendresse, de vélos et caravanes, de fermes et cabanes, de masques à gaz ou pas, de pansements pour nos blessés, de cantines collectives et chansons endiablées, de livres, tracts et journaux, d’éoliennes et de radios pirates, de radeaux et rateaux, de binettes, marteaux, pelles et pioches, de liens indestructibles et d’amitiés féroces, de ruses et de boucliers, d’arcs et de flêches pour faire plaisir à Monsieur Auxiette, de salamandres et tritons géants, de bottes et impers, de bombes de peinture et de lances à purin, de baudriers et de cordes, de grappins et de gratins, et d’un nombre toujours plus important de personnes qui ne vous laisseront pas détruire la zad.
Vous ne nous ferez pas rendre ces armes.
Et vous, M. Le préfet, quand cesserez vous d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ?
Sincèrement,

Les Black Ploucs »

Quelques semaines après la manifestation du 22 février, le gouvernement avait de nouveau renoncé à démarrer les travaux de l’aéroport et à expulser la zad.