Nouvelle publication… l’envol

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C’est un journal qui est diffusé ces temps , et qui s’attaque à la « question des violences conjugales » avec un angle anarchiste et féministe. Contre l’État et contre le patriarcat (entre autres). Ouais ouais..
le pdf est choppable directement sur le blog https://envol.noblogs.org
Hop-là !
C’est important que les anarchistes s’intéressent à l’oppression patriarcale, vu que personne ne le fait.
https://www.franceinter.fr/emissions/questions-politiques/questions-politiques-09-septembre-2018
J’ai rajouté les images et le pdf à l’article, comme ça, il y a une copie sur indy.
J’avais envie d’apprécier ce journal, mais en fait vous m’avez perdue assez rapidement, quand vous avez commencé à parler du mot « victime ».
Vous reprenez une critique assez répandue de ce mot, à savoir « victime est un stigmate. victime c’est ce qu’on dit de nous pour nous renvoyer à une nature et invisibiliser nos résistances ». Sur le papier, ça se tient comme analyse. Dans les faits, ça ne se tient pas du tout.
Dès qu’une femme, n’importe laquelle, prend la parole pour raconter les violences qu’elle a vécue, pour raconter comment elle a été VICTIMISEE, il y a le coeur des hommes – et parfois des femmes, et parfois même dans les milieux féministes – pour lui répondre « Oh, arrête de te victimiser ! ». Comme si c’était ELLE qui SE victimisait. Sous-entendu, « Tes histoires ont veut pas les entendre ». Sous-entendu, « Tes histoires, on veut pas les entendre quand tu les racontes comme ça ». Sous-entendu, « Si tu pouvais nous raconter la même histoire, mais en insistant moins sur ce que le mec t’a fait et plus sur ce que tu as fait toi, ça nos irait mieux. On veut de l’empowerment, pas de la faiblesse ».
Moi ça me fout en rage. OUAIS, ON EST VICTIME QUAND ON S’EST FAIT VIOLEE.
On est VICTIME d’un homme qui a décidé qu’il allait faire ce qu’il voulait.
ET MOI, JE VEUX VENGEANCE, SUR LA BASE DE CETTE VICTIMISATION QU’IL M’A FAIT SUBIR. Pas sur la base de comment j’ai été trop forte et trop spéciale et trop empowered sur les modalités de ma résistance.
Et pour toutes les femmes qui n’ont pas résisté ? Toutes les femmes qui n’ont pas le moindre bout d’empowerment auquel se raccrocher ? Celles qui se sont retrouvées complètement sidérées ? Qui n’ont pas bougé ? Qui se sentent trop mal de n’avoir rien fait ? Vous leur dites quoi ? Mais il s’agit de la majorité d’entre nous ! Et la seule force que nous pouvons puiser dans nos vécus, c’est cette rage d’avoir été VICTIMISEE par un mec !
Je n’en peux plus de tous ces discours pseudo féministes qui m’enlèvent, qui nous enlève, la possibilité de voir la réalité crue : nous sommes VICTIMES des hommes.
Et ya même une sacré floppée de femmes qui en meurent.
VICTIME, c’est un mot puissant, parce que c’est un mot qui nous permet de décrire la réalité. Il n’y en a pas beaucoup des mots qui permettent aux femmes de décrire la réalité.
Alors, toutes féministes que vous êtes, pourquoi vous voulez m’enlevez, nous enlever, un mot qui permet de décrire préciser nos réalités ?
de ce premier numéro, les compagnon.ne.s ont aussi écrit début janvier le texte, « Nous, les anarchistes ? »_ Réflexions suite à la mise en lien du journal « l’envol » sur certains sites « anarchistes », qu’on peut lire sur
https://nantes.indymedia.org/articles/48193