A Vancouver, il existe deux lieux pour les femmes victimes de viol et/ou de violences conjugales (en plus des divers refuges) :
– le Vancouver Rape Relief and Women’s Shelter (VRR)
– le Women Against Violence Against Women Rape Crisis Centre (WAVAW)

Les bénévoles à WAVAW ont décidé d’ouvrir les services du centre aux femmes ainsi qu’aux personnes non-binaires et trans.

Les bénévoles au VRR ont décidé de continuer en non-mixité femme, c’est à dire que les personnes ayant un vécu d’homme (les femmes trans ainsi qu’un partie des personnes non-binaires) ne sont pas reçus physiquement. Ils ne peuvent pas participer aux groupes de parole, ils ne sont pas logés dans le refuge. Toutefois, les bénévoles au RRS conseillent toutes les personnes victimes de violences via leur ligne téléphonique d’écoute, y compris celles ayant un vécu et une socialisation d’homme.

Que se passe-t-il aujourd’hui ?

Des activistes ont décidé qu’il était innaceptable pour des femmes (les bénévoles du VRR) de s’organiser selon les principes qui leur conviennent à elles. Cette société attend des femmes que nous soyons accommodantes, que nous fassions de la place à tout le monde et surtout aux hommes. La société attend de nous que nous travaillons, et c’est encore mieux gratuitement, au bénéfice des hommes.

Le fait que ces femmes bénévoles disent « non », et qu’elles continuent à mettre exclusivement leur énergie au service du public qu’elles ont choisi (les femmes), est insupportable pour ces activistes.

Une partie de l’argent dont le VRR a besoin pour fonctionner provient de financement public. Il y a quelques jours, l’attribution du financement était rediscuté en conseil municipal. Quelques activistes patriacaux ont décidé de se mobiliser pour aller dénoncer, pendant le conseil minucipal, le financement accordé au RRS.

Leur action fut couronnée de succès puisque le conseil municipal a posé un ultimatum au VRR : soit le VRR devient « inclusif » et reçoit l’argent, soit le VRR continue à n’accueillir que des femmes et perd l’argent.

DANS LA FOULEE, LE VRR A ANNONCE PREFERER PERDRE L’ARGENT ET CONTINUER EN NON-MIXITE.

L’inclusivité non-inclusive

Il y a des femmes qui ont été violées et/ou frappées par des hommes.
Ces femmes ont besoin d’un refuge, loin de celui qui les a agressée, mais aussi loin de TOUS les hommes. Parce que TOUS les hommes sont des agresseurs potentiels. Le VRR est là pour elles. Le VRR assure leur sécurité.

Laisser rentrer au VRR des personnes qui s’identifient « femme », mais qui ont une socialisation d’homme, un vécu d’homme, souvent un pénis, c’est mettre toutes les femmes en danger. Un refuge pour femmes ne devrait jamais mettre les femmes qui y sont accueillies en danger.

L’inclusivité (des uns) entraine l’exclusion (des unes).

Mouin Mouin, ou la tactique du caliméro pour ne pas avoir à se bouger le cul

Que les femmes trans et personnes non-binaires avec une socialisation d’homme aient aussi besoin de refuges et de centres d’accompagnement contre les violences partiarcales, c’est évident. Il en existe déjà sur Vancouver. Et si l’offre n’est pas assez large, hé bien les gars, sortez vous les doigts du cul et créez ce dont vous avez besoin.

Mais venir forcer la main à des femmes pour qu’elles vous prennent en charge, c’est patriarcal. Venir menacer les femmes en mode « tu vas plier ou tu vas crever », c’est patriarcal.

Les femmes, alors qu’il n’existait pas de refuge, pas de centre d’aide, se sont sorties les doigts du cul et ont créé le VRR. A vous de faire de même, sur votre temps et votre énergie, pour répondre à vos besoins. Ne venez pas exiger des femmes qu’elles le fassent pour vous.

Je lève mon verre aux bénévoles du VRR : à votre courage et votre pugnacité. Vous me donnez de la force.

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Pour celleux qui seraient tenté.es de dire que « ça n’arrive jamais ! », voici un exemple de neuf femmes qui ont porté plainte. Elles ont été agressées par une femme trans alors qu’elles se trouvaient dans un refuge pour femmes sans abri.
https://www.fresnobee.com/news/local/article219560720.html
(article en anglais avec la copie de la plainte).
Rien qu’une fois, c’est déjà une fois de trop.

Et pour celleux qui voudraient soutenir financièrement le Vancouver Rape Relief, voici le lien :
https://www.rapereliefshelter.bc.ca/donate-now