Emmanuel macron soutient la légitimité de bachar al-assad en syrie
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRépressionResistances
Le conflit syrien pose une nécessité avant de débuter un dialogue pour arriver à une situation de stabilité et de paix relative : la destitution de Bachar Al-Assad, ainsi que son jugement pour l’ensemble de ses crimes, dont il est accusé par l’opposition. Ce « préalable » pour des discussions sérieuses porte sur le fait que la Syrie n’a jamais connu de démocratie, malgré le simulacre des différentes élections. La famille Assad tient la Syrie depuis près de 50 ans d’une main de plomb.
Aujourd’hui, la Syrie est divisée en quatre grandes zones : les forces loyalistes, l’opposition (elle est hétérogène et composite), le Rojava et Daesh. Autant dire qu’il s’agit d’un pays profondément divisé où la question de la chute du régime et celle de Daesh sont intiment liés.
La légitimité de l’opposition est remise en cause. De ce fait, le président de la République envoie un message très fort aux opposants du régime qui meurent sous les obus de Bachar Al-Assad, les balles des milices iraniennes, ou encore sous les enlèvements de la branche armée du Hezbollah libanais.
Le « va-t-en-guerre » de Bachar Al-Assad a aussi permis la progression très importante de Daesh en Syrie. Charles Beigbeder (proche de l’extrême-droite) titre son article dans Causeur : « Syrie : Macron a raison, notre ennemi c’est Daesh« . Il faut remettre les choses en place : défendre le régime syrien consiste à défendre Daesh. La RealPolitik n’est pas de défendre ceux qui ont permis la propagation de Daesh en Syrie. Ipso Facto, on peut dire que les proches d’Elisabeth Levy n’ont rien appris du Bataclan, puisqu’ils se rangent derrière les terroristes au nom de la lutte … contre le terrorisme. Le néoconservatisme ne doute de rien et reste une plaie ouverte promouvant les pires horreurs.
Le président de la République affirme que ce qui importe est « la stabilité de la Syrie car je ne veux pas d’un État failli ». Dans les faits, le régime de Damas porte en lui l’instabilité chronique, et celle d’un état en faillite total. De ce fait, entre « vouloir » et les « faits », il existe un espace important. Aujourd’hui, La Syrie est dans une situation de déséquilibre total. Le régime de Damas tient financièrement uniquement à travers l’aide financière et les crédits que Moscou et Téhéran lui octroient.
La chute d’Alep est devenue un « symbole » dans la « martyrologie », mais aussi dans la résistance face à l’obscurantisme de Damas. La ville est tenue par des « brigands », des « mercenaires » et des « terroristes » depuis la chute de l’opposition. Les Shabihahs nettoient la population : ils violent les femmes comme moyen de punition, procèdent à des arrestations et des exécutions arbitraires. La ville multi-millénaire s’était défaite de l’attaque de Daesh, mais elle a été massacrée par la barbarie et « l’obscurantiste » du Clan Assad et de ses alliés islamistes.
Le « Monde Libre » d’Emmanuel Macron se retrouve dès lors compatible avec les exécutions de masse de la prison de Saydnaya où près de 13 000 personnes ont été pendues. L’existence d’un « four crématoire » atteste de l’entreprise génocidaire du régime. Cela démontre la mise en place d’une méthodologie très sophistiquée pour « exterminer » les opposants au régime de Damas. Ces méthodes sont directement issues du régime « nazi ». Aloïs Brunner, ex-bras droit d’Adolf Eichmann, a fait partie du premier cercle du « clan Assad ». Ce dernier est l’un des théoriciens de la « solution finale ». Il s’agit d’un message très profond adressé aux démocrates et militants des « droits de l’homme » dans les pays abandonnés à l’autoritarisme et la sauvagerie.
La guerre civile syrienne a entraîné la mort de 300 000 à 400 000 personnes. Nous ne connaissons pas le chiffre, mais simplement l’estimation au sein de cette fourchette. Une vision terrifiante en soi règne sur la Syrie dans les décombres des immeubles, les cimetières à perte de vue ou les routes encombrées. Il aura fallu tous ces morts pour demander le départ du « boucher de Damas » et tenter d’imposer un « processus démocratique ».
Le « Monde Libre » tant vanté par Emmanuel Macron reste une illusion et une chimère. On peut résumer à la liberté des uns, la prison pour les autres, les exécutions de masse pour ceux qui sont encore en vie dans le cadre de la Syrie. Une dystopie commence à se mettre en forme alliant l’idée que l’autoritarisme, l’arbitraire et la répression s’inscrit dans le cadre des « libertés individuelles » et des « droits fondamentaux ». Tout cela apparaît comme l’un des plus grands reniements, mais aussi témoigne de la « faiblesse » du nouveau président en matière de politique étrangère et de ligne internationale. Les partisans de Macron affirment que « France Is Back » s’inspirant du slogan de Donald Trump « America Is Back ». Une dialectique très profonde qui permettra de faire comprendre la raison de l’invitation de Vladimir Poutine à … Versailles. La « Poutinophilie » macroniste s’inscrit également dans l’axe de François Fillon et Marine Le Pen. L’union des droites se renforce progressivement. Au moins, tous sont derrière Bachar Al-Assad.
Si on en croit ce texte, les griefs contre Macron se limitent au fait qu’il n’a pas rejoint le camp des va-t-en-guerre en Syrie. Pour le reste, tout baigne, si Macron était resté sur la ligne de Hollande, il n’aurait même pas mérité un article contre sa politique internationale, qui n’est autre qu’une variante de l’impérialisme occidental.
Les macronistes de gauche, comme tous les politiciens, veulent nous faire croire qu’il y a les bons et les méchants et qu’il faut suivre leur choix. Mais aussi bien Hollande que Macron n’ont rien à foutre de Daech, de Bachar ou de l’opposition « démocratique », ce qui les intéresse, c’est ce qu’ils pourront retirer de leur position sur le plan personnel.
Si on dénonce « l’invitation de Vladimir Poutine à … Versailles », on ne peut pas faire l’impasse sur les bisounours à Trump et Netanyahou. Choisir un camp contre l’autre, c’est comme si les manifestants anti-G20 choisissaient leurs chefs d’Etat au lieu de se battre contre toute la clique. Les révolutionnaires n’ont rien à foutre des calculs des politiciens.
Contre Trump, Macron et leur monde. Contre la guerre et l’exploitation des peuples. Contre l’impérialisme et le nouvel ordre colonial
Marche de protestation : 14 juillet 2017, place de Clichy 14h00 (Paris)
Parce que nous sommes contre la guerre et les marchands d’armes
La France et les USA depuis des décennies pratiquent une politique interventionniste qui s’est traduite par des désastres, par exemple ces dernières années, en Afghanistan, Irak, Syrie, Libye, en Afrique subsaharienne. Cette guerre impérialiste de civilisation a renforcé le djihadisme qu’elle prétendait combattre.
Les USA comme la France l’ont utilisé pour vendre des armes aux régimes autoritaires et dictatoriaux, comme l’Arabie Saoudite et l’Égypte. Les États-Unis, plus gros exportateur d’armes du monde, sont à l’origine d’environ 30 % des transferts d’armes et fournit des armes à plus de 170 pays. La France est aujourd’hui le quatrième exportateur d’armes au monde derrière les USA, la Russie et la Chine. Trump et Macron se sont mis d’accord à Bruxelles pour que l’OTAN soit l’instrument de leur politique interventionniste.
Parce que nous sommes contre l’impérialisme, le colonialisme et le néocolonialisme
Les deux présidents soutiennent la politique belliciste et coloniale de l’État d’Israël. A Gaza, le peuple souffre de malnutrition, dans toute la Palestine, l’occupation renforce sa main de fer contre le peuple palestinien.
Et c’est à ce moment que Netanyaou est reçu par Macron. Trump a été en Israël pour approuver la politique d’extension des colonies au mépris de toutes les résolutions de l’ONU.
Avec la Françafrique, Macron, dans la continuité des présidents de la Vème République, intervient au niveau économique avec des entreprises comme Bolloré, qui contrôle les forêts, les ports et toute la filière bois, comme Orange qui a privatisé les réseaux télécoms, comme Bouygues le BTP… La France contrôle les finances de ces pays par le biais du franc CFA. Elle multiplie les interventions militaires, l’implantation de ses casernes, la formation des militaires chargés de réprimer les droits des peuples. Macron a rencontré le roi du Maroc qui réprime son peuple en révolte dans le Rif et opprime le peuple sahraoui.
Dans les territoires encore colonisés par elle, la France maintient sa domination. Elle criminalise les syndicalistes guadeloupéens, a tenté de s’opposer au soulèvement du peuple guyanais, refuse l’inscription automatique des jeunes kanaks en vue du référendum d’autodétermination de 2018, confirme à Mayotte le visa Balladur qui a déjà tué des milliers de sans-papiers comoriens.
Partout dans le monde, les USA comme la France soutiennent les accaparements de terres, le brevetage du vivant, le pillage des ressources, utilisent la dette comme arme de guerre contre les peuples, soutiennent les dictatures corrompues et les gouvernements autoritaires.
Parce que nous sommes contre toutes les formes de racisme, notamment l’islamophobie et la négro-phobie, dont Donald Trump s’est fait le champion
Macron reçoit Trump alors même que celui-ci s’acharne depuis son décret contre les Musulmans du 28 janvier, à interdire l’entrée de son territoire à tou-te-s les ressortissant-e-s de pays dits musulmans.
Les deux contribuent à construire des murs visibles ou invisibles de la frontière du Mexique à celles de la Méditerranée.
Dans les deux pays, les violences policières, les discriminations systémiques et le racisme d’État deviennent la norme. Dans les deux pays, « la vie des noirs et des musulmans ne comptent pas ».
Parce que la décision de Trump d’en finir avec l’Accord de Paris sur le climat menace l’humanité toute entière
Si, d’ici 2050, nous n’effectuons pas un virage total vers une énergie plus propre et renouvelable, la planète se réchauffera de 4 à 6 degrés Celsius. Cela provoquerait une catastrophe mondiale irréversible avec des conditions météorologiques extrêmes et une dangereuse montée du niveau des mers et océans, et particulièrement les peuples des îles menacées de disparaître, les peuples du Sud menacés par les inondations et l’avancée du désert et engendrera des dizaines de millions de réfugiés climatiques. Ce que concocte le gouvernement américain en matière de climat concerne donc tous les habitants de la Terre.
Parce que Trump, en plus d’être un climato-sceptique acharné, est un ennemi juré de l’environnement, de l’écologie et donc de la planète
Réduction drastique des moyens de l’Agence de protection de l’environnement des États Unis, démantèlement du plan Énergie Propre, levée de l’interdiction faite aux mines à ciel ouvert de ne pas polluer les rivières, révision des standards d’émission de carbone des voitures, libéralisation de la fracturation hydraulique des gaz de schiste et enfin autorisation de la construction de l’oléoduc géant et très controversé Keystone XL…
Emmanuel Macron, aux ambitions écologiques particulièrement discrètes et floues, trouve-t-il là matière à inspiration ?
Parce que Trump s’est illustré par ses propose misogynes et homophobes, qu’il assume en plus pleinement, prenant pour cible les droits des LGBT
Trump soutient toutes les mesures sexistes contre les droits des femmes. De nombreuses manifestations ont dénoncé les risques que de telles positions pouvaient avoir au niveau politique et des droits (à l’égalité, à l’avortement..), notamment celle, massive, du 21 janvier dernier avec la Marche des Femmes.
Comment le président Macron, qui affiche une volonté de parité au parlement et dans le gouvernement, peut-il feindre d’ignorer cela ?
Parce que les deux mènent des politiques de guerre sociale contre leurs peuples, renforcées par un état d’exception permanent
Aux USA, Trump veut en finir avec l’Obama Care, qui garantit un minimum de droits pour les millions d’américain-e-s. Il favorise les plus riches et les grandes entreprises.
Macron avec ses ordonnances, casse le Code du travail, diminue l’ISF, veut s‘attaquer aux droits des chômeurs et des chômeuses, des retraité-e-s, des salarié-e-s, ainsi qu’au droit au logement.
Ce sont les deux faces de la mondialisation capitaliste en marche contre les droits acquis par les peuples. Partisans tous les deux de la stratégie du choc, qui consiste à convertir les peuples au libéralisme par la force d’un état d’exception permanent, ils marchent ensemble contre les droits des peuples.
Nous appelons toutes les forces en lutte contre la guerre et l’exploitation, l’impérialisme et l’ordre colonial, contre l’état d’exception permanent et la guerre contre les pauvres, à faire de ce 14 juillet, une journée de lutte et de fête.
Tou-te-s ensemble, avec les peuples du monde debout pour leurs droits contre leurs privilèges : Dehors Trump et son monde !
PREMIÈRES SIGNATURES :
Réseau Sortir du Colonialisme, Union Syndicale Solidaires, AFASPA, ATTAC, MRAP, Droits Devant !!, CRDLHT, FTCR, CDISCOM (Collectif de Défense de l’Intégrité et de la Souveraineté des COMORES), Collectif Fathy Kumba, Association Femmes Plurielles, CRAN, ACORT, UJFP, Ecologie sociale, Union Prolétarienne ML (Paris), Alternative Libertaire, 4 ACG, Mêmes droits pour toutes et pour tous, Femmes en Luth citoyennes à part entière Drôme Ardèche, FASTI, ACORT, CDP, Campagne BDS-France, FUIQP75, DAL, CISIA (Comité de Solidarité avec les Indiens d’Amérique), Coordination des Collectifs AC !, Réseau Euro Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC), Association Femmes Plurielles…
http://www.rennes-info.org/14-juillet-2017-Contre-Trump