S’organiser pour soutenir les réfugiés
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Exclusion/précarité/chômageImmigration/sans-papierEs/frontieres
Bonjour,
Nous sommes un groupe de militant.e.s d’associations du Calaisis et de Paris qui cherchons à constituer un réseau d’échanges d’informations sur les « centres d’accueil et d’orientation » (CAO), dits aussi « centres de répit », dans lesquels, depuis le mois d’octobre, plus de 2 000 exilé.e.s de Calais et d’autres campements du Nord et du Pas-de-Calais ont été réparti.e.s.
Il existe une centaine de ces centres sur tout le territoire français.
Certaines des personnes hébergées ont demandé l’asile, d’autres pas. L’accueil dans les CAO n’est en principe pas subordonné au dépôt d’une demande d’asile.
L’échange d’information devrait permettre 1) de mutualiser les compétences des un.e.s et des autres, et 2) d’opposer une résistance commune dans les cas de situations inadmissibles ou de remise à la rue des personnes actuellement accueillies.
Les informations que nous avons sur la manière dont les choses se passent dans ces différents centres, soit par des personnes qui y ont été envoyées, soit par des associations ou militant.e.s qui y interviennent, est que la qualité de l’hébergement et de l’accompagnement, de l’information et de l’ouverture sur l’extérieur est très variable d’un centre à l’autre. Nous sommes par ailleurs inquiets du discours contradictoire des autorités qui, d’un côté, nous donnent des assurances que les personnes pouvant faire l’objet d’une mesure d’éloignement du territoire, notamment dans le cadre du règlement Dublin III, pourront séjourner dans les CAO sans risque d’expulsion, et d’un autre côté, donnent des instructions écrites aux préfets disant que les mesures d’éloignement devront être exécutées.
Enfin, des personnes envoyées dans certains de ces centres disent se sentir isolées et avoir besoin de contacts et d’informations. L’inquiétude porte également sur la durée de cet hébergement. Va-t-il réellement se terminer, comme il semble, à la fin de la « trêve hivernale » en matière d’expulsion des logements (31 mars) ? Et, dans ce cas, que vont devenir les actuel.le.s résident.e.s des CAO ? Toute information sur cette échéance sera la bienvenue.
Nous faisons donc un large appel aux associations et militant.e.s qui auraient un CAO dans leur voisinage pour qu’elles partagent leurs connaissances dans ce qui pourrait devenir un réseau d’échanges d’informations et pour que, si ce n’est déjà fait, elles prennent contact avec les personnes qui y sont accueillies pour voir quelle est leur situation, éventuellement pouvoir leur apporter un appui, et nous en faire retour pour que nous puissions avoir une meilleure connaissance et un meilleur suivi global de cet aspect de l’action de l’État vis-à-vis des exilé-e-s.
Nous vous en remercions par avance.
De façon à commencer à partager des informations utiles à tout le monde, merci d’essayer de répondre au questionnaire joint »
Signataires : Auberge des Migrants, Salam, GISTI, ASTI, FASTI, Migreurop, PSM, Appel de Calais, et bénévoles indépendants.
En Pj, questionnaire à remplir ( complètement ou partiellement) et à nous retourner svp.
Quelques sources d’information:
http://zad.nadir.org/spip.php?article3682
https://calaishungerstrike2016blog.wordpress.com
http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/03/08/mettons-fin-au-silence-assoudissant-a-calais_4878678_3232.html
http://www.gisti.org/spip.php?article5277
https://passeursdhospitalites.wordpress.com
https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com
http://www.educationsansfrontieres.org/article53946
« Malheureusement, en se déclarant solidaires des « réfugiés », on est implicitement complices de cette division et de tout ce qui va avec. On perpétue le tri qui justifie le harcèlement, les rafles, l’enfermement et l’expulsion de ceux qui n’ont pas leurs papiers en règle. En se proclamant solidaires avec une catégorie qui ne peut être définie que par le pouvoir, on est forcement complice de la chasse à l’homme qu’il mène contre les « habituels » sans-papiers et les exclus du « droit d’asile ». « Réfugié » n’est donc pas un synonyme de « migrant ». C’est un terme qui a pour but à la fois de cacher et de justifier la terreur contre les migrants qui ne sont pas sélectionnés par l’État pour devenir ses précieux réfugiés. C’est un terme du pouvoir pour diviser les exploités entre eux, fabriquer des figures de « gentils » (réfugiés, aisés dans leurs pays, de préférence chrétiens, etc.) pour expulser tranquillement les « méchants » (sans-papiers, misérables d’ici comme de là-bas, qui viennent manger le pain de « nos » lardons). Dans un monde qui n’a plus aucun sens, où chacun se recroqueville sur sa petite parcelle d’identité, crever de faim n’est plus un critère suffisant pour recevoir hospitalité et solidarité. Et quelques larmes devant des photos sensationnelles ou la signature d’une pétition suffisent à se donner bonne conscience pendant que la machine à expulser continue son business de mort aux coins de nos rues. Car la misère de ceux qui errent sur cette terre n’est pas une question « humanitaire » ; elle est consciemment produite par l’État et ses marchands, et rendue acceptable par ses gestionnaires pour qui il s’agit d’un business comme un autre. C’est ce que nous appelons « machine à expulser ». »
extrait de http://www.non-fides.fr/?Sans-papiers-Refugies
Ca ferait pas de mal de le relire avant de se lancer dans la militance freelance AU SERVICE DU POUVOIR et de sa machine à expulser.