Cependant, le protagoniste n’a jamais reconnu les faits, bien au contraire, il a tout nié en bloc, et aucune preuve incontestable, ni même aucune preuve tout court, n’a pas été présentée par l’accusation. Les blessures des victimes et les photos sanglantes prises sur les lieux des explosions ne peuvent en aucun cas tenir lieu de preuves permettant, en soi, d’établir la responsabilité de l’accusé. Or, c’est exactement ce qui s’est produit dans ce procès qui a tout l’air d’une parodie de justice. Pour ne pas trop approfondir, je vous propose, cher lecteur, de répondre aux trois questions suivantes :

1. Est-ce normal que la défense reconnaisse la culpabilité de son client d’emblée, a priori, avant même le début du procès, et se plaigne d’être obligée de défendre une si mauvaise personne ?

a) Certainement oui ;

b) Plutôt non.

2. Est-ce qu’ « un adepte de la marijuana » qui indique sur l’un des réseaux sociaux que la carrière et l’argent sont des valeurs les plus importantes pour lui et qui fait remarquer sur une autre plateforme sociale que Miss America est sexy est image parfaite, portrait craché, définition même d’un islamiste radical ?

a) Certainement oui ;

b) Plutôt non.

3. Est-ce que vous pourriez, vous, sans connaissances préalables, fabriquer des bombes comme ça, comme s’il s’agissait de faire une omelette, en ne se laissant guider que par la marche à suivre dénichée sur Internet ?

a) Certainement oui ;

b) Plutôt non.

Si vous avez répondu ne serait-ce qu’à l’une de ces questions par la négative, alors vous avez toutes les raisons de douter de la culpabilité de Djokhar et de signer une pétition en sa faveur rédigée par Elena Teyer, la belle-mère d’Ibragim Todashev abattu à son domicile par des agents du FBI de sept balles, dont une dans la nuque, lors d’un interrogatoire musclé de quatre heures et demi. Ses bourreaux tentaient vraisemblablement de lui soutirer à tout prix des aveux pour un triple meurtre avec lequel il n’avait rien à voir. Il était tombé dans le champ de vision des services secrets pour être un ami de Tamerlan Tsarnaev, son soi-disant complice dans le triple homicide et frère aîné de Djokhar, tué, quant à lui, dans un prétendu échange de tirs avec la police tout au début de la chasse aux sorcières dans le cadre des attentats de Boston. Tous ces faits, scandaleux et ignobles comme ils sont, montrent le vrai visage du pays qui se veut exemplaire en matière de respect des droits de l’homme, mais qui, en réalité, est à mille lieues des idéaux proclamés.