Salif keita annule son concert à jérusalem
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Catégorie : Global
Thèmes : RacismeRépressionResistances
Nous savons que Salif Keita, artiste engagé et infatigable défenseur des droits humains, a subi de fortes pressions dans le but qu’il maintienne sa présence, mais il a agi en conscience et avec beaucoup de courage en annulant son concert malgré ces pressions.
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Nous remercions chaleureusement Salif Keita d’avoir respecté le boycottculturel d’Israël, suivi par les plus grands artistes internationaux, qui se poursuivra tant que cet État ne respectera pas le droit international, et en particulier les 3 demandes de la campagne internationale citoyenne et non-violente Boycott, Désinvestissement, Sanctions:
– Le droit au retour pour tous les réfugiés,
– La fin des discriminations et de l’apartheid pour les citoyens arabes israéliens (palestiniens).
Nous tenons à saluer la mobilisation de BDS South Africa que nous avons alerté à partir du moment ou nous avons appris qu’a la veille de se produire dans Jérusalem occupée Salif Keita serait en Afrique du Sud pour honorer Nelson Mandela et sa lutte contre l’apartheid.
Leur intervention et les nombreux courriers qui lui ont été adressés par des vétérans de la lutte anti-apartheid ont sans doute achevé de le convaincre.
C’est en effet quand les États se mêlent de culture que les artistes, mais aussi les spectateurs, se rendent compte du rôle politique qu’ils jouent, et sinon qu’on leur fait jouer… » : (http://www.lecourrier.ch/112809/l_israfrique_passe_aussi_par_la_musique)
La campagne BDS a été lancée en 2005 par l’ensemble de la société civile palestinienne sur le modèle de la campagne internationale contre l’Afrique du sud de l’apartheid.
Le boycott culturel est l’un des leviers les plus puissants de la campagne BDS car il s’en prend à ce qu’Israël a de plus précieux : l’image de démocratie qu’il veut se donner. Grâce à l’engagement de personnalités distinguées ou populaires dans des domaines très variés, il permet de sensibiliser un public très large aux droits des Palestiniens.
Cette annonce a eu lieu il y a quelques heures sur le site du journal israélien ynet, qui rapporte:
http://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-4420958,00.html
Pour en savoir plus sur la campagne BDS France : www.bdsfrance.org
Pour en savoir plus sur le boycott culturel :http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=category&id=32&Itemid=13&lang=fr
Le chanteur britannique s’adresse à tous ses collègues « du rock and Roll » dans ces termes : « Je vous demande, mes frères et mes soeurs de la famille du Rock and Roll, de vous joindre à moi, et aux milliers d’autres artistes du monde entier, pour déclarer un boycott culturel d’Israël ».
À mes collègues du Rock and Roll,
18 août 2013, Varsovie.
Au lendemain de l’assassinat du jeune Trayvon Martin et de l’acquittement de son meurtrier Zimmerman, Stevie Wonder a déclaré, durant son concert, qu’il ne se produirait plus jamais dans l’État de Floride tant que ce dernier n’abrogera pas sa loi « Défendez Votre Territoire » (« Stand Your Ground Law »).
Il a, en fait, décidé d’un boycott, guidé par sa conscience. J’applaudis sa prise de position, et la soutiens totalement. Cela m’a rappelé ce que j’avais écrit dans une lettre que j’ai commencée à rédiger en février dernier, à laquelle j’ai déjà fait référence, mais que je n’ai jamais publiée.
Le moment est venu, alors la voici.
Ça fait longtemps que cette lettre mijote sur le feu de ma conscience.
Voilà sept ans que j’ai rejoins le BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), un mouvement non-violent qui s’oppose à l’occupation israélienne de la Cisjordanie, ainsi qu’aux violations de la loi internationale et aux droit du peuple Palestinien commises par Israël.
L’objectif du BDS est de porter à l’attention du monde les politiques mises en place par Israël et, nous l’espérons, de pouvoir y mettre fin. Toute la population de cette région mérite mieux que la situation dans laquelle elle se trouve.
Pour faire court, Israël a été reconnu coupable par les organisations internationales des droits de l’homme, les officiels des nations unies et la cours internationale de justice de sévères violations de la loi internationale.
Parmi ces violations, j’en nommerai deux :
1. Le crime d’apartheid :
L’oppression systématique d’un groupe ethnique par un autre.
Le 9 mars 2012, par exemple, le comité pour l’élimination de la discrimination raciale a appelé Israël1 à mettre un terme à ses politiques racistes et à abroger ses lois contrevenant à l’interdiction de la ségrégation raciale et de l’apartheid.
2. Le crime de nettoyage ethnique : Le déplacement forcé de populations indigènes de leurs terres dans le but d’y installer des occupants.
Par exemple, à Jérusalem est, les familles non-juives sont régulièrement expulsées de manière violente de leurs maisons pour faire la place aux occupants juifs.
Il y a d’autres exemples.
Étant donné l’incapacité, ou le manque de volonté, de nos gouvernements et du conseil de sécurité des nations unies à faire pression sur Israël afin que cessent de telles violations, et que les victimes soient indemnisées, il incombe à la société civile et aux citoyens consciencieux du monde de prendre leurs responsabilités et d’agir.
Je vous écris maintenant, mes frères et mes soeurs de la famille du Rock and Roll, pour vous demander de vous joindre à moi, et aux milliers d’autres artistes du monde entier, pour déclarer un boycott culturel d’Israël afin d’exposer cette situation et de soutenir tous nos frères et soeurs palestiniens et israéliens qui se battent pour mettre fin à toutes formes d’oppression d’Israël. Nos frères et soeurs qui veulent vivre en paix, qui veulent la justice, l’équité et la liberté.
Deux évènements récents m’ont poussé à vous écrire à tous.
1. Stevie Wonder.
J’ai entendu dire que Stevie Wonder avait donné un concert pour la soirée de gala des Amis des Forces de Défense Israéliennes (Friends of The Israeli Defense Forces) à Los Angeles le 6 décembre 2012.
Pour récolter des fonds pour les forces armées israéliennes, comme si les 4 300 000 000 de dollars que les contribuables américains leur donnent chaque année ne suffisait pas ?
Et cela juste après que les Forces de Défense Israéliennes aient achevé une nouvelle attaque sur Gaza (opération Pilier de Défense), que l’association Human Rights Watch a qualifiée de crime de guerre contre les 1.6 millions de palestiniens assiégés là-bas.
J’ai écrit à Stevie, pour essayer de le convaincre d’annuler. Ma lettre disait à peu près ceci : « Aurais-tu pu jouer au bal des policiers de Johannesburg, la nuit suivant le massacre de Sharpeville en 1960 ou à Birmingham Alabama, pour récolter de l’argent pour les officiers qui tabassaient à coups de matraque, aveuglaient au gaz lacrymogène et dispersaient au canon à haut ces enfants qui essayaient de s’intégrer en 1963 ? »
L’archevêque Desmond Tutu a également adressé un appel passionné à Stevie, et 3000 autres ont inscrit leurs noms au bas d’une pétition de change.org. Et Stevie, c’est tout à son honneur, a annulé sa prestation.
2. Plus tôt cette année, j’ai tenu un discours aux nations unies. Si cela vous intéresse vous pouvez le trouver sur youtube.
Il est remarquable qu’aucun de ces deux « évènements » n’ait été mentionné, pas même une fois, dans les médias de masse aux États-Unis.
Il est clair que cette attitude des médias étatsuniens reflète un désintéressement total envers le problème du peuple palestinien, et celui du peuple israélien.
Nous ne pouvons qu’espérer qu’ils finissent par s’y intéresser, comme ils ont fini par s’intéresser à la politique d’apartheid Sud Africaine.
À l’époque de l’apartheid en Afrique du sud, seul un petit groupe d’artistes a refusé d’y jouer dans un premier temps. Seuls quelques-uns pratiquaient le boycott culturel. Une goutte d’eau. Qui est devenue une rivière, qui est devenue un torrent, qui est devenu un ras-de-marée. (Vous souvenez-vous de Steve van Zant, Bruce et tous les autres ? « Nous ne jouerons pas dans la Cité du Soleil ! ») Pourquoi ? Parce que comme les nations unies et la cours internationale de justice, ils avaient compris que l’apartheid était mauvais.
La communauté sportive a rejoint la lutte. Aucune équipe n’allait jouer au rugby ou au cricket en Afrique du sud. Et la communauté politique a fini par se joindre à nous. Ensemble, dans un mouvement global, nous musiciens, sportifs, politiques avons élevé nos voix comme une seule, et le régime d’apartheid sud Africain est tombé.
Nous atteignons peut-être le point de basculement en ce qui concerne Israël et la Palestine. Ces deux peuples sont bons, et ils méritent une solution juste à leur problème. Chacun d’entre eux mérite la liberté, la justice, l’égalité des droits.
Dernièrement, le Congrès National Africain (ANC), parti à la tête de l’Afrique du Sud, a affirmé son soutien au BDS.
Nous y sommes presque. Je vous prie de nous rejoindre, moi et tous nos frères et soeurs de la société civile, pour clamer notre refus de l’apartheid en Israël et en Palestine occupée. Engageons-nous à ne pas nous produire en Israël, à n’accepter aucune récompense, aucune subvention provenant d’institutions liées au gouvernement d’Israël, jusqu’à ce qu’Israël se conforme à la loi internationale et aux principes universels des droits de l’Homme.
Roger Waters, 19 août 2013
(Traduit par R.K-B)
http://www.europalestine.com/spip.php?article8540
Salif m’a appelé la veille de son départ vers 1 heure du matin, confie un de ses proches à Jeune Afrique. Il m’a dit qu’il subissait une grosse pression et des menaces d’un groupe propalestinien et a préféré annuler sa prestation ».
Le lendemain, jeudi 22 août, Salif Keita et Coumba Mukalo, son agent et épouse, publient un communiqué sur la page Facebook du chanteur. Ils y dénoncent des « menaces, tentatives de chantage, intimidation et harcèlement sur les réseaux sociaux » de la part de membres du groupe BDS (boycott, désinvestissement, sanctions).
Lire l’article sur Jeuneafrique.com : Ciblé par des activistes propalestiniens, Salif Keita annule un concert à Jérusalem
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20130826162109/#.Uhv2uvXsS4s.facebook
Il n’est pas étonnant que le plus fidèle soutien de l’apartheid sioniste envoie un article tronqué pour essayer de discréditer un mouvement dont le seul but est de lutter contre le racisme, l’apartheid, l’occupation et le nettoyage ethnique – autrement dit contre le sionisme.
La fin de l’article de Jeune Afrique censurée par notre faussaire :
« Sur son site français, le mouvement BDS s’est rapidement félicité du fait que Salif Keita ne se déplace pas en Israël. Il a aussi publié « Une réponse au communiqué de la fondation Salif Keita ». Dans ce texte, le groupe propalestinien confirme que des « milliers de personnes qui se reconnaissent dans la campagne BDS ont interpellé Salif Keita (…) afin qu’il ne se produise pas dans Jérusalem occupée ». Il indique également que parler de « courriers menaçants », de « chantage » ou d’ »intimidation » est un « mensonge éhonté ». »
La réalité qui déplaît tant aux amis de l’Etat raciste :
« BDS : Salif Keita n’ira pas chanter en Israël
Le chanteur malien Salif Keita vient d’annuler son concert en Israël « par respect pour le boycott culturel ».
Une décision que le chanteur de pop-afro internationalement connu a prise quelques heures avant de prendre un avion pour aller se produire au festival de musique israélien « Season of Culture ».
L’annonce a été postée jeudi sur la page officielle facebook des organisateurs du festival.
Réactions furieuses, voire racistes en Israël, puisqu’on pouvait lire sur le site www.ynet.co.il : « Qu’il retourne grimper aux arbres d’où il vient. On n’a pas besoin de lui ici, en Israël ».
En revanche, les militants israéliens de « Boycott From Within », ont salué cette victoire, et chaleureusement remercié Salif Keita, « la voix d’or africaine pour s’être »positionné contre l’apartheid israélien, et rangé du côté des opprimés palestiniens ».
De même Farid Esack, porte-parole de BDS Afrique du Sud, a tenu a souligner à l’intention des médias que le chanteur malien n’a nullement été « intimidé » ou « menacé » comme se plaisent à prétendre des sionistes. « Nous lui avons simplement adressé une lettre qui est publique, exposant les raisons pour lesquelles il est immoral de soutenir l’occupant israélien ».
Salif Keita rejoint ainsi une liste de plus en plus longue d’artistes qui participent à la campagne de boycott culturel d’Israël, parmi lesquels Ken Loach, Roger Waters, Stevie Wonder, Cassandra Wilso, Elvis Costello, Alice Walker, Mira Nair…. »
Source : www.bdssouthafrica.com
La campagne BDS n’a jamais menacé personne et ne le fera jamais
La campagne internationale BDS, campagne citoyenne et non violente qui vise à mettre fin à l’impunité d’Israël, se réjouit du nombre de plus en plus important d’artistes de renommée internationale qui refusent de se produire en Israël.
Avec ces succès, apparaissent des allégations selon lesquelles certains artistes auraient reçu des menaces, ce qui les aurait conduits à annuler leurs représentations. Ceci a été le cas avec l’annulation par Eric Burdon et très récemment avec l’annulation par Salif Keita (immense artiste malien) de son concert qui devait avoir lieu le vendredi 23 août, à Jérusalem-Est (Territoires palestiniens occupés), dans le cadre d’un festival officiel israélien visant à redorer l’image internationale de l’Etat d’Israël.
Nous sommes d’ailleurs étonnés que Le Figaro [*] reprenne la formule du Festival « lieu magique de la ville », sans y adjoindre l’adjectif « occupée » puisque La tour de David comme les grottes de Zedekhya sont des sites de la vieille ville occupée .De même l’article reprend le nom de l’organisateur du Festival Gil Ron Shama sans donner l’information nécessaire au lecteur : Gil Ron Shama est en effet « ambassadeur de la paix » pour le Ministère des affaires etrangères israélien, c’est à dire qu’il est l’un des rouages de la Hasbara : le service de propagande israélien qui réunit plusieurs ministères dont celui du tourisme. Voir cet organigramme publié sur le site israélien molad.
« La manifestation était financée par une fondation américaine, la Shusterman Foundation, qui s’est donnée pour but de promouvoir une autre image de Jérusalem »
Autre image ou fausse image ? L’événement fait apparaître une Jérusalem unifiée et capitale d’Israël. Alors que chacun sait qu’en ce moment même la ville occupée est soumise aux destructions de quartiers entiers réappropriés par des colons. Il aurait été utile et nécessaire de rappeler qu’à ce jour pas un Etat dans le monde ne reconnaît et n’accepte l’occupation-annexion de Jérusalem .Toutes les ambassades représentées en israël ont pour cette raison leur siège à Tel aviv .
La campagne BDS France, comme les autres campagnes BDS nationales, agit toujours de la même manière, dans le cadre de l’appel Palestinien au boycott culturel. Nous lançons un appel à ces artistes et les informons sur l’appel palestinien au boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël. Nous voulons être sûrs que ces artistes savent que les initiatives de boycott sont bien des stratégies non violentes de la solidarité internationale, et que le mouvement BDS continuera jusqu’à ce qu’Israël se conforme au droit international et mette fin à son occupation illégale ; jusqu’à ce qu’il démantèle le Mur ; reconnaisse les droits fondamentaux des citoyens palestiniens d’Israël à une pleine égalité et respecte le droit au retour des Palestiniens.
Parmi les nombreux artistes qui ont répondu à l’appel palestinien au boycott culturel d’Israël : Elvis Costello, Roger Waters, Alice Walker, Mira Nair, Cassandra Wilson, Natacha Atlas, Cat Power, Jello Biafra, Lhasa, Gilles Vigneault, Carlos Santana, Annie Lennox, Les Pixies ou Massive Attack, et de nombreux acteurs et comédiens du monde entier.
La plupart ont fait des déclarations expliquant leur décision comme un acte de solidarité avec le peuple palestinien opprimé.
Nous contactons donc ces artistes dans le but de les convaincre, et de gagner à la fois leur esprit et leur cœur. Il serait donc d’une part complètement contre nos principes de les menacer d’une quelconque manière et d’autre part cela serait complètement contre-productif pour nous. Nous invitons d’ailleurs les artistes qui auraient reçus des « menaces » à porter plainte, mais jusqu’à présent nous n’avons jamais reçu de preuves de telles menaces.
Même si nous avons conscience des pressions extrêmement fortes que subissent ces artistes de la part de l’Etat d’Israël et de ses alliés dans le monde, ce pour quoi nous leur sommes d’autant plus reconnaissants de leur décision d’annuler leur visite en Israël, nous sommes très attristés que sous l’influence d’autres personnes et sans doute également pour des raisons financières, des artistes qui annulent leur visite en Israël en signe de solidarité avec le peuple palestinien fassent des déclarations mensongères et qui sont contraires au positionnement courageux qu’ils avaient pris en boycottant Israël.
Les artistes sensibles à notre argumentaire et qui souhaitent boycotter Israël peuvent le faire soit en annulant leur visite et en explicitant clairement leur démarche, soit en annulant simplement leur visite sans donner de détails sur leurs motifs s’ils ne le souhaitent pas, mais ne devraient pas entacher leur acte citoyen et courageux de solidarité de propos violents et mensongers concernant notre philosophie, notre but et nos méthodes. La campagne BDS n’a jamais menacé personne et ne le fera jamais.
C’est une campagne citoyenne pacifique qui œuvre pour le respect du droit international et des droits humains.
La Campagne BDS France
www.bdsfrance.org
campagnebdsfrance@yahoo
Les uns après les autres, une série de musiciens ont refusé de se produire en Israël, en dépit de la politique de séduction menée par l’Etat hébreu. Le point par la Campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).
Le 14?août dernier, nous publiions ici même une tribune pour dénoncer l’Israfrique, soit les efforts de séduction déployés par le gouvernement israélien auprès des Africains, espérant qu’il ne parviendrait pas à convaincre le chanteur malien Salif Keita de se rendre pour la première fois en Israël1. Techniquement, le concert prévu le 23?août au musée de la Tour de David ne se déroulait d’ailleurs pas en Israël mais dans la partie palestinienne de Jérusalem, c’est-à-dire dans un territoire occupé qui n’est reconnu comme faisant partie d’Israël par aucun Etat au monde. La population palestinienne y est quotidiennement harcelée par les colons, la police et l’armée, et des quartiers entiers sont vidés de leurs habitants palestiniens au profit de l’installation de colons, pour une judaïsation de la ville. D’autre part, le racisme que nous dénoncions ne fait qu’augmenter puisque certaines écoles maternelles et certains hôpitaux israéliens sont maintenant interdits aux Noirs2, 3 et que des dizaines de milliers de migrants africains sont destinés à une expulsion prochaine4.
Salif Keita a annulé son voyage, mais nous ne pouvons pas nous attribuer à nous seuls la paternité de ce succès. En effet, Salif Keita est un artiste engagé et nous savions qu’il serait sensible aux atteintes aux droits des Palestiniens, aux discriminations, aux démolitions de maisons, aux emprisonnements illégaux et aux assassinats. Nul doute que la rencontre de Salif Keita avec des vétérans de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, tels que Desmond Tutu et Farid Esack, fut tout aussi déterminante pour le convaincre de la justesse de sa décision5. Il s’est en effet rendu à Johannesburg le 17?août pour un hommage à Nelson Mandela, et a pris sa décision le 22, de retour à Bamako.
Nul doute que la lettre ouverte publiée par Roger Waters le 20?août a également joué un rôle6. En effet, l’ancien chanteur de Pink Floyd y appelle ses collègues musiciens au boycott culturel d’Israël jusqu’à ce que cet Etat se conforme à la loi internationale et aux principes universels des droits humains. Dans le milieu du rock, cette lettre fait suite au refus du groupe étasunien The Killers à se produire dans un concert auquel il avait été invité le mois dernier. Tous ces artistes ont été informés par la campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) de l’appel palestinien au boycott d’Israël, jusqu’à la fin de l’occupation et du blocus de Gaza, au démantèlement du Mur, à l’égalité des droits pour les citoyens palestiniens d’Israël et au retour des Palestiniens réfugiés dans le monde entier.
La lettre de Roger Waters fait également suite à un incident survenu le 8?août dernier, lors du concert de l’un des plus grands musiciens actuels de musique classique, le violoniste Nigel Kennedy. Invité, avec les cordistes du Conservatoire national palestinien vêtus de leurs keffiehs, à participer au cycle de concerts des Proms au Royal Albert Hall de Londres, il y a déclaré: «Nous savons tous, grâce à cette soirée musicale, que donner les mêmes droits à tous et se débarrasser de l’apartheid rend possible des choses formidables». Le concert a été retransmis à la BBC, mais ses rediffusions ont amputé cet extrait. Il est possible que la BBC tente de déprogrammer Nigel Kennedy, invité à la prochaine grande soirée Last Night of the Proms le 7?septembre prochain, pour éviter tout autre incident. A titre préventif, le violoniste a donc publié sa propre lettre ouverte, beaucoup plus explicite, où il dénonce l’apartheid sioniste, les mauvais traitements réservés aux Palestiniens, les détentions abusives de musiciens, les atteintes aux droits humains, etc.7.
Bien que peu relatée dans la presse, et au-delà du cas emblématique de Salif Keita, cette coïncidence d’événements –?à laquelle on peut ajouter les sept musiciens de jazz ayant annulé leur participation au festival de jazz d’Eilat le mois dernier8 – incite à penser qu’une nouvelle ère débute dans les relations entres les artistes et l’Etat d’Israël. En effet, bien qu’individuelles, cette série de décisions prises par des artistes d’une diversité de styles musicaux impressionnante, fait l’effet d’une vague qui, d’une part, submerge les efforts de séduction du ministère israélien de la culture, mais qui fait également réfléchir les autres artistes du monde entier: de quel côté de la vague se placeront-ils?
Source: http://www.lecourrier.ch/113664/boycott_culturel_d_israel_coincidences_ou_lame_de_fond
1. www.lecourrier.ch/israfrique
2. www.afrik.com/israel-un-hopital-interdit-aux-noirs
3. www.info-palestine.net/spip.php?article13903
4. http://tinyurl.com/phnmqtq
5. www.bdssouthafrica.com/2011/08/media-release-mali-musician-salif-keita.h…
6. http://tinyurl.com/q6gpvgg
7. www.kadaitcha.com/2013/08/26/nigel-kennedys-open-letter-to-the-palestine…
8. http://tinyurl.com/ptfqtvd
http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=2692%3Aboycott-culturel-disrael-coincidences-ou-lame-de-fond&catid=49%3Aactualites&lang=fr