Nous avons décidé de mettre en commun pas mal d’énergie, de temps et de fric afin de contribuer à la diffusion d’idées révolutionnaires et subversives, quelle qu’en soit la forme (BD, essai, roman etc.) en se dotant de matériel d’imprimerie. C’est-à-dire de louer un local ensemble, de maintenir en état et de faire tourner des machines d’imprimerie (offset, massicot, plieuse, relieuse…).

Nos capacités d’impressions étant limitées nous privilégierons les « petits projets » (affiches, brochures, journaux,…). Les gros travaux de type livre seront nécessairement limités.

Globalement, éditeurs professionnels s’abstenir.

Au sein du projet, nous avons certaines bases communes larges, grosso modo « anarcho-communistes » : abolition de l’État, de la société de classes, de la propriété privé, de l’argent, des rapports de dominations, de la division de genres… Néanmoins, nous n’avons pas d’axe éditorial figé. Nous sommes plutôt ouverts, notamment à tout ce qui touche aux luttes sociales et aussi à un spectre relativement large du débat critique contre ce monde d’exploitation et de domination.

L’imprimerie Noir Couvrant n’est pas qu’un instrument technique pour publier en grande quantité. C’est un outil pour participer au débat révolutionnaire, à la diffusion de théories critiques et de pratiques de lutte. C’est un projet où l’étude et la confrontation de ces idées et pratiques doit permettre d’approfondir des réflexions individuelles et collectives, et ainsi d’essayer de sortir d’une certaine confusion ambiante. Il nous apparaît nécessaire de contribuer à la production d’outils pour combattre le capitalisme aujourd’hui. Nous voyons le travail théorique, l’analyse et la lutte comme parties d’un processus toujours en mouvement. C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’Imprimerie Noir Couvrant. Nous ne recherchons pas une quelconque homogénéité ou à former un groupe politique. Bien au contraire, le débat s’alimente de la diversité et de la mise en commun des parcours, des pratiques et des cultures politiques de chacun.

Ainsi, les projets proposés sont débattus, au sein du collectif Noir Couvrant, en lien avec les auteurs ou éditeurs. Les propositions sont autant d’occasions pour un enrichissement mutuel, pour nous-même et pour ceux que nous rencontrons. Chaque texte, affiche, bouquin y est prétexte à des rencontres et discussions afin d’aiguiser la pensée de chacun, de confronter à d’autres expériences ce qui pourrait paraître des évidences, de mettre en critique ce qui paraît erroné, incomplet ou incohérent dans les positions ou hypothèses avancées.

 

Comment décide-t-on des impressions ?

Les personnes proposant des documents à l’impression (dans la mesure du possible 3 mois à l’avance) sont invitées à en discuter préalablement avec nous, selon les modalités pratiques qu’elles auront le temps et l’énergie de mettre en place. Le contact direct par la discussion et le débat est bien sûr préférable mais nous sommes bien conscients que ce n’est pas toujours possible. On peut aussi communiquer par courrier, par mail.

Pour permettre d’être réactif dans certains cas d’urgence (liés aux luttes sociales en cours, en réaction à la répression ou à un contexte immédiat) les discussions pourront avoir lieu après tirage.

Nous pouvons être emballés par un projet d’impression, ou au contraire n’y voir aucun intérêt ou même y trouver des positions que l’on combat. Mais dans la plupart des cas les avis sont beaucoup plus nuancés. Il y a du pour, du contre, et l’envie de faire partager ces remarques. Certains points soulevés peuvent être pour nous des points de désaccords suffisants pour ne pas s’associer au projet proposé. D’autres sont plus témoins de cette envie de discuter et d’approfondir autour de la critique sociale. Dans tous les cas, nous espérons des réponses et que le débat s’installe*. Libres, alors, aux auteurs et / ou éditeurs de tenir compte des critiques apportées. La décision d’imprimer est prise au cas par cas après discussions collectives, et n’exclut pas les débats contradictoires. Libres à nous d’imprimer ou non le projet.

 

Comment se passent les impressions ?

Comme l’imprimerie n’a pas un but commercial et les imprimeurs ne sont pas des prestataires de services, une participation aux différentes phases de l’impression est nécessaire de la part des personnes proposant un document. Ceci est un désir de notre part (et on l’espère partagé). L’utilisation des machines étant plus ou moins complexe, ce sont surtout les tâches de grouillots qui peuvent être faites par tout un chacun. Néanmoins, il est possible de se former en quelques heures sur de nombreuses étapes de façonnage comme le massicotage, la reliure, l’agrafage, l’assemblage…

Pour des raisons techniques et de coût, il est préférable que les impressions ne soient pas en deçà d’un minimum de 1000 exemplaires.

Les frais d’impression et d’usure du matériel sont pris en charge par les personnes/groupes sollicitant une impression et les loyers et les factures par les membres du collectif, les initiatives de soutien (concerts, repas, etc) sont aussi les bienvenues !

 

L’imprimerie est un lieu collectif non public mais ouvert à ceux qui souhaitent s’y impliquer et qui adhèrent au fonctionnement.

Pour tout contact ou proposition d’impression, écrire à : noircouvrant[at]riseup.net

 

* Voir ici, quelques exemples de débats autour de propositions d’impressions qui nous ont été faites:

https://lists.riseup.net/www/d_read/noircouvrant/exemples_debats.tar