Les nouveaux souchiens de garde
Catégorie : Global
Thèmes : Racisme
C’est acté depuis le premier avril 2012, mais ce n’est, hélas, pas un poisson d’avril : l’un des plus anciens mouvements antiracistes français, le MRAP (fondé en 1949 par d’anciens résistants et déportés) vient de valider, à l’issue de son dernier congrès, la notion profondément perverse – et pour tout dire : raciste – de racisme anti-blanc ! Une pétition publiée par le site Rue89 s’en inquiète à juste titre, tout en concédant que « le MRAP n’a pas de leçons d’antiracisme à recevoir ». Parce qu’il me semble pour ma part qu’il en a à recevoir, d’urgence, c’est très volontiers que j’endosse le rôle du donneur de leçons, en republiant un texte récent consacré à ce fameux concept de racisme antiblanc. Il a été publié en décembre dernier, alors que l’excellente Zone d’Expression Populaire venait de se voir, une nouvelle fois, interdite de concert à cause d’un morceau intitulé « Nique la France », et que la porte-parole du Parti des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, s’apprêtait à comparaître devant un tribunal pour avoir simplement attribué le sobriquet de « souchiens » aux Français que, depuis des décennies, tout le monde appelle « de souche ».
« On ne m’ôtera pas de l’esprit que, pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux Juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi. Les Allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des Juifs. Mais ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie, en arborant une étoile sur sa veste pour bien montrer qu’on n’est pas n’importe qui… »
C’est signé Pierre Desproges. C’est un sketch. On trouve ça drôle ou pas, mais ces phrases ont à mes yeux le mérite de bien poser le problème du procès qui est fait aujourd’hui à Houria Bouteldja – je veux parler du procès que lui intente la sinistre AGRIF (Alliance Générale contre le Racisme et pour le respect de l’Identité Française et chrétienne) mais aussi du procès médiatique qui l’a précédé puis accompagné, d’Alain Finkielkraut à Mouloud Akkouche et de Marianne au Courrier de l’Atlas. Un procès qui repose sur une même mauvaise foi crasse (permettant d’entendre « sous-chiens » quand il a été dit « souchiens ») mais aussi , et ce sera l’objet de mes réflexions, sur un même concept : celui de racisme anti-blancs.
Le sketch de Pierre Desproges, qu’on le trouve drôle ou pas, montre en tout cas très bien à quel niveau d’abjection on arrive lorsqu’on méconnaît la réalité des rapports d’oppression, lorsqu’on définit le racisme comme un simple sentiment d’hostilité, et que de ce fait on renvoie dos à dos les oppresseurs et les opprimés. Or c’est exactement la même logique qui motive la plainte de l’AGRIF ou les attaques de Finkielkraut, Mouloud Akkouche ou Yann Barthe : Houria Bouteldja est radicale, virulente, agressive, hostile, et elle s’oppose à un système qu’elle qualifie de blanc, par conséquent elle est raciste et mérite à ce titre une réprobation au moins aussi catégorique qu’un Le Pen ! Ces attaques peuvent en somme, sans être déformées, être énoncées ainsi – en mode Desproges :
« On ne m’ôtera pas de l’esprit que, pendant la décennie 2010, de nombreux Noirs, Arabes et musulmans ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime sarkozyste. Les Français, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des Noirs, des Arabes et des musulmans. Mais ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie, en s’appelant Indigènes de la République pour bien montrer qu’on n’est pas n’importe qui… »
Tout fonctionne à l’identique – à ceci près que ce n’est pas un sketch comique, que c’est au contraire énoncé avec le plus grand sérieux par des écrivains ou des intellectuels renommés, qu’un magistrat a jugé cela assez solide pour instruire un procès, et qu’au même motif un maire socialiste (anciennement communiste) vient d’interdire de concert la Zone d’Expression Populaire.
Du racisme anti blanc
S’il retrouve aujourd’hui une nouvelle jeunesse, une certaine agressivité et surtout une force de frappe médiatique et politique régénérée, ce discours n’est pas nouveau – et cela fait d’ailleurs près de dix ans que nous le combattons au collectif Les mots sont importants. Depuis des années, nous rappelons que le racisme anti-blanc est un concept fallacieux et tendancieux, pour la bonne raison que le racisme n’est pas un simple sentiment de haine mais un rapport social de domination, qui peut parfaitement se passer de la haine – et dont les formes les plus hégémoniques se traduisent même par de l’indifférence ou de la sympathie davantage que par de l’antipathie. De ce point de vue, d’ailleurs, l’agressivité qui se déchaîne aujourd’hui contre Houria Bouteldja et contre la ZEP peut être entendue comme un encouragement, même si elle est aussi lourde de menaces : le racisme qui s’exprime ici est un racisme intranquille, inquiet, qui se sent menacé.
Depuis des années, nous rappelons aussi que de son côté, la haine n’est pas forcément raciste, et que toutes les haines ne se valent pas. C’est pourtant de cela qu’on cherche à nous convaincre : qu’aimer c’est bien et haïr c’est mal, que la bonhommie est en toutes choses meilleure que la colère, que toutes les haines sont identiques quels que soient leurs objets, et que par conséquent nous devons mettre sur le même plan et rejeter dans la même indignité la haine de l’oppression et la haine du bougnoule – ou, pour reprendre les termes de Mouloud Akkouche [1], que tous les visages doivent communier dans un sourire béat, en jetant la même opprobre sur le rictus du tortionnaire et sur la grimace de sa victime.
C’est de cette chose insensée et monstrueuse que l’on veut nous convaincre : que toutes les haines se valent, celle des Indigènes de la République contre un système raciste (voire contre ses agents) et celle des blancs, petits et grands, contre lesdits Indigènes : une haine fondée sur un vécu réel et une haine fondée sur des fantasmes et des phobies ; une haine fondée sur une analyse rationnelle et une haine fondée sur un délire idéologique ; une haine fondée sur des principes éthiques (en premier lieu le besoin d’égalité) et une haine fondée sur la peur panique de perdre ses privilèges.
C’est là me semble-t-il que réside l’intérêt spécifique du procès d’Houria Bouteldja et, au-delà, de l’offensive actuelle sur le « racisme antiblanc » : ils nous invitent à comprendre le sérieux et la légitimité de la colère des opprimé-e-s. Ils constituent en cela une leçon, non seulement pour les fascistes qui envoient des menaces ou saisissent les tribunaux, non seulement pour leurs penseurs organiques ou leurs supplétifs « progressistes », mais aussi pour nous-mêmes. Je pourrais en effet multiplier les exemples de ce vice de pensée et de comportement qui consiste à s’aveugler sur un rapport de domination et à renvoyer dos à dos dominants et dominés, et cela bien au-delà de l’AGRIF, de Finkielkraut ou de Mouloud Akkouche, chez des gens a priori plus respectables.
La fabrique de l’ordre blantriarcal [2]
J’ai par exemple assisté, récemment, à la projection d’un film intitulé Ici on noie les Algériens, consacré au massacre d’Octobre 1961 et à sa non-reconnaissance par l’Etat français : le débat public qui a suivi le film a été constamment recadré par des invitations à « prendre du recul », « éviter la haine » et « dépasser la colère » [3]. Comme tout le monde je sais d’expérience combien il est pénible, quand on a subi une offense, de s’entendre dire qu’il faut prendre du recul ou de la hauteur, et je perçois de ce fait assez bien à quel point il est odieux de balancer ce genre d’injonctions à celles et ceux qui subissent une offense quotidienne, massive, systémique – par exemple les homosexuels, les trans’, les femmes, les féministes, les prostituées, les musulmanes voilées, et plus largement les musulmans, les Arabes, Noirs et autres indigènes de la République.
Toujours dans des cercles proches, on entend encore souvent des camarades gauchistes ou islamogauchistes disqualifier les rassemblements féministes non-mixtes en expliquant qu’ils constituent un « sexisme à l’envers ». Beaucoup de ces camarades débonnaires ne saisissent pas davantage la différence pourtant évidente qu’il y a entre quatre femmes qui parlent des hommes et disent « Tous des salauds » et quatre hommes qui parlent des femmes et disent « Toutes des salopes ». Et ce sont à peu près les mêmes qui tournent en ridicule le principe d’une « Fierté LGBT » en demandant, tout contents de leur trouvaille :
« Est-ce que moi je vais défiler dans la rue pour dire que je suis fier d’être hétéro ? ».
Un dernier exemple, particulièrement abject et pourtant advenu dans un cercle proche : j’ai vu un jour une femme brutalisée physiquement (huit jours d’arrêt de travail) parler avec véhémence de son agresseur, et un autre homme, très mâle, très hétéro, très riche, très blanc et très athée, lui répondre, glacial, qu’il la trouvait « bien agressive », « pleine de ressentiment » et « vraiment pas raisonnable », avant de finalement lui adresser un rappel à l’ordre sarcastique sur sa religion :
« Je croyais que l’Islam était la religion du pardon ! ».
Tous ceux qui parlent ainsi, tous ceux qui se comportent ainsi, que ce soit à l’extrême droite ou que ce soit parmi nous, sont de facto les chiens de garde de l’ordre blanc, et/ou de la domination masculine et/ou de l’ordre hétérosexiste. Qu’ils se présentent comme de vilains sionistes ou comme de gentils islamogauchistes, ils travaillent à la fabrique de cet ordre social que nous sommes censés combattre. Tous à leur manière font la même chose que l’AGRIF et que Mouloud Akkouche… ou que Pierre Desproges ! Tous incarnent, à leur manière et dans leurs microcosmes politiques respectifs, une même tendance fâcheuse dont ont bien parlé Martin Luther King et Christine Delphy : cette tendance qu’ont les dominants à expliquer aux dominés qu’ils ont raison de se révolter mais qu’ils doivent le faire d’une manière plus polie, patiente, civilisée. C’est sur cette tendance, fort répandue loin de nous mais aussi tout près de nous, parmi nous, que nous sommes interpellés, même si dans l’immédiat l’heure est au soutien sans faille à Houria Bouteldja, à Saïdou et à la ZEP, contre les petites cliques de fachos qui les attaquent ou les menacent mais qui ne sont, hélas, que l’avant-garde belliqueuse d’un système raciste beaucoup plus vaste et beaucoup plus puissant.
notes
[1] Qui assimile le visage parait-il « grimaçant » de Houria Bouteldja à celui, également « grimaçant », d’Alain Finkielkraut
[2] Merci, pour le néologisme blantriarcat, à LKR.
[3] Injonction adressée par les organisateurs de la projection-débat, mais reprise à son compte aussi par plusieurs membres de l’assistance.
le texte de la pétition que l’on peut trouver sur le site Rue89
http://www.rue89.com/2012/06/15/racisme-anti-blanc-le-t…32670
avec dans les signataires l’inévitable Houria Bouteldja du PIR
et la réponse du MRAP, toujours sur Rue89. par son bureau exécutif.
« Non à la racialisation de la société ! »
http://www.rue89.com/2012/06/18/une-reponse-du-mrap-non…33133
Il est particulièrement révélateur d’un état d’esprit, que dans un texte d’orientation de cinq pages qui traite des toutes les formes de racisme, au premier rang desquelles ses expressions majoritaires qui frappent principalement les populations issues de l’immigration ou les roms, les signataires du texte paru sur Rue89, en extraient un seul passage faisant référence au racisme anti-blanc.
En l’absence de toute rigueur intellectuelle, ces signataires concluent que dans son texte le MRAP considère que « […] la “ victime ” ne serait plus l’immigré ou le descendant d’immigrés mais le Blanc […] ».
Le MRAP renvoie donc à la lecture du texte concerné, l’honnêteté intellectuelle des signataires du texte paru sur Rue89 sera appréciée à sa juste mesure.
Si le MRAP ne fait qu’évoquer le racisme anti-blanc comme l’une des composantes du racisme, les signataires du texte font, par contre, de la « non-existence du racisme contre des blancs » un élément déterminant de leur pensée.
Ce qui implique, selon leur logique, que seul le blanc peut être raciste et seuls les non-blancs peuvent être victimes de racisme. C’est là une réécriture raciale du racisme et cela entre en contradiction avec les fondamentaux du MRAP qui lutte contre tous les racismes.
Enfermement identitaire
Il est un fait : une charge sans précédent est menée pour racialiser la société française. Une alliance de femmes et d’hommes politiques de droite et d’extrême droite ont entrepris de substituer systématiquement une grille de lecture ethnique à une analyse sociale, économique et politique.
Ainsi, chaque individu serait inscrit dans un déterminisme racial basé sur sa couleur de peau : pour Nicolas Sarkozy, l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire, pour Claude Guéant toutes les civilisations ne se valent pas, pour Eric Zemmour Noirs et Arabes sont assignés à résidence dans la délinquance.
Mais ce déterminisme, à droite de l’échiquier politique, rencontre aussi ses avatars quand certains, à longueur d’articles essentialisent les « blancs » dans une identité de dominants racistes. Ce sont là les deux faces d’une même médaille : celle de l’enfermement identitaire.
Ceux qui prétendent défendre des minorités opprimées en posant en préalable le postulat d’un clivage racialiste et colonialiste entre les citoyens, pour structurer leur pensée (homme blanc – indigène), participent à entretenir le fonds de commerce idéologique de Marine Le Pen, Brice Hortefeux, Claude Gueant, Eric Zemmour et consorts.
Chacun fait à sa façon l’« éloge » identitaire de la différence raciale, culturelle.
Le MRAP rejette ce prisme racialiste de quelque nature ou origine qu’il soit et considère que l’alliance qui se dessine entre l’extrême droite et la droite populaire doit le conduire non seulement à combattre sans réserve cette forme plus sophistiquée du racisme mais également à promouvoir « le bien vivre ensemble » autour des valeurs d’égalité et de solidarité.
Le texte du MRAP est bel et bien un texte raciste qui fait le jeu des identitaires. On a ici la réponse du MRAP à Rue89, qui a fait une critique pourtant très modérée. On préférerait dans les commentaires, ce serait plus dans l’esprit d’Indymedia, une critique de l’article de LMSI, qui pose les vrais problèmes, mais pour ça il faudrait des arguments.
Heureusement, notre commentateur ne laisse en introduction aucun doute sur ses buts véritables, dénigrer les Indigènes de la République, ce qui permet de comprendre qui sont ses ennemis déclarés, les mêmes que ceux des identitaires, quelle coïncidence.
Il me semble que certains, comme à leur habitude, n’ont pas lu le texte, ils ont simplement réagi à la présence de certains mots déclencheurs de stimuli. Pourtant, le sketch de Desproges est très juste, et son adaptation parfaitement pertinente :
« On ne m’ôtera pas de l’esprit que, pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux Juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi. Les Allemands, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des Juifs. Mais ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie, en arborant une étoile sur sa veste pour bien montrer qu’on n’est pas n’importe qui… »
« On ne m’ôtera pas de l’esprit que, pendant la décennie 2010, de nombreux Noirs, Arabes et musulmans ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime sarkozyste. Les Français, de leur côté, cachaient mal une certaine antipathie à l’égard des Noirs, des Arabes et des musulmans. Mais ce n’était pas une raison pour exacerber cette antipathie, en s’appelant Indigènes de la République pour bien montrer qu’on n’est pas n’importe qui… »
Vous devriez lire les articles que vous dénigrez, vous y apprendriez plein de choses intéressantes…
Le MRAP nouveau ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes. Certains avaient dit la même chose bien avant eux :
« En 1983, l’essayiste français Pascal Bruckner publie « Le sanglot de l’homme blanc » où il dénonce « une tendance à la contrition de l’intellectuel européen qui, accablé par des fautes qu’il n’avait pas commises, l’esclavage ou les violences du colonialisme, portait sur ses frêles épaules le faix de la honte de soi. »
En 2011, l’essayiste et avocat Gilles-William Goldnadel publie «Réflexions sur la question blanche. Du racisme blanc au racisme anti-blanc». Pour connaître les thèses développées, on peut lire cet entretien accordé à un journaliste du Figaro le 21 février 2011. http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2011/02/19/0100…e.php
Il s’agit pour eux de mettre fin aux « repentances » et autres manifestations de masochisme occidental, de haine de soi, au « tiers-mondisme bêlant », etc.
Certes, il y eut des gens pour prendre chaque leader anti-impérialiste pour un nouveau Messie, mais les « nouveaux philosophes », passés de la maolatrie au néo-conservatisme, sont-ils les plus qualifiés pour le dénoncer ? Certes, Samory Touré et Chaka Zoulou étaient des tyrans, certes, il y eut à côté de la traite atlantique une traite arabe, et les souverains africains approvisionnaient les deux, mais cela permet-il de nier les crimes de la colonisation ? […] »
http://www.vieuxsinge.fr/pages/Les_Blancs_le_racisme_an…e9sym
Le racisme antiblancs n’a pas fini de nous étonner
Le sanglot de l’homme blanc
A l’occasion du procès AGRIF versus Bouteldja ( http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_arti…e=962 ) , et de la très digne intervention de Mouloud Akkouche sur le site Rue 89 ( http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_arti…=1462 ), Sebastien Fontenelle a décidé de (courageusement) sortir de sa réserve et de (courageusement) participer, lui aussi, à la brisure (courageuse) du plus tyrannique des tabous : le racisme antiblanc !
Observons, si tu veux bien, la (triste) réalité de la France raciste d’aujourd’hui, dans laquelle, si t’es blanc(he), tu sors carrément plus de chez toi après quatorze heures – ou alors si, mais à tes risques et périls, viens pas dire qu’on t’aura pas prévenu(e).
Je sais que ça va pas faire du tout plaisir à la Police De La Pensée De La Tyrannie De La Bien-Pensance (PDLPDLTDLB-P), mais regardons ce qui se passe en vrai – plutôt que dans la propagande officielle.
T’as déjà essayé, par exemple, de te faire embaucher à la présentation du JT, quand t’es blanc(he) ?
Bon courage : tant que tu postules par téléphone, tout va bien, surtout si t’as pris l’élémentaire précaution d’africaniser ton prénom – mais dès que les DRH s’aperçoivent que t’as le teint d’une faisselle, et que t’es d’antique souche auvergnate ?
Y a plus personne : « On vous rappellera », qu’ils disent.
Mais tu parles, qu’ils te rappellent : ce qu’ils font, c’est qu’ils embauchent Mamadou Delahousse ou Mamadou Pujadas.
(Réfléchis, et dis-moi depuis quand tu n’as plus vu un(e) seule blanc(he), à la télévision d’État ?)
Pareil pour se loger : si t’es blanc(he), le mieux est que t’appelles directement la Sonacotra – ou si tu sais pas que la circulaire Houria Carrère d’Encausse déconseille vivement de louer ne serait-ce qu’un bout de palier à qui ne viendrait pas du Zimbabwe avec (soixante) femmes et (plusieurs centaines d’)enfants ?
(Réponds-moi franchement : est-ce que t’as déjà rencontré un(e) seul(e) Blanc(he), dans les arrondissements de l’ouest parisien – en dehors, évidemment, du personnel ancillaire ?)
Suis-moi maintenant jusqu’à l’un, quelconque, des carrefours de n’importe quelle cité de plus de 3.000 âmes – non loin de l’une (quelconque itou) de ces patrouilles de fonctionnaires de police de couleur qui se sont, dans nos rues, multipliées par dix, depuis l’élection d’un Noir à la chefferie de l’État français.
Là, que voyons-nous ?
(Bien obligé(e)s ?)
Nous voyons que ces fonctionnaires pratiquent, sur une échelle jamais vue depuis la fin de l’apartheid, ce qu’il faut bien appeler des contrôles au faciès.
Concrètement : t’es bronzé(e) ?
Tu passes peinard(e).
T’es noir(e) ?
Non seulement tu passes peinard(e), mais la préfecture de police te propose de venir dans l’ouest parisien te repeindre ta cuisine (aux frais du contribuable blanc, naturellement), à telle date qui te plaira.
Tandis que si t’es blanc(he), pardon : tu peux être sûr(e) que tu vas y avoir droit – et vazy que les mecs te demandent tes papiers, et vazy qu’ils te fouillent au corps, et vazy qu’ils te demandent où t’as planqué la barrette, Jean-Eudes ?
Neuf fois sur dix, après t’avoir convenablement humilié(e) devant une foule d’Arabes et de Noir(e)s complices : ils t’embarquent, et deux heures plus tard ils te mettent dans un charter pour Orania.
(Non sans t’avoir infligé, de surcroît, de réciter quelques versets du Coran.)
C’est révoltant, mais bien dans l’air du temps : faut pas s’étonner, quand Mamadou Guéant ne cesse de glapir qu’il s’est donné pour mission de gicler du Vaterland 200.000 Blanc(he)s par jour, que ses employé(e)s fassent du zèle.
Puis, doit-on rappeler les déclarations de Mamadou Finkielkraut déplorant qu’il y ait tous ces Blancs, dans l’équipe française de handball ?
(Genre, cette équipe white-white-white, mais attends, mais ça fait hurler de rire les Ouagalai(se)s ?)
Doit-on rappeler les scandaleux propos d’Houria Carrère d’Encausse sur l’endogamie séculaire des Blanc(he)s des reculées vallées souchiennes ?
Doit-on rappeler la hideuse saillie de Marie-Madeleine Diallo, crachant vers Mamadou Zemmour qu’ils n’étaient pas vraiment de la même couleur, elle et lui, faut quand même pas déconner – et c’est-y pas la preuve qu’il y a des races, comme dans une rédaction de Mamadou de Gobineau ?
Doit-on rappeler les terribles images de Mamadou Valls piaulant qu’il souhaitait vivement qu’on glisse quelques « Blackos » dans la blanchitude évrique – gade-moi ça ; non mais gade, merde, y’a queee des Blanc(he)s, j’ai l’air de quoi, moi, putain ?
En vérité – n’en déplaise à qui aurait pris tout son temps, avant de se rallier aux vues de l’Agrif sur cette odieuse phobie : ça fait beaucoup trop longtemps que « le racisme anti-Blancs existe », et que nous subissons le joug de ce « stalinisme des vingt prochains siècles, en pire » [1].
C’est pour ça que moi, je suis désolé, mais, dussé-je subir la vindicte de la PDLPDLTDLB-P, je veux dire ici, haut et fort [2], que je suis bien content que les antiracistes aient enfin obtenu la mise en accusation de Marie-Madeleine Bouteldja : qu’elle compte pas sur moi pour venir la soutenir – oooh non, par Charles Martel, j’irai pas le mardi 11 octobre 2011 à 19h au Lieu-dit, 6 rue Sorbier (http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_arti…=1449 ) ; et d’ailleurs, mardi soir, je serai plus là, j’aurai rejoint le maquis d’où l’héroïque commandant Mamadou Rioufol a lancé la reconquête des territoires perdus de la République.
p.-s.
Nous tenons à souligner et saluer le courage qu’il a fallu à Sebsatien Fontenelle pour briser l’omerta et rompre enfin avec cinq décennies de mauvaise conscience postcoloniale.
notes
[1] Mamadou Finkielkraut, Contrôle d’identité, La Fabrique, 2003. (Cité dans : Mamadou Camus, Faut pas rester là, Jean-Eudes, La Fabrique, 2009).
[2] J’ai pas peur de toi, Jean-Eudes Tevanian
http://lmsi.net/SOS-Racisme-antiblancs