Equateur : tentative d’assassinat du dirigeant de la conaie
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Deux jours avant l’attentat, Leonidas Iza avait affirmé avoir reçu des menaces de mort, dues à la résistance de son organisation face au gouvernement néolibéral de Lucio Gutiérrez. Le président avait dit récemment qu’il combattrait au travers des “armes et des lois” tout type de manifestation et de mobilisation de ses adversaires.
En plus des déclarations présidentielles, l’attentat s’ajoute à l’arrestation illégale du dirigeant de la Confédération des Peuples de Nationalité Kichwa de l’Equateur (Ecuarunari), Hemberto Cholango, à la répression du peuple Sarayacu en Amazonie et aux assassinats du travailleur de Petrocomercial Patricio Campana -qui enquêtait sur le vol de pétrole de la compagnie nationale- et d’Angel Zhingri du Front de défense de l’Amazonie.
Le ministre du gouvernement, Raúl Baca, s’est empressé de nier devant les médias toute responsabilité du président Lucio Gutiérrez et de son cabinet. Le fonctionnaire s’est approché des installations de la Conaie mais n’a pas été reçu par la direction indigène.
Pour sa part, le coordinateur du Mouvement Pachakutik, Gilberto Talahua, a déclaré que l’attentat “est un fait à caractère politique et non à de la délinquance commune”.
Les attaquants étaient bien informés de l’itinéraire du dirigeant de la Conaie et l’ont suivi en taxi durant son trajet depuis l ‘aéroport. Arrivé au siège de la Confédération, ils descendirent de l’auto et s’approchèrent de Leonidas Iza, en criant “nous allons te tuer fils de pute”. Les membres de sa famille se sont débattus et sont parvenus à fermer la porte, mais les coups de feu blessèrent trois personnes..
Le fils de Leonidas, Javier Iza, a reçu deux impacts de balle et se trouve en danger de mort avec perforation du rein, du foie, du pancreas et des intestins.
De leur côté, Rodrigo Iza, 32 ans, frère de Leonidas, et Daniel Tixe, 19 ans, son neveu, ont reçu des balles dans les jambes et les pieds. L’épouse du président de la Conaie fut frappée à la tête avec une arme.
“Je m’en suis sorti par ce que mon fils m’a mis à terre quand les deux hommes ont tiré” a déclaré à la presse Leonidas Iza après l’attentat.
Répercutions
Les dirigeants indigènes ont dénoncé que la persécution provient de différents secteurs proches du gouvernement, et désignent concrètement le cuñado du président et actuel directeur du Parti Société Patriotique, Napoleón Villa et son groupe de choc.
“On respire l’air de la dictature dans le pays” a déclaré Humberto Chalango, dirigeant de Ecuarunari, se référant à la dite “liste noire”. Celle qui fut publiée par Alejandro Nájera, dirigeant de la Société Patriotique et dans laquelle figurent les noms des opposants au régime de Lucio Gutiérrez.
Leonizas Iza a déclaré que l’attentat doit s’interpréter comme une action répressive contre tous ceux qui ne partagent pas la politique du gouvernement et a réalisé un appel à tous les secteurs du pays, indigènes, paysans, pauvres en général à être attentifs et vigilants.
Pour sa part, José Yungán, coordinateur de la communication de la Conaie a déclaré que les communautés se manifesteront dans chaque province et réaliseront des occupations symboliques jusqu’à ce que le gouvernement éclaircisse l’attaque contre Iza et sa famille.
Cesar Cabrera, président de la Confédération Nationale de l’Assurance Paysane et sous-coordinateur du Mouvement Pachakutik, a alerté au sujet de la mise en place d’un plan d’anéantissement du Mouvement Social en Equateur, sous la stratégie de division appliquée systématiquement dans le mouvement indigène et les organisations sociales.
Indymedia Argentina
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