La guerre qui vient de débuter en Libye signe la fin provisoire des perspectives
révolutionnaires du « printemps arabe ». L’intervention air-sol des forces militaires
occidentales n’est en aucun cas une mesure « humanitaire » pour sauver des « civils » de la
folie meurtrière du colonel Kadhafi, feu notre ami, mais bien une ruée impérialiste pour le
contrôle des ressources pétrolières du pays, ainsi que l’établissement au Maghreb d’un régime
ultra-favorable aux intérêts des capitales occidentales, et capable de stabiliser la région face
aux soulèvements populaires qui s’y déroulent. D’ores et déjà des « équipes » travaillent sur
le terrain, et les perspectives d’une intervention terrestre, sauf négociation in-extremis du
régime deviennent chaque jour plus évidentes.
La campagne de propagande qui déferle dans les médias, le soutien quasi-unanime de
tous les partis politiques à l’attaque militaire, et le flou volontairement entretenu autour de la
constitution et des projets du Conseil National Transitoire Libyen sont de nature à paralyser la
contestation populaire de cette guerre dans les pays occidentaux, tandis que la prise en otage
des libyens entre deux fractions armées de la bourgeoisie est cyniquement orchestrée pour
permettre l’attaque militaire d’un Etat qui n’a en aucun cas agressé militairement l’un des
pays qui le bombardent aujourd’hui.
Alors que dans un premier temps, la mobilisation populaire s’opposait aux réformes
libérales en cours en Libye, et revendiquait plus de libertés politiques, l’émergence d’un
gouvernement parallèle, armé par l’Egypte, et soutenu par les occidentaux menace la
poursuite d’un mouvement qui se trouve de fait rendu invisible, et qui sans armement n’a plus
qu’à rallier l’un des deux camps ou à disparaître.
Qui sont les personnes qui dirigent ce CNT ? Quelle est leur légitimité dans la
direction d’une telle entreprise ? Quelles sont les vues politiques de ces « révolutionnaires »,
majoritairement issus de la classe dirigeante libyenne ? Le monde du 5 avril reconnaît
qu’officiellement seul un tiers de ses membres ont révélé leur identité, pour des questions de
sécurité…
Dès le 17 février, le comité se met en place et nomme Moustapha Abdel-jalil à sa tête.
C’est l’ancien ministre de la justice libyen, c’est-à-dire un homme clé du système Kadhafi. Il
est secondé par Abdelhafed Ghoga, un avocat et militant des droits de l’homme, qui selon le
Monde lui est ouvertement hostile. Le 2 avril, devant les tensions internes qui déstabilisent le
comité, le porte-parole, Moustapha Al-Gueriani annonce la création d’une équipe de crise de
10 spécialistes, de libyens revenus de l’étranger avec « leur savoir-faire. Le conseil devenant
désormais l’organe législatif » toujours selon Le Monde du 5 avril, qui présente aussi le
« ministre des finances » de ce nouveau conseil, Ali Tarhouni, professeur d’économie aux
USA, où il vivait depuis trente-cinq ans jusqu’au mois dernier. C’est un partisan de l’ultra-
libéralisme, et sa présence aux finances est un signe clair de l’orientation économique et
sociale du groupe de Benghazi.
A la tête du nouveau comité, il y a désormais Mahmoud Jibril. C’est un homme
d’affaires déjà présent dans l’ancien comité. Toujours selon le Monde « C’est lui qui, avec Ali
Al-Essawi, ancien ambassadeur, et désormais ministre des affaires étrangères, avait rencontré
le président Sarkozy, le 11 mars à Paris ».
En charge des affaires militaires, on trouve le général Abdel Fatah Younès, ancien
ministre de l’Intérieur, présent aux côté de Kadhafi depuis 1969 et le putsch ayant abattu la
royauté. Il dispose de soldats spécialement entraînés par les SAS britanniques, et des
commandos français, probablement le 13ème RDP, ce qui au regard de l’incompétence militaire
des « chebbabs » lui donne de fait un avantage sur le terrain, et donc un avantage du point de
vue politique.
Depuis la semaine dernière, les USA ont reconnu que la CIA « coordonne » les
mouvements des « rebelles » sur le terrain. L’homme de l’agence se trouve être Khalifa
Hifter. Son arrivée à Benghazi est d’abord relayée par la chaîne Al-Jazeera, le 14 mars. Sans
faire référence à son appartenance à la CIA, le Daily mail fait son éloge le 19 mars. Enfin le
chef de guerre est interviewé pas ABC news le dimanche soir suivant. Dans Manipulations
africaines, un ouvrage publié par Le Monde diplomatique en 2001, son histoire est relatée. Cet
ancien colonel de l’armée de Kadhafi est capturé au Tchad, en 1987, au cours d’une action
militaire qui échoue.
A l’époque les USA soutiennent le président tchadien Hissène Habré déstabilisé par
une rébellion soutenue par la Libye. A la suite de sa capture Hifter apparaît comme membre
du FNSL (Front National du Salut de la Libye) le principal groupe anti-Kadhafi, soutenu par
la CIA. Puis il organise sa propre milice, la force Haftar qui disparaît avec la chute de Habré,
renversé par Idriss Déby en 1990 avec le soutien de Paris. Au début des années 1990 Hifter
s’installe tranquillement en Virginie, à moins de dix kilomètre du QG de la CIA à Langley.
Aucun des médias qui ont publié des articles à son sujet n’a jugé utile de mentionner ces
informations accessibles sur internet, n’y de se demander comment un militaire libyen a pu
s’installer et vivre aux USA, alors que la Lybie subissait embargo et représailles militaires à la
suite de l’attentat de Lockerbie. Personne ne s’est non plus demandé comment il est arrivé à
Benghazi.
Le cas de Benghazi demande à ce qu’on s’y attarde encore un peu, notamment pour
l’implication de la France dans la constitution de la rébellion de membres de la classe en
partie au pouvoir. Le 23 mars dernier, Franco Bechis, un droitiste proche de Berlusconi,
publie dans son quotidien Libero, un article où il accuse Sarkozy d’avoir orchestré la révolte
Libyenne. Ce journaliste est connu pour sa démagogie, et il a déjà eu recours à la calomnie et
au mensonge face à ses adversaires. Pourtant, dans le cas présent, ses sources sont vérifiées, il
s’agit essentiellement de Maghreb Confidential un portail français de dépêches de
l’intelligence économique, et de Jeune Afrique. On découvre dans ces sources des
publications de l’automne dernier qui constituent des clés intéressantes pour comprendre
l’implication française dans la guerre qui a débuté le 19 mars.
On découvre notamment la fuite d’un homme, Nouri Mesmari, chef du protocole de
Kadhafi, réfugié à Paris avec sa famille. Ainsi le 21 octobre, Maghreb Confidential écrit que
Mesmari est « présentement à Paris après une escale en Tunisie [sic]. Normalement, Mesmari
ne quitte pas son patron d’une semelle, et donc des bruits courent qu’il pourrait avoir rompu
ses relations de longue date avec le dirigeant libyen ».
Maghreb Confidential explique le 18 novembre que Mesmari serait venu au prétexte
d’une opération médicale en France, après l’arrivée de sa femme et de sa fille à son hôtel à
Paris, « il a été perdu de vue . Mesmari qui voulait prendre sa retraite est l’un des plus proches
collaborateurs de Kadhafi et connaît parfaitement tous ses secrets ». A la même date le portail
fait état des pourparlers entre opérateurs français et américains du marché du blé, dont des
représentant de Cargill et de France export-céréales et les moulins d’Etat libyens. Cette visite
initialement prévue en octobre avait été annulée au prétexte des grèves dans les terminaux
pétroliers français. A propos de cette visite Bechis écrit : « sur le papier il s’agit d’une mission
commerciale française pour essayer d’obtenir à Benghazi de juteux contrats. Mais dans la
délégation se trouvent des militaires français déguisés en hommes d’affaires. A Benghazi ils
vont rencontrer Abdallah Gehani, un colonel de l’aviation libyenne ».
Encore une fois on peut douter de la posture de Bechis, pourtant cette information se
révèle crédible quand on la croise avec une autre. La France et la Grande Bretagne ont signé
le 2 novembre 2010 des accords qualifiés de « sans précédent sur la défense et la sécurité »
selon le site officiel de l’armée de l’air. Toujours sur le site de l’armée de l’air on peut lire :
« L’opération franco-britannique Southern Mistral qui s’inscrit dans le cadre de ces accords
devrait se dérouler du 21 au 25 mars 2011 sur plusieurs bases aériennes françaises. A cette
occasion les forces françaises et britanniques effectueront des missions aériennes de type
COMAO (missions aériennes combinées) et un raid aérien spécifique (Southern Storm) en
vue de délivrer une frappe conventionnelle à longue distance ». L’opération a été annulée le
19 mars et s’est transformée en une campagne franco-britannique de bombardement de la
Libye.
Le 28 novembre un mandat d’arrêt international est lancé par la Libye à l’encontre de
Mesmari sous la fausse accusation de détournement de fonds. Le lendemain la police
française le place en garde à vue, où il fournit de nombreuses informations au renseignement
français, notamment sur des contacts de l’opposition tunisienne et sur le potentiel de
retournement de dirigeants militaires libyens. Le 9 décembre Maghreb Confidential relate que
« craignant pour sa vie, il a demandé l’asile politique aux autorités françaises ». Pendant ce
temps en Libye, Kadhafi comprend ce qui se passe, il fait confisquer les passeports de
plusieurs fonctionnaires, dont le ministre des affaires étrangères Moussa Koussa, qui a fui la
semaine dernière à Londres. [re-sic !]. Moussa Koussa est lui aussi partisan des réformes
ultralibérales en Libye, Libération du mercredi 6 avril indique qu’Obama a levé toutes les
poursuites internationales à son encontre, et qu’il collabore étroitement avec Scotland Yard,
mais il est évident que sa collaboration avec les britanniques va plus loin.
Le 15 décembre la cour d’appel de Versailles fait libérer Mesmari qui vit depuis sous
la protection du gouvernement français. Le 23 décembre il reçoit à son hôtel (Concorde
Lafayette) Farj Charrani, Fathi Boukhris et All Ounes Mansouri, membres du mouvement
anti-Kadhafi du 17 février à Benghazi. Le 27 janvier, Maghreb Confidential écrit : « Le
général Aoudh Saati, chef du service de renseignement dans l’Est de la Lybie (Benghazi), une
région historiquement rebelle, a reçu l’ordre d’écraser toute manifestation de solidarité avec la
révolution tunisienne. […] Plusieurs officiers ont été arrêtés, dont le colonel des forces
aériennes Abdallah Gehani », celui-là même qui avait rencontré les « marchands de blé » du
mois de novembre.
Enfin, c’est de cette ville, Benghazi, que Bernard Henri-Lévy téléphonera à Nicolas
Sarkozy en mars, « en tant que citoyen » comme il le dit dans son propre journal Le Monde,
pour dit-il, « éviter un horrible massacre ». Il n’expliquera pas comment et pourquoi il est
arrivé à Benghazi, et en quoi, juste après l’appel du CNT à l’intervention militaire française, il
a joint sa voix à celle de ceux qui ont à plusieurs reprises au cours des mois précédents, été en
contact étroit avec les réseaux diplomatiques et de renseignement français.
La révélation de ces informations, qui plus est par un journaliste proche de Berlusconi,
oblige à les analyser au regard de la dégradation des relations entre Paris et Rome sur la
question libyenne, cette ancienne colonie italienne.
En août 2008, à Benghazi, Berlusconi et Kadhafi signaient ensemble un traité de
coopération et d’amitié entre leur deux Etats. Celui-ci créait une relation commerciale étroite,
une politique de contrôle et de chasse aux immigrés conjointe, ainsi que le versement de 5
milliards d’euros au titre de dédommagement des 32 ans d’occupation italienne de la Libye,
de 1911 à 1943. En décembre dernier, au sujet de la visite, à la suite des « marchands de blé »,
de grandes banques françaises (La société générale et le Créditagricole), ains que de
représentants de Thales, Maghreb Confidential analysait : « Les firmes françaises sont
déterminées à grimper dans la hiérarchie des partenaires commerciaux de la Libye. L’Italie est
actuellement numéro un, avec la Chine arrivant en deuxième position et la France loin
derrière au sixième rang. ». 80% du pétrole italien est importé, 25% provient de Libye, la
multinationale pétrolière italienne ENI bénéficie, grâce à l’accord de 2008 d’accès avantageux
au pétrole libyen.
Par ailleurs, le système bancaire italien a été sauvé du désastre du krach de septembre
2008 (suite à l’effondrement de Lehman Brothers) par un apport en capital du fonds
d’investissement public libyen LIA. La LIA a développé sa présence dans l’économie
italienne, elle détient 7.5% de la banque Unicredit, 2% du groupe de défense et d’aérospatiale
Finmeccanica, des participations dans FIAT et dans d’autres secteurs, comme les clubs de
football. Aussi, l’agitation ouvrière et populaire libyenne avait toutes les raisons d’inquiéter
Berlusconi, mais la déposition à venir de Kadhafi, et l’intervention militaire d’autres nations,
en concurrence économique ave l’Italie, l’ont obligé, au dernier instant (c’est-à-dire le 28
février) à dénoncer son traité d’amitié, et à tenter de prendre la meilleure place possible au
sein de la coalition. Le 28 février donc, l’agence de presse ANSA annonce que le premier
ministre italien Franco Frattini a pris contact avec le conseil national libyen et dénonce le
traité d’amitié liant les deux états. Vingt jours plus tard l’espace aérien et les bases italiennes
servaient la logistique de la machine de guerre occidentale. La marine italienne et son aviation
participe à l’opération, et la flotte mouille en partie au port de Benghazi.
Mais, et cela n’a pas échappé à la presse française, la tentative franco-anglaise de
prendre le leadership des opérations, en lançant la campagne de bombardements sans attendre
la coordination des différents états-majors militaires, a agacé Rome, au point qu’il y a une
semaine Franco Frattini (ministre des affaires étrangères) menaçait de fermer son espace
aérien aux forces alliées si le commandement n’était pas intégralement transféré à l’OTAN.
Cette information a notamment a notamment été relayée par l’agence de conseil en sécurité
Stratfor. Une réunion de quarante ministres des affaires étrangères a aplani provisoirement ces
rivalités, présentée dans la presse (Libération et Le Monde) comme le sommet de l’après-
Kadhafi, comprenez, le découpage du gâteau libyen. Le commandement de la guerre par
l’OTAN demeure tout de même américain, puisque le général commandant l’OTAN est
l’amiral américain James Stavridis.
C’est dans ce contexte qu’est paru l’article de Franco Bechis dans le Libero, il révèle
la volonté politique d’affaiblir la position de Sarkozy, dont on prétendait montrer dans les
médias qu’il était aux yeux des libyens, le protecteur de leur révolution, entendons plutôt
l’acolyte des nouveaux prétendants au pouvoir en Libye. L’information en France s’est
retrouvée pour l’instant reléguée sur les sites internet tel rue 89 ou wsws (un site trotskyste),
mais à ma connaissance, pas une fois à la une ou dans les colonnes d’un grand quotidien.
Un autre aspect des rivalités impérialistes autour de la guerre en Lybie concerne la
confrontation croissante entre les USA d’un côté et la Chine et la Russie de l’autre. Les
chinois sont depuis dix ans à la conquête des marchés et des ressources sur la planète,
particulièrement en Afrique. L’année dernière la Chine importait 11% du brut libyen (150 000
barils par jour), ses entreprises mènent sur place des campagnes de prospection, et une
cinquantaine de contrats pour un montant de 18.8 milliards de dollars étaient menacés par la
campagne de bombardement selon les déclarations d’un porte-parole du ministère du
commerce chinois le 22 mars. Juste avant l’intervention alliée, au moment où les troupes de
Kadhafi reprenaient le pays en main, Pékin annonçait son grand retour en Lybie comme
imminent. Au début de l’insurrection, les militaires chinois ont fait évacuer 36.000 de leurs
ressortissants qui travaillaient en Lybie à bord d’avions cargos et de bateaux militaires.
Présentée dans un premier temps comme une nécessité humanitaire, la présence de la marine
de guerre chinoise en méditerranée est désormais justifiée par le général Ji Mingkui comme
une manière de « répondre aux exigences de protection de nos intérêts à l’étranger par
d’autres moyens », c’est-à-dire la guerre.
Présente massivement en Algérie, au Soudan et au Tchad, la Chine ne semble pas
décidée à se laisser damer le pion par les européens et le militarisme étasunien. La présence
militaire américaine dans les pays musulmans (100.000 soldats en Afghanistan, 50.000 en
Irak, bombardements quotidiens au Pakistan, verrouillage militaire de la péninsule arabique)
et les risques d’une attaque militaire contre l’Iran (prochaine étape selon le quotidien
néoconservateur canadien le National Post) ont obligé Pékin à commencer à déployer ses
forces militaires autour de ses voies commerciales, et d’une région où la présence militaire
américaine est devenu inacceptable pour une puissance économique comme la Chine.
La Chine, comme la Russie, partagent avec les autres puissances impérialistes le souci
de supprimer la vague révolutionnaire du monde arabe, car elles craignent que des troubles
prolongés perturbent l’approvisionnement mondial en pétrole, mais aussi ne se propagent à
leur propre population. Chaque année en Chine des milliers de soulèvements populaires sont
réprimés, sans qu’on en fasse écho dans les médias occidentaux. Mais quand les américains et
leurs alliés ont commencé à parler de faire tomber Kadhafi, c’est-à-dire d’aller au-delà de la
résolution 1973 de l’ONU, chinois et russes ont commencé à critiquer l’intervention. Ainsi le
22 mars, le People’s Daily, journal officiel du Parti Communiste Chinois, écrivait :
« L’expérience historique a montré qu’une intervention humanitaire n’est qu’un prétexte à
une intervention militaire dans les affaires intérieures d’un autre pays. Ils affirment être
motivés par des raison morales, mais en fait ils sont poussés par des intérêts politiques et
économiques étroits ». Bien sûr, cela les dirigeants chinois le savaient bien avant les
déclarations alliées sur le changement politique des dirigeants libyens.
Les derniers jours ont vu poindre ce à quoi il fallait s’attendre, la propagande
commence à préparer l’opinion à des opérations terrestres. Les quotidiens français comme le
Monde et Libération ont fait plusieurs reportages où ils présentent l’incompétence et la
désorganisation des forces « rebelles », et où les militaires français expliquent que les
bombardements ne suffisent pas, notamment lorsque les opérations ont lieu dans les villes. De
même le général Edouard Guillot chef d’état-major français prévenait le 26 mars que les
opérations allaient durer longtemps : «Je doute que ce soit en jours. Je pense que ce sera en
semaines. J’espère que ce ne sera pas en mois. ».
Le service d’information russe RIA a annoncé que les services du renseignement russe
ont appris que des préparatifs étaient en cours pour des opérations terrestres des USA et de
l’OTAN, et qu’ils pourraient débuter fin avril début mai. Les russes s’apprêtaient il y a
quelques semaines à livrer à Libye de la DCA de nouvelle génération, des avions de chasse, et
qu’un contrat militaire de 2 milliard de Dollars était en cours. Fin mars, en visitant une usine
de missile balistique, Poutine a critiqué l’intervention occidentale et annoncé le doublement
de la production de missiles balistiques à partir de 2013.
La guerre qui vient de débuter en Libye nous rappelle qu’on n’en a pas fini avec le
colonialisme, et que la rivalité économique entre puissances capitalistes aboutit toujours à la
guerre. L’absence d’opposition à l’agression française en Libye est inacceptable et nous
devons tout faire pour que l’information sur les causes et les enjeux de cette guerre soient
connus de la population, tout autant qu’il est urgent d’organiser des manifestations pour s’y
opposer. Alors que le capitalisme mondial est dans la crise la plus grave de son histoire, que
les plans d’austérité se multiplient et entraînent mécontentement et pauvreté, les dirigeants
n’hésitent pas à recourir à la violence armée à l’extérieur et à des politiques racistes et
liberticides dans leurs territoires. Les classes populaires n’ont aucun intérêt dans cette guerre
de capitalistes, pire, les conséquences internationales et intérieures de ce nouveau conflit,
c’est elles qui les paieront, comme elles ont déjà payé la faillite du système bancaire. La
frénésie guerrière de nos dirigeants nous mène vers la barbarie, et ce ne sont les Bernard
Henri Lévy et autres philosophes de bas-étages qui nous feront croire que Sarkozy est devenu
soudainement le champion de l’internationalisme et le sauveur des révolutions.
Nous devons dès aujourd’hui nous rassembler pour dire non à la guerre, non à l’Etat et
à ses laquais politiques, et oui à la coopération pacifique des peuples du monde entier. La fin
des dictatures et des guerres, passe par un contrôle populaire des ressources et de leur usage.
C’est la seule alternative à la barbarie impérialiste qui une nouvelle fois, n’hésitera pas à nous
entraîner dans les souffrances de la guerre, fût-elle mondiale.