Compte rendu de l’ag interpro de médecine du 29 janvier
Catégorie : Local
Thèmes : Resistances
Lieux : Tours
L’Assemblée Générale interprofessionnelle organisée par l’Union Syndicale Solidaires a rassemblée une centaine de personnes. Surtout des jeunes, beaucoup de membres de l’Union Syndicale (Sud éducation, Sud étudiant, Solidaires retraités, Sud rail, Sud PTT, Sud animation, Sud travail étaient représentés) mais surtout des non-organisés.
On peut considérer que cette Assemblée a été un succès tant dans la forme que dans le fond. Dans la forme, l’on s’attendait au nombre de participant qu’il y a eu. Dans le fond, les débats ont été riches, il y a eu des échanges, les tours de parole ont été respectées, des idées ont été lancés, et un nouveau RDV a été donné et il est lisible à la fin du compte-rendu donné en pièce jointe.
Bonne lecture, et à bientôt dans la lutte.
Teddy.
C* (Solidaires retraités) : depuis trop longtemps on subie des journées de 24h sans lendemain. La grève générale est la seule réponse à la hauteur des attaques subies depuis plusieurs années. Il faut organiser la généralisation de la lutte et on ne peut pas compter sur l’intersyndicale des 8 organisations. Les centrales syndicales se re-réuniront le 15. Moi, je suis certaine de luttes importantes par les secteurs le plus touchés par la crise. Mais il ne faut pas qu’elles soient séparées.
Un enseignant (non-supérieur) : la manif d’aujourd’hui n’est pas le produit de l’intersyndicale. C’est un moment ou on doit pouvoir prendre confiance en soi et aller plus loin dans la lutte. Il faut voir les moyen d’aller à un moment plus fort et uni. Or, sud c’est comme les autres syndicat : le réflexe est de dire « on par des secteurs ». Alors qu’il faut partir ensemble dès le départ.
D* (salarié du privé dans une entreprise de nettoyage) : c’est la première fois en 20 de boite que les 10 salariés étaient en grève. Pourtant, on a pas de syndicat dans notre entreprise. On a rien à attendre ni du gouvernement ni des syndicat. Demain on ira tous au boulot, et on sait que les syndicats vont négocier. Les étudiants et lycéens savent s’organiser eux-même. Soit grève générale illimité, soit d’autres formes d’actions plus radicales.
G* (chômeur) : tout le monde n’a pas le même vécu mais on a un dénominateur commun, c’est la précarité. Certains vont être amené à la vivre, mais la précarité chez un enseignant et chez renault est différente. Plutôt que de parler de pouvoir d’achat, il faut parler de répartition des richesses : des salaires. On arrive bien à trouver les tunes pour les banques.
F* (Sud animateur) : il faut s’organiser plutôt que de rejeter les syndicats. Ils ne sont pas tous les mêmes. Les syndicats ne sont pas implantées dans le privé et c’est un gros soucis. C’est le monde des secteurs publiques qui sont les plus mobilisés, et c’est encore plus vrai chez les syndiqués. C’est surtout eux qui sont à l’origine des mobilisations. Mais il faut qu’il soit capable de s’effacer et de laisser parler le mouvement social.
P* (enseignant en lycée pro, Sud éduc) : on grapille à chaque fois au niveau des salaires et des emplois. Le système capitaliste actuel sert à répartir les miettes (bagnoles de plus en plus belles, maisons de plus en plus grandes… et les précaires sont masqués). Tout ça s’écroule aujourd’hui. Sarkozy l’a compris aussi, d’ailleurs. Et ça se voit dans son discours. En fait, c’est un nuage de fumée qui illustre leur peur d’un mouvement social.
T* (réalisateur) : je viens de finir un film et on a vu plein de gens intéressant. Imaginons un model de société ou les matériaux qu’on a (frigidères, PC…) durent plus longtemps ; que les voitures soient inutiles, etc… Aujourd’hui on fait le contraire, parce que les entreprises sont tournées vers le productivisme. C’est la fin des droits sociaux conquis depuis un siècle et demi. Si on avait gagné en 1971, on ne serait pas dans cette situation.
Quelqu’un : il y a des gens qui sont arrêtés et mis en cellule de dégrisement. Un rassemblement a lieu devant le commissariat avec une centaine de personnes, encerclées par la police.
(une dizaine de gens sont allé voir)
R* (PTT) : il faut repolitiser les AG pour que ce ne soit pas des réunions de militants.
B* (bosse dans une petite boite ou il est seul à faire grève) : avec mes collègues, quand on fait grève c’est par flémardise ou parce qu’on veut passer à la TV. Et il faut gagner ces petites boites.
L* (Snuipp-FSU) : depuis une quinzaine de jour, il y a une tentative de fédérer la colère des gens, et il y a eu des appels à convergence de plusieurs secteurs. Il faut essayer de continuer dans ce sens par tous les moyens.
R* (PTT) : il faudrait arrêter de parler de hausse de salaires, mais de revenu. Parce que le boulot n’est pas une fin en soi. Il y a des boulot que personne ne doit être obligé de se coltiner.
F* (Sud animateur) : c’est de l’investissement de monter un groupe collectif. Et c’est pas évident non plus de venir de l’extérieur pour pousser à la mobilisation. Beaucoup de collègues n’osent pas se mettre en grève à cause des tunes. Il faudrait faire une caisse de grève pour mutualiser un peu d’argent et se soutenir mutuellement.
C* (Solidaires retraités) : ce qui arrive, ce sont les grèves sectorielles qui auront lieu à cause de la crise. Mais elles sont isolées et peu couvertes par les médias. Il faut des moyens de coordinations pour organiser la solidarité, et elle peut être aussi matérielle. Un comité de soutien doit se mettre en place immédiatement pour récolter du fric. Les agriculteurs sont très solidaires des usines en luttes, dont la question de l’alimentation peut se régler.
Etudiant (UNEF) : comment faire de la com’ dans les grandes entreprises pour faire des actions. Il faut remonter jusqu’en au parce que salariés, patrons et grandes boites c’est une réaction en chaine. Il faut s’attaquer directement à la grande boite.
A* (Sud animation) : ça manque de lien social dans nos villes. Il faudrait reconstruire là dessus. Quand on a parlé de prise de conscience, il fallait se dire qu’il ne faut pas s’adresser à ces convaincus. Etre invité à une AG pour tous les nantais, c’est difficile, mais peut-être que de le faire quartier par quartier, ce serait plus facile pour faire venir des gens, et les faire se sentir concerné. C’est une bonne façon de construire le dialogue entre les gens.
A* (étudiant, STAPS) : qu’est-ce qu’on fait demain ? Nous à la fac on a prévu de bloquer le conseil d’administration mais rien d’autre…
T* (étudiant, Sciences) : la mobilisation générale passe par un défilé, mais aussi par des actions plus marquantes. L’action qu’on va faire demain, c’est un peu pour notre poire. Du coup, il faut avoir des actions en commun.
D* (Sud étudiant) : il faut une action généralisée pour arriver à nos fin, mais il faut qu’elle soit réussie. Ok, les gens sont descendus dans la rue, mais pas que par le fait d’eux-même. Ce sont les syndicats qui ont appelé à cette grande mobilisation. On connait les grandes ambition des centrales, notamment pour les élections dans les entreprises. C’est un aveu d’impuissance, mais on arrive pas à s’organiser en dehors des syndicats.
S* (instit’, Sud éducation) : j’ai vu des intersyndicales, et des intersyndicales à 8, j’en ai jamais vu. Et si c’est pour la hausse des salaires, on a rien à faire avec ça. Si on est nombreux, on est plus fort, mais il y a des syndicats avec qui on ne peut pas travailler, sauf éventuellement sur des thèmes dérisoires. Comment articuler ce pourquoi jsuis syndiquée avec la nécessité de bosser avec d’autres organisations.
S* (lycéen sud-loire) : journée bien suivie (2 millions de personnes). Pourquoi il y a une mobilisation aussi intense : les syndicats, ou les espoirs de la population ? En tant que lycéens on a manifesté pendant 2 semaines, tout en appelant à la convergence des luttes. Même si on a des revendications lycéennes, on est touché par la précarité. D’ou la nécessité de bosser avec les autres. Aujourd’hui, il y avait l’espoir d’un gros mouvement reconduit, c’est pour ça que les gens se sont mobilisés. Ce n’était pas uniquement une manif « salaires, pouvoir d’achat, services publiques », il y avait des gens contre ce gouvernement liberticide. Comment est-ce que ce mouvement global peut partir ? Les travailleurs dans les usines, les universités ? Qu’est-ce qu’il se passe demain ? Personne ne peut penser que les revendications seront satisfaites ce soir ! Ils continueront les réformes et face à ça, on a tous une responsabilité à prendre.
E* (instit’, FSU et ”émancipation”) : c’est très positif que « solidaires » organise une AG interpro, et j’espère qu’il y en aura d’autres. Pendant le CPE, on s’est aligné sur les étudiants, et pas sur les syndicat. Tous les jours il y avait des actions, et ce sont les jeunes qui ont été la turbine de cette histoire. La semaine prochaine, il faut des actions tous les jours.
A* (étudiant STAPS) : si on veut que ce soit quelque chose de général, on ne doit pas se mobiliser en fonction de notre statut. On a la même légitimité en tant qu’étudiant, de se mobiliser sur les réformes universitaires et sur les questions d’immigration.
Un lycéen au crane rasé de près : il y a plein de lycées privés qui ont tout fermés et ceux qui étaient à l’extérieur ne pouvaient pas sortir, et d’autres ne pouvaient pas rentrer. Les lycées de plus en plus répriment les élèves qui se mobilisent, et ça empêche d’encrer un mouvement dans la durée.
C* (inspectrice du travail, Sud travail) : les boites sans représentation syndicale ou même celles avec représentation syndicale, il y a de la précarité, et je la vois. Aujourd’hui, il a été préparé un peu partout des tracts qui appelait au 29, mais chacun appelait à ses propres revendications et ça ressemblait à des cahiers de doléances. Il faudrait poursuivre ça, et combler ce cahier de doléance. Demain, chacun doit poursuivre la mobilisation. Il faut faire le lien entre nos problèmes perso et pro, et des actions continues, peut-être que ça ferait avancer les choses. Au niveau des syndicats, il n’ont pas pris la mesure des choses puisqu’ils ne se réunissent que lundi. Reste vendredi, samedi et dimanche. Trois jours pour reposer les consciences et c’est dommage. Dès lundi, des AG doivent se tenir dans tous les secteurs. Et il faudra être solidaires de ceux qui partiront les premiers.
G* (chômeur) : c’est difficile d’aller chez les cheminots pour leur expliquer comment il faut faire grève. Il faut faire plus qu’un cahier de doléance, il faut une plateforme de mobilisation.
F* (Sud anim’) : c’est pas évident de trouver des lieux pour les travailleurs, pour qu’ils puissent discuter. L’idée des profs de se rassembler par quartier, ça a le mérite de permettre à la base de dépasser les syndicats.
O* (Sud étudiant) : Effectivement, il faut dépasser les syndicats. Si on veut un mouvement général, il faut trouver le moyen de s’organiser indépendamment des syndicats. Peu importe que les syndicats suivent ou pas, mais il faut trouver les moyens de communiquer entre-nous directement.
P* (Sud rail) : la mobilisation a été réelle aujourd’hui parce que les gens ont peur de l’avenir. Mais tout le monde n’est pas forcément sur la thématique anticapitaliste. Il s’agit plus d’une question d’argent (payer l’école de ses gosses, ses factures, etc…). L’anticapitalisme n’a pas encore d’oreilles assez grandes dans la population pour construire un mouvement généralisé. Pourtant, il faut préparer le terrain.
M* (Snuipp-FSU) : dans notre système éducatif, on ne peut pas se permettre de prendre en compte les vacances. Il faut foncer et construire ce mouvement. La bourgeoisie nous a baisé avec les crédits, et à cause de ça, on a peur de faire grève. Il faut arrêter de s’attendre. Et l’intersyndicale a des limites : on est obligé de bosser avec des gens qui ont déjà signé les réformes darcos.
T* (Sud étudiant) : pourquoi accepter de bosser avec des syndicats contre une réforme que ces syndicats là ont signé ?
L* (snuipp-FSU) Les intersyndicales rameutent beaucoup de monde, et des syndicats locaux n’ont pas forcément la même position syndicale nationale. C’est en fait une facade, l’intersyndicale. Et en plus ça s’autobloque et ça se compte… C’est pourquoi il faut d’autres formes d’organisations parallèles. Le lieu de ces organisations là est déterminant. Il faut que ce soit fédérateur et accessible (genre le LU), et c’est pas le cas de la maison des syndicats. Les débats qu’on a ce soir sont beaucoup plus riches que dans les syndicats ou les intersyndicales.
P* (Sud éduc) : l’organisation d’assemblées générales ça peut se faire aussi par la base et sans syndicat. C’est ce qui s’est passé ce matin dans mon lycée pro.
Lycéenne : il faudrait peut-être penser que, même si on a eu une journée intéressante aujourd’hui, il faut lancer des actions.
D* (Instit’) : on est obligé de discuter entre nous. Ça permet de voir quels sont les moyens à mettre en œuvre pour construire la mobilisation. A la suite de quoi il faut aller chercher les gens dans les secteurs. Et une chose à signaler, c’est que les médias mentiront sur le mouvement, et il ne faut pas compter sur eux.
Lycéen : il faut qu’on se voit dès demain.
T* (sud étudiant) : c’est compliqué d’organiser quelque chose du jour au lendemain, parce que déjà l’AG d’aujourd’hui, on a mis une semaine et demi à la préparer.
O* (Sud étudiant) : Faisons grève. On s’en fout. Faisons grève déjà dans notre secteur et après on cherchera à se rencontrer. Mais surtout, arrêtons de nous attendre !
Lycéenne : OK on s’attend pas, mais il faut organiser le même genre de réu qu’aujourd’hui dès la semaine prochaine.
P* (Sud rail) : il faut quand même prendre conscience qu’il n’y aura pas de grève demain. Aucun préavis n’est déposé. Et si un mouvement doit partir, il ne viendra pas des services publics parce qu’on a encore la sécurité de l’emploi. Ce sont les privés qui vont se bouger. Et le mouvement commencera quand la crise les atteindra encore plus fort.
F* (Sud animateur) : Ce serait intéressant de constater qui sera en mouvement, par exemple lundi. À partir de là, il y a des interactions à faire, dans les cas où il y a des initiatives le même jour. Béguin Say, on peut peut-être faire quelque chose aussi. Il y en a qui ne bosse qu’une semaine par mois, avec des pertes de salaire. Il faudrait recenser les mobilisations en cours.
L* (Snuipp-FSU) : dans le prolongement, si lundi ya l’intersyndicale et que mardi ça part sur les facs. On peut se dire qu’on peut se retrouver sur la fac. Dans tous les coins ou ça bouge, il faut distribuer des papiers pour appeler les gens à se réunir après le boulot.
R* (PTT) : on peut faire des actions sans forcément être en grève. Est-ce qu’il y a moyen de bloquer sans faire grève ?
L* (snuipp-FSU) : c’est dure pour nous de bloquer l’économie. Déjà le fait de désobéir pour les enseignants, on met le système éducatif en état de dysfonctionnement. Donc ça peut marcher.
R* (PTT) : mais comment est-ce qu’on fait des actions ensemble, public/privé, étudiants et travailleurs ? Qu’est-ce que jfais à la poste, moi ? Est-ce qu’il faut faire baisser les cadences (déposer les paquets plutôt que de les balancer) ? Même au niveau de mes syndicats, on me dit de ne pas le faire.
O* (Sud étudiant) : la solidarité doit s’exprimer aussi par le soutien aux victimes de la répression. Il ne faut pas faire d’action « MIN » sans être assez nombreux.
L* (suipp-FSU) : à ce sujet, ya le concert pour Samir Benméziane à Basse-indre. Il faudra le soutenir devant le tribunal aussi. Dans l’enseignement, on débraye ce jour là.
A* ( étudiant, STAPS) : il faut distribuer les papiers partout, dans les transports, les boites, etc…
Lycéen : ou et à quel heure, lundi ?
F* (Sud anim’) : à la fac, ça ferme à 20h. On peut se donner rencard dans le hall à partir de 17h dans la bâtiment tertre. Au bout de l’allée toujours tout droit en sortant du tram. Il y aura des indications pour les retardataires.
C* (Solidaires retraités) : il y a eu des affrontements avec les CRS, si fort qu’ils se sont retranchés dans la sous-préf de St-Naz.
(applaudissement général)
Fin
PS : les 2 manifestants interpellés ont été libérés après la pression exercée par les participants au rassemblement spontané devant le commissariat.
Message à l’administration du site :
il y a des gens qui souhaite préserver leur anonymat dans les interventions.
Est-ce possible de modifier les prénoms dans ce sens ?
Teddy
une A.G de sudistes et affilié-e-s en somme.
rien de bien nouveau au soleil, bonne initiative néanmoins pour ceux celles qui s’y reconnaissent
J’ai retiré tous les prénoms pour préserver l’anonymat.
Cependant, vu le délai, les mémoires de l’article ont surement été conservées, hélas.
A l’attention de la personne qui a mis le compte-rendu en ligne, il serait bon désormais de faire attention. Merci.