Prérogatives d’ordre budgétaire notamment, le ministère ayant annoncé en décembre les budgets alloués par université et provoqué à cette occasion une vague de mécontentement dans de nombreuses universités, dont le budget baisse sensiblement et laisse craindre de nouvelles saignées dans les effectifs.

La loi LRU commence donc à révéler ses aspects les plus déplorables que les étudiant-e-s dénonçaient déjà à l’automne 2007. Même les président-e-s d’université commencent à se rendre compte des risques qu’ils encourrent désormais : réduction du nombre de postes, saignées dans leurs budgets, diktats ministériels et/ou patronaux maintenus sur les questions de pédagogie (avec notamment les cas récents d’empressement contre-productifs pour l’application du plan licence ou de la mastérisation des concours d’enseignement), etc.

L’université de Strasbourg, en deux ans, aura su devenir un symbole de l’application de cette réforme. Les trois universités strasbourgeoises ont fusionné en ce début d’année en passant à l’autonomie par la même occasion. A cette occasion le nom de Marc Bloch, souvent manipulé (à tort) par les universitaires les plus zêlés en matière de promotion des réformes sarkozyennes, a par la même occasion été retiré du nom de l’université alsacienne. Ceux qui défendent une université publique et ouverte à tou-te-s y verront là tout un symbôle, les autres n’y verront probablement qu’une anecdote sans intérêt (et continueront de se demander « mais qui donc peut bien être ce Marc Bloch et quand donc a-t-il été président, puisqu’il est bien connu qu’on ne donne aux universités que les noms de ceux qui les ont mises au pas du pouvoir »).

Après avoir passé une première matinée de 2009 plutôt maussade, les étudiant-e-s ont pourtant pû trouver quelques raisons de reprendre confiance. Les lycéen-ne-s restent en effet plus mobilisé-e-s que jamais, et les premières journées de janvier risquent de ne pas démentir leurs mobilisations décembre.

Mais, surtout, l’ensemble des salarié-e-s, public et privé, enseignant-e-s et étudiant-e-s, s’est donné rendez vous pour une première journée de mobilisation le jeudi 29 janvier. Des assemblées générales se tiendront dans les universités, comme dans de nombreuses entreprises, dans les semaines à venir, et doivent permettre que nous nous envisageions collectivement les réponses que nous souhaitons apporter aux attaques gouvernementales contre le système d’enseignement supérieur et de recherche public.

Si l’année sociale 2009 débutera le 29 janvier, il ne saurait être question que cette année s’arrête en cette même date. Nos voeux de bonne année vont donc à tou-te-s les étudiant-e-s qui s’acheminent désormais vers la création d’une mobilisation collective, massive et durable !