Enfermement de ressortissants palestiniens, lutte contre l’ouverture d’un CRA à Nantes : sans frontières !
Catégorie :
Thèmes :
Lieux :

- MNA en lutte pour leur scolarisation et leur hébergement
- Baisse de 27 % des entrées irrégulières du l’UE
- Lutte contre l’ouverture d’un CRA à Nantes
- Prolongement de la protection spéciale accordée aux réfugiés ukrainiens
- Fraude aux visas de travail au Royaume-Uni
- Enfermement de ressortissants palestiniens
MNA en lutte pour leur scolarisation et leur hébergement
Précédemment, nous avions déjà parlé de la création d’une coordination nationale des mineur-es isolé-es en lutte avec en particulier la présence des MNA (mineurs non accompagnés) du parc de Belleville, de Lille, Rouen, Toulouse, Tours. Le 20 juin, une mobilisation de collectif a été organisée au moment où les épreuves écrites du baccalauréat se terminaient et la date correspond aussi à la journée mondiale des réfugiés. Le mot d’ordre est la scolarisation des MNA sans tous les obstacles administratifs qui existent : procédure dématérialisée sans traduction, demandes de documents impossibles à fournir pour des MNA, délai d’affectation trop long, pas de logements stables, difficultés pour avoir des fournitures ou la cantine, refus parfois d’affectation dans les classes UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants) ou NSA (non scolarisé antérieurement). Enfin, quand vient la reconnaissance officielle de minorité et donc la protection obligatoire de l’ASE (aide sociale à l’enfance), certains jeunes sont placés en foyer et désinscrits brutalement de leur établissement scolaire sans réinscription automatique derrière. Les situations diffèrent beaucoup en fonction des académies. Dans celle de Paris, 150 jeunes sont laissés sans affectations. Pour cette rentrée scolaire, la mobilisation ne faiblit pas, comme par exemple à Lille, où les MNA et leurs soutiens (Utopia 56, syndicats du département et de l’éducation nationale) où un rassemblement a été organisé tandis que des jeunes ont passé tout l’état dans un parc urbain. Ils viennent d’obtenir une entrevue avec le directeur adjoint du département en charge de l’ASE. Du côté des jeunes du parc de Belleville, le combat continue aussi. A l’occasion des journées du patrimoine, le collectif a occupé l’hôtel de ville de Paris. A suivre. Source : Coordination nationale des mineur-es isolé-es en lutte, la Voix du Nord
Baisse de 27 % des entrées irrégulières du l’UE
Ce sont les chiffres de Frontex, la police européenne des frontières et ils concernent le début de l’année 2025 – de janvier à avril. On parle ici du nombre de franchissements et non des individus, sachant qu’une personne peut tenter de traverser une frontière plusieurs fois. Rappelons que l’UE est un espace de libre circulation seulement pour ses ressortissants et à l’intérieur de l’espace Schengen. Au niveau des frontières extérieures de cet espace, c’est une forteresse, surveillée par Frontex, sur laquelle des milliers de migrants butent et se font refouler. Ainsi, depuis le début de l’année, toutes les routes migratoires seraient moins fréquentées, la baisse la plus significative a lieu dans les Balkans avec une baisse de 58 %. Parmi les causes, le sale boulot des gardes-frontières (et par extension de Frontex) a visiblement porté ses fruits avec la multiplication des refoulements brutaux au niveau de la Grèce et de la Bulgarie. De nombreux témoignages de migrants parlent des « push-back » en Grèce par exemple, où la police aux frontières chasse violemment les embarcations sans respecter le droit d’asile. Les autres raisons avancées sont : la chute de Bachar El-Assad en Syrie, les conditions météorologiques particulièrement rudes cet hiver. Du côté des îles Canaries (Espagne), il y a aussi une baisse de 34 % des entrées irrégulières. Cela est principalement dû au durcissement de la politique migratoire de la Mauritanie où les migrants embarquent majoritairement pour la traversée vers les Canaries et où des contrôles sont effectués au niveau des grandes villes et des autoroutes. Les autorités mauritaniennes ont annoncé l’arrestation de plus de 30 000 migrants en 4 mois -essentiellement des personnes originaires du Mali, du Sénégal ou de Guinée – ainsi que le démantèlement de nombreux réseaux de passeurs. Une partie des personnes arrêtées sont entassées dans des camps avec des conditions humanitaires déplorables. Ce tournant politique s’est opéré suite à la signature en mars 2024 d’un accord bilatéral avec l’Union européenne qui prévoit en gros le renforcement des contrôles frontaliers et l’enfermement des migrants illégaux en échange d’une enveloppe de 210 millions d’euros. Au niveau des lieux de passage (voir carte), la Méditerranée centrale reste la route la plus fréquentée avec un tiers des arrivées, ce qui correspond à plus de 15 000 traversées. Le chiffre est équivalent à l’année dernière. Dans l’ordre des nationalités des migrants, on trouve : les Bangladais puis les Érythréens, les Pakistanais et les Égyptiens. La Méditerranée orientale est le deuxième grand lieu de passage, vient ensuite le détroit du Pas de Calais où on observe la seule hausse des traversées (+5 %). Depuis janvier 2025, plus de 10 500 migrants sont arrivés au Royaume-Uni, via ce que l’on appelle les small-boats. Source : Infomigrants
Lutte contre l’ouverture d’un CRA à Nantes
Depuis l’annonce de Darmanin en octobre 2022 de l’ouverture d’un CRA de 140 places pour fin 2027 et d’un stand de tir pour la police aux frontières (!), la résistance s’organise. Le 17 mai dernier, une manifestation a eu lieu à l’appel du collectif Colère Nantes (Coordination opposée à l’enfermement et la répression des étranger·e·s), composé de vingt-huit organisations, syndicats, partis politiques et associations locales. Il y aussi des actions d’informations auprès de la population sur la réalité des CRA : enfermement, violences, etc. Beaucoup de tracts et d’affichages publics sont réalisés. Enfin des perturbations de réunions municipales ont lieu notamment celles pour préparer des commémorations, comme celles du 10 mai dernier sur l’abolition de l’esclavage… En effet, la municipalité PS est particulièrement visée car elle donne son accord implicite à ce projet. Par le passé, il y avait déjà un local d’enfermement des étrangers mais dans les sous-sols du commissariat central de police Waldeck-Rousseau. Le nouveau CRA doit être construit précisément sur la commune de Carquefou à côté d’une prison. Le tout pour un coût de 40 millions d’euros hors salaires des 200 policiers qui y seront affectés. La lutte écologique s’y mêle également car il faudrait raser 7 hectares du Bois-Dormant, zone boisée abritant des espèces protégées, et poumon vert des habitants du quartier de La Beaujoire. Le maître d’ouvrage du projet traîne de belles casseroles, c’est l’entreprise française Egis, accusée de corruption au Yémen. Enfin la maire socialiste Johanna Rolland est bousculée par la mobilisation alors que la campagne électorale pour les municipales de 2026 commence. Elle se défend en disant que c’est une compétence de l’État or les permis de construire sont de sa compétence. Le collectif Colère Nantes souhaite ne pas se cantonner à la lutte locale et dénonce la politique nationale d’enfermement des étrangers. Rappelons que l’objectif du gouvernement est d’augmenter de 3 000 places la capacité des CRA d’ici à 2027. La Cimade, compte près de 40 000 personnes enfermées dans un CRA en 2024, dont une majeure partie à Mayotte. La durée moyenne de rétention est passée de 16,6 jours en 2018 à 32,8 jours en 2024. La France a par ailleurs été condamnée à de multiples reprises par la Cour européenne des droits de l’homme pour l’enfermement d’enfants en CRA.Source : Mediapart
Prolongement de la protection spéciale accordée aux réfugiés ukrainiens
C’est une décision prise à l’unanimité par les 27 états de l’Union Européenne, le 14 juin dernier. Les réfugiés ukrainiens bénéficient d’un statut spécial jusque mars 2027 qui leur permet de travailler, accéder à un logement, au soin ou à l’école. Cette mesure avait été crée en 2022 lors du début du conflit avec la Russie. A ce jour, on dénombre 4,3 millions réfugiés Ukrainiens dans l’UE En France, 85 000 Ukrainiens sont présents, c’est 30 fois moins qu’en République tchèque ou Pologne et 15 fois moins qu’en Allemagne qui sont les 3 pays qui accueillent le plus de réfugiés. A noter que les demandes d’asiles sont en augmentation, ce qui veut dire que bon nombre d’Ukrainiens n’ont pas d’espoir de revenir dans leurs localités notamment à l’est du pays qui reste – et restera ? – russe. Ainsi en France, en 2024, plus de 11 000 dossiers de demande d’asile ont été déposés – quatre fois plus qu’en 2023. Enfin, des tensions apparaissent à certains endroits et sont instrumentalisés par la droite et l’extrême droite en embuscade sur ces questions migratoires qui représentent leur fond de commerce. En Pologne, le nouveau président nationaliste Karol Nawrocki, a promis de réduire les avantages accordés aux réfugiés ukrainiens. En Allemagne aussi, le gouvernement prévoit de durcir la politique migratoire et de baisser les aides aux réfugiés ukrainiens. Source : Infomigrants
Fraude aux visas de travail au Royaume-Uni
L’escroquerie consistait à facturer jusqu’à 26 000 euros à des migrants sans diplôme pour leur fournir des visas de travailleurs qualifiés et les faire venir sur le sol britannique. Elle était pratiquée par des entreprises qui annonçaient aux autorités ne pas trouver d’employés qualifiés sur le territoire britannique, elles réclamaient alors des licences de parrainage (sorte de certificat remis aux étrangers éligibles au visa) pour recruter à l’étranger. Une procédure obligatoire : un travailleur étranger doit obligatoirement être parrainé par un employeur britannique pour obtenir un visa de travailleur qualifié. Reste à des conseillers en immigration véreux – enregistrés auprès du Bureau du Commissaire aux services d’immigration (OISC) – à demander aux migrants de surévaluer leur niveau d’étude pour obtenir le sésame d’entrée sur le territoire contre rétribution importante, entre 22 et 26 000 euros. Sauf qu’une fois au travail, les migrants sont cantonnés à des tâches ingrates contre des salaires de misère. Pire, ils recevaient officiellement 3 500 euros par mois (un salaire qualifié) mais reversaient les deux tiers à leurs patrons pour, au final, n’avoir que 900 euros par mois. Ainsi plus de 931 000 visas frauduleux ont été délivrés entre 2020 et 2023 dans le secteur de la santé, l’informatique, les sciences, etc. Depuis avril dernier, les règles ont changé car maintenant un travailleur étranger doit présenter une offre d’emploi ainsi qu’un salaire d’au moins 38 700 £ par an (près de 46 000 euros) pour obtenir un visa de travailleur qualifié. Source : Infomigrants
Enfermement de ressortissants palestiniens
Macron peut parler avec emphase à l’ONU pour reconnaître l’État de Palestine et appeler à la fin des « massacres », sa police (ici la PAF) n’en reste pas moins hargneuse contre les étrangers. Ainsi, en septembre, plusieurs palestiniens et palestiniennes ont été refoulés à la sortie de leur avion en France et mis dans des zones d’attente avec des refus d’entrée sur le territoire. Beaucoup étaient juste en transit pour rejoindre une autre destination. Le risque est que ces personnes soient renvoyées à leur point de départ et par effet de cascade, se retrouve de nouveau en Palestine où un génocide a bien lieu.
Source : Marche des Solidarités

Commentaires
Les commentaires sont modérés a posteriori.Laisser un commentaire