Beau comme des centres de rétention qui f lambent

Le 22 juin 2008, les deux bâtiments du centre de rétention de Vincennes (Paris) sont
cramés. Après des mois de tension et d’affrontements, comme au Mesnil-Amelot et
ailleurs, des sans-papiers y ont réalisé la seule réforme possible des prisons: leur réduction
en cendres.

En Espagne, comme en Italie ou en Belgique (incendie du centre 127bis de Bruxelles le
24 août 2008), des émeutes viennent aussi régulièrement troubler le bon ordre de ces
camps de la démocratie marchande.

Les centres de rétention ne sont qu’un des maillons de cette société carcérale. D’un système
qui voudrait tous nous voir soumis ou résignés pour que les puissants continuent
de s’enrichir sur la misère, les désastres écologiques ou la guerre.

La question des prisons est donc d’abord celle du monde qui les produit: il n’existe
pas d’enfermement décent, comme il n’y a pas de capitalisme à visage humain. Face
aux contrôles et aus rafles de sans-papiers dans les rues et les transports, face au racket
spéculatif des tauliers, contre l’exploitation qui nous tue à la tâche, il est temps que la
peur change de camp.

Cinq sans-papiers sont actuellement incarcérés, accusés de l’incendie du centre de rétention
de Vincennes. Peu importe qu’ils soient coupabels ou innoncents: ce sont des
otages destinés à effrayer tous ceux qui décident de relever la tête et de renvoyer à la
gueule de l’Etat un peu de la violence qu’il nous fait subir au quotidien.

Ce que est sûr, c’est que l’enfermement est une raison suffisante en soi pour se rebeller
contre les geôliers et leurs murs barbelés. Ce qui est certain, c’est que tout individu qui
a encore le goût de la liberté et la rage au coeur ne peut que se reconnaître dans ces
révoltes dévastatrices.

Et comme la machine à expulser n’est pas abstraite mais s’incarne dans des hommes
et des structures, chacun pourra trouver matière à exprimer sa solidarité de la façon la
plus adéquate.

Des partis de gauche comme de droits aux compagnies aériennes qui déportent comme
Air France, des constructeurs de camps comme Bouygues et Eiffage à leurs cogestionnaires
comme la Croix-Rouge, des balances comme la BNP aux contrôleurs des sociétés
de transport public, les rouages se trouvent à chaque coin de la rue.

Sabotons la machine à expulser !

Solidarite active avec les sans-papiers accusés de l’incendie de Vincennes