2ème Communiqué suite à la mise en cause récente du Gasprom
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Communiqué du 26 août 2025
Le 23 août dernier, un fait divers à Nantes a été relayé par un article du Figaro, article dans lequel est mentionné le nom de notre association. Il fait suite à un précédent article, datant lui du mois de mai, dans lequel figurait déjà le nom de notre association.
Le premier article parlait de l’occupation d’un appartement situé quartier Dalby à Nantes par une famille et sous-entendait que le GASPROM avait participé à organiser l’occupation de ce logement. Il relayait en réalité les propos sans fondements de Foulques Chombart de Lauwe. Nous avions alors démenti ces accusations dans un précédent communiqué de presse. https://nantes.indymedia.org/posts/147192/communique-suite-a-la-mise-en-cause-recente-du-gasprom/ Le deuxième article du Figaro revient quant à lui sur la prétendue résolution du litige.
Suite aux accusations dont le GASPROM a fait l’objet, nous avons pu faire le point avec les anciens occupants du logement en question. Nous réaffirmons par ailleurs connaître ces personnes et les accompagner dans leurs démarches administratives vis-à-vis de l’accès au séjour et du droit d’asile. Nous souhaitons rappeler quelques faits car de nombreuses fausses informations circulent, tant sur le rôle de notre association que sur la situation elle-même.
Pour commencer, rappelons qu’une première décision d’expulsion avait été prononcée par la préfecture, mais que celle-ci n’avait pas respecté différents cadres légaux. Les personnes occupant le logement avaient fait un recours au tribunal administratif qui leur avait donné raison pour suspendre l’application de la décision de la préfecture. Il ne s’agissait donc pas d’un jugement sur le fond, mais bien d’un défaut de légalité de la part de la préfecture. En tout état de cause, rien n’empêchait les propriétaires de saisir les juridictions compétentes pour entamer une véritable procédure d’expulsion, chose qu’ils n’ont pas fait.
En réalité, ce sont les occupants qui ont accepté, après une médiation avec la préfecture, de quitter le logement. Les personnes devaient être hébergées en contrepartie pendant un mois (délai par ailleurs très court avant de se retrouver à nouveau à la rue). A ce stade, aucune décision de justice ne permettait de les expulser, ce sont elles qui devaient partir de leur plein gré une fois la solution d’hébergement dans un hôtel validée. Voilà alors ce qu’il s’est passé : les propriétaires du logement occupé ont été mis au courant qu’une solution d’hébergement dans un hôtel venait d’être validée avant même les personnes concernées et sont venues procéder elles-mêmes à une expulsion, hors de tout cadre légal. Les personnes occupant le lieu avaient heureusement pu préparer leurs affaires puisqu’elles prévoyaient de quitter le logement dans tous les cas.
La solution d’hébergement proposée dans une chambre d’hôtel, loin d’être satisfaisante puisqu’il n’était par exemple pas possible de cuisiner, n’a duré qu’une semaine. Contrairement aux engagements reçus par la préfecture, les personnes se sont retrouvées de nouveau à la rue. Ainsi, malgré ce que prétendent les personnes citées dans l’article du Figaro et notamment Foulques Chombart de Lauwe, rien n’a été réglé ! Les personnes sont aujourd’hui à nouveau à la rue !
Rappelons à présent que les anciens occupants sont dans une situation de grande vulnérabilité. Il s’agit d’une famille, dont les deux enfants en bas âge vont à la crèche et dont la mère est enceinte, famille qui partageait le logement occupé avec une jeune femme, elle-même aujourd’hui à la rue.
Les fausses informations de Foulques Chombart de Lauwe relayées par cet article ne concernent pas uniquement la situation, mais aussi le rôle du GASPROM. Il est en effet sous-entendu que l’association a organisé l’occupation du logement, ce qui n’est pas vrai et ce qui n’est étayé par aucune preuve. D’autres médias propagent cette information sans preuve. Nous accompagnons comme nous l’avions déjà dit la famille dans ses démarches administratives, c’est-à-dire dans son accès au séjour et au droit d’asile.
Tout ceci met l’association en danger. Nous avons reçu plusieurs messages privés, certains menaçants, sur notre boîte mail et sur nos réseaux sociaux. Nous recevons des personnes dans des situation parfois de grande précarité. Il est inacceptable de mettre en danger ces personnes, ainsi que les bénévoles de l’association, d’autant plus sur la base de fausses accusations. Nous nous réservons la possibilité de donner à ces menaces et à ces fausses informations les suites que nous jugerons opportunes.
Pour finir, rappelons qu’il incombe aux pouvoirs publics un devoir d’hébergement pour les personnes à la rue. Quelle solution a été proposée par les différents acteurs qui prétendent avoir agi à la résolution de cette affaire, notamment ceux cités dans l’article du Figaro, Foulques Chombart de Lauwe, Christelle Morançais, Karim Benbrahim et Sophie Errante ? Et de quelle résolution parle-t-on, alors que la famille est à ce jour à la rue ?
D’ailleurs la situation de cette famille n’a rien d’anodin. Aussi bien à Nantes qu’à Saint-Nazaire, l’accès à l’hébergement et au logement s’est dramatiquement dégradé ces derniers mois. Même lorsque la préfecture est condamnée par le tribunal administratif à loger des personnes sous astreinte (fortes sommes par jour de retard), elle n’applique pas ces décisions. On n’a jamais vu pareil déni du droit, alors que le nombre de famille à la rue n’a jamais été aussi important en Loire-Atlantique. Le GASPROM a toujours soutenu les personnes sans abri, qu’elles soient à la rue ou qu’elles trouvent un refuge dans un lieu abandonné ou dans un squat. Nous faisons partie de l’inter-collectif personne à la rue et nous soutenons les mobilisations sur le logement très nombreuses en ce moment sur le département car cette situation est intolérable.

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