Nous refusons d’interpeller les « directions syndicales » car nous ne leur reconnaissons pas le pouvoir de décider si oui ou non il faut appeler à une grève interpro et reconductible. Car les « directions syndicales » ont assez amené de preuves sur leur volonté justement de ne pas appeler et organiser une telle grève. Quelle est cette stratégie qui nous demande de s’en remettre alors à ces « directions syndicales » ?

Les confédérations ouvrières ne sont pas des entreprises capitalistes ou des institutions bourgeoises. Elles ne fonctionnent ni sur la base du centralisme démocratique, ni sur celui de la démocratie représentative, ni sur celui du management patronal. La démocratie ouvrière repose sur le fédéralisme, inscrit dans les statuts confédéraux. Il appartient donc aux seules organisations souveraines, les syndicats de base, de décider de leurs modes d’action.

Ils s’expriment ensuite à travers leurs organisations interprofessionnelles (UL et UD) et d’industrie (les fédérations) pour collectiviser les prises de décision au niveau national. C’est cela le fédéralisme !

Bien entendu, le fédéralisme est loin d’être respecté dans la totalité des UD et des fédérations, et encore moins dans les instances confédérales. Mais c’est le devoir de chaque militant syndicaliste de faire respecter les statuts démocratiques de son organisation. Interpeller les « directions syndicales » revient de fait à légitimer un pouvoir qu’elles se sont accordé, notamment par la passivité des militants à se battre pour défendre le fédéralisme.

C’est donc dans nos syndicats que doit se discuter la perspective de la grève générale, pour ensuite l’élargir dans le cadre du fédéralisme. Un syndicat est d’ailleurs tout à fait libre de s’exprimer publiquement sur la question.

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