Manifestation le 13 septembre 2008 à 14 H, départ République

Désormais, le programme de la venue de Benoît XVI est connu dans ses moindres détails, et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa visite ne peut être qualifiée de pastorale. A preuve, sa rencontre avec Sarkozy et les plus hautes autorités de l’État, ainsi que celle qu’il tiendra avec le milieu de la culture. Nul doute que les intellectuels à gages se presseront au rendez-vous, quant à la teneur des discussions entre le Président de la République et celui qui amalgame allègrement son statut de chef d’État et de chef spirituel des catholiques, on peut en avoir une idée assez précise si on se réfère à ce que déclarait le 29 mai 2008 le pontifiant pontife.

Le pape Benoît XVI a fait feu de tout bois en estimant que l’Italie avait un « besoin urgent » d’une politique en faveur de la famille et que l’État devait apporter son soutien financier aux écoles d’enseignement catholique. « Dans un État démocratique, déclare-t-il, qui s’enorgueillit de promouvoir les libres initiatives dans tous les secteurs, on ne peut justifier l’exclusion d’un soutien approprié à l’engagement des institutions ecclésiastiques dans le domaine scolaire », le locataire de l’Elysée ne pourra demeurer insensible à une demande similaire… En matière d’avortement, la ligne catholique n’a pas varié, et la France devrait recevoir un message clair en ce sens. Mais Benoît XVI a aussi des compétences en matière économique : évoquant la panne de croissance de l’Italie, il a estimé que le pays « devait sortir d’une période difficile, durant laquelle son dynamisme économique et social a semblé s’affaiblir » ce qui constitue un blanc-seing à la politique ultralibérale que Berlusconi s’apprête à envoyer comme autant de bombes à fragmentation sur les travailleurs italiens ; il félicitera immanquablement le « Cavaliere » français pour le travail déjà mené dans ce domaine. Sur la question des immigrés, le pape a souligné que quiconque leur apportait son aide devait le faire « dans le respect de la loi faite pour assurer le bon déroulement de la vie sociale », Brice Hortefeux peut dormir sur ses deux oreilles, il ne sera pas déjugé non plus… Ce n’est donc pas uniquement pour visiter la communauté religieuse dont il a la charge spirituelle que le successeur du déjà très réactionnaire Jean-Paul II vient en France, c’est pour affirmer sa revendication de pouvoir peser toujours plus sur le déroulement de nos vies individuelles ! c’est pour conforter son emprise sur la vie sociale ! c’est pour nous inculquer la soumission à Dieu, à l’État et aux patrons ! Ne le laissons pas faire ! Le 13 septembre, alors qu’il doit célébrer une messe sur le parvis des Invalides, manifestons pour signifier au pape qu’il n’est pas le bienvenu !

Ni pour les laïques, qui pensent à juste titre que la croyance est du domaine de l’intime et doit rester dans la sphère privée !

Ni pour les anti-cléricaux, qui pensent à juste titre que les clergés jouent un rôle de contrôle social aux côtés de l’État et du capital !

Ni pour les athées, qui pensent à juste titre que l’émancipation intégrale du genre humain ne peut se faire tant que restent vivantes les superstitions et la croyance en une transcendance !

Ni pour les militants et militantes de la cause des femmes, des gays, lesbiennes, bis et transgenres qui vivent au quotidien l’intolérance religieuse !

Ni Dieu, ni maître, ni Etat, ni patron ! Souhaitons la malvenue au pape !

Manifestation le 13 septembre 2008 à 14 H, départ République

Fédération anarchiste

août 2008