COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Plus de 50 archéologues nantais·es et ligérien·nes mobilisé·es contre le démantèlement de l’archéologie préventive.

Le 7 juin 2025, à Nantes.
Le Collectif de Lutte des Archéologues Nantais.es annonce que plus de 50 archéologues de la région des Pays de la Loire se déplaceront à Paris le jeudi 12 juin 2025. Ils prendront part à la manifestation nationale qui vise à défendre l’archéologie préventive, le service public de la culture, et à s’opposer à la généralisation de la précarité dans la profession.
Les acteur·rice·s de divers domaines de l’archéologie, y compris les travailleur·euse·s précaires, les chômeur·euse·s, les employé·e·s de l’Inrap, du CNRS, de la DRAC, les agent·e·s des collectivités territoriales, les professionnel·le·s du secteur privé et les étudiant.es, expriment leur opposition au projet de loi visant à simplifier la vie économique.

L’article 15 de ce projet envisage spécifiquement d’exempter les projets qualifiés “d’intérêt national majeur” des études archéologiques et des évaluations environnementales. Bien que le gouvernement ait annoncé un projet de retrait, la menace persiste, révélant une intention continue d’affaiblir le cadre légal protecteur de l’archéologie préventive établi par la loi de 2001.

En parallèle, les coupes budgétaires, la baisse des prescriptions, les réorganisations institutionnelles et l’absence de recrutements pérennes précarisent massivement notre secteur. Beaucoup d’archéologues sont souvent confronté·es à une succession de contrats courts, à des périodes de chômage et à un manque de perspectives, tandis que les missions essentielles de préservation du patrimoine sont compromises au nom de considérations de rentabilité. Nous rappelons que, malgré les récentes déclarations de notre ministre de la Culture, l’archéologie est une mission d’intérêt public. Ce n’est pas une lubie et ce n’est pas une discipline qui a pour perspective le productivisme au profit de particuliers.
Sans compter que 30 % des bénéfices dégagés par les taxes et redevances d’archéologie préventive ne sont pas réinjectés dans nos budgets alors qu’elle est censée assurer le fonctionnement du secteur. La situation s’est aggravée au début de l’année 2025 avec le choix d’une baisse de 30 % des moyens humains sur les missions de service public et l’augmentation déraisonnable du prix des fouilles, amenant artificiellement l’INRAP au bord du gouffre.

À l’heure où la recherche scientifique et la culture font de plus en plus l’objet d’attaques réactionnaires et où nous assistons à une casse délibérée des services publics, nous exigeons :

  • Le respect plein et entier de la loi sur l’archéologie préventive ;
  • Des politiques de prescription ambitieuses et indépendantes des logiques économiques ;
  • Un financement stable et à la hauteur des missions de service public pour l’archéologie préventive comme pour la recherche ;
  • Des recrutements statutaires à la mesure des besoins, mettant fin à la précarité croissante organisée par les employeurs.

Le Collectif de Lutte des Archéologues Nantais.es appelle à la convergence des luttes, aux côtés des autres secteurs du patrimoine, de la culture, de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Le CLAN

PS : à propos de notre ministre de la Culture : 

https://www.mediapart.fr/journal/france/040625/rachida-dati-et-gdf-suez-revelations-sur-l-argent-cache-de-l-ancienne-eurodeputee?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5

https://www.liberation.fr/societe/police-justice/les-bijoux-caches-de-rachida-dati-la-ministre-de-la-culture-doit-regulariser-si-cetait-vrai-dit-la-porte-parole-du-gouvernement-20250413_QTD4L7T4HNC45A7VCSQDH47FU4/