Communiqué de presse commun Cimade – Gisti – RESF – Anafé – Pastorale des
Migrants – LDH

mercredi 6 août 2008

Incendies dans les CRA : le gouvernement cherche un bouc émissaire

Suite à l’incendie partiel du centre de rétention administrative du
Mesnil-Amelot samedi 2 août, le ministre de l’Immigration, Brice
Hortefeux, vient de déposer plainte contre le président de l’association
SOS soutien aux sans papiers. En juin, après l’incendie du centre de
Vincennes, c’est le Réseau éducation sans frontières qui était accusé.

Les associations signataires rappellent que la situation dans les centres
de rétention administrative se dégrade depuis plusieurs années et en
particulier depuis l’instauration des quotas d’expulsion. La pression qui
s’est installée sur les étrangers et la réduction croissante de leurs
droits génèrent un sentiment d’humiliation, d’angoisse et de révolte.

Dans des centres de rétention de plus en plus nombreux et de plus en plus
grands, les actes de désespoir et de colère se multiplient.
Automutilations, tentatives de suicide, grèves de la faim, débuts
d’incendies sont fréquents. Les tensions et la violence sont permanentes.
A Vincennes le 22 juin, comme au Mesnil-Amelot ce week-end, c’est cette
colère qui s’est exprimée.

En désignant tel ou tel militant associatif et en faisant interdire une
manifestation, les pouvoirs publics s’exonèrent de leur responsabilité et
refusent de faire l’analyse des effets de la politique qu’ils mettent en
oeuvre.

Avec de telles manouvres d’intimidation, le ministre de l’Immigration s’en
prend au travail de toutes les associations de soutien aux sans-papiers.
Il tente, devant l’opinion publique, de trouver un bouc émissaire et porte
ainsi atteinte à la liberté d’expression et de manifestation.

La critique de la politique de l’immigration est-elle encore possible en
France ?

Cimade – Gisti – RESF – Anafé – Pastorale des
Migrants – LDH