Non à la dissolution d’Urgence Palestine !

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Communiqué de presse – mercredi 30 avril
Hier, le Ministère de l’intérieur nous a fait part de son intention de dissoudre Urgence Palestine. Après les menaces répétées de Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, le gouvernement décide finalement de passer à l’action et d’entamer à notre encontre une procédure de dissolution.
Il s’agit d’une offensive grave contre notre mouvement. Urgence Palestine est une organisation politique fondée par des palestiniens en exil avec leurs alliés engagés contre le génocide à Gaza, le colonialisme et l’apartheid. Elle organise des manifestations, des conférences, des évènements culturels, des formations et rassemble plusieurs milliers de citoyens de tous les horizons dans plus de 20 groupes locaux en France.
Alors que le génocide se poursuit à Gaza en totale impunité, l’Etat français fait donc le choix de redoubler d’acharnement à l’encontre des organisations qui défendent le peuple palestinien. Cette procédure s’inscrit en effet dans la continuité de la persécution pénale et administrative qui frappe le mouvement de solidarité : interdictions de manifester et de se réunir, condamnations pénales lourdes et maintenant dissolution d’organisations. En ce sens, de nombreuses organisations de défense des droits humains tout comme le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies ont alerté sur la nature profondément attentatoire aux libertés des procédures baillons mises en œuvre en France.
Dans notre cas, sans communiquer la moindre pièce à l’appui de ses affirmations, le Ministère cite pèle-mêle de prétendus propos tenus en manifestations, communique des publications tronquées et détaille de façon mensongère la condamnation pourtant non définitive d’un de nos membres. Sur la méthode donc, l’Etat n’hésite pas à nous calomnier et à déformer la réalité. Sur le fond, les reproches formulés à notre encontre visent en réalité le droit de défendre la Palestine et les droits démocratiques. En effet, le Ministère indique que nous avons appelé à la libération de prisonniers politiques ou que nous nous sommes opposés à l’interpellation de militant.e.s palestinien.ne.s et allié.e.s. Dans les deux cas, il s’agit de positions politiques absolument légitimes, par ailleurs conformes aux exigences des textes conventionnels qui protègent les libertés publiques. Plus en général, l’Etat cible nos positions de soutien à l’auto-détermination du peuple palestinien. Or ces dernières sont conformes aux au droit international. Tenter de les criminaliser et aller jusqu’à dissoudre notre organisation est une entrave grave à la liberté d’expression et à la liberté d’association.
De plus, cette dissolution est constitutive d’une attaque à l’encontre des droits démocratiques les plus élémentaires. L’annonce intervient le même jour que celle qui concerne la Jeune garde, mouvement de lutte antifasciste. Au lendemain d’un attentat islamophobe grave, la position du gouvernement est sans appel. Il choisit de faire droit aux revendications de la droite et de l’extrême-droite et de poursuivre un tournant répressif d’une brutalité historique.
Nous avons dix jours pour présenter nos observations avant la publication du décret de dissolution. Dans cette période, nous appelons à la solidarité la plus large et à la constitution d’un front de résistance qui regroupe toutes les organisations attaquées. Urgence Palestine appelle à signer et relayer la pétition qui a été signée par plus de 2500 personnes en quelques heures. Et surtout, à continuer la mobilisation en soutien de la lutte du peuple palestinien !
Signez la pétition : http://stop-dissolution.fr
Nous ne nous laisserons pas faire ! De nombreux rendez-vous sont à venir.
Contact presse : contact@urgence-palestine.fr
https://urgence-palestine.com/non-a-la-dissolution-durgence-palestine/
Ce commentaire ne respectait pas la charte.
Ce commentaire ne respectait pas la charte.
ce qui prouve bien le sentiment de censure autour de ce truc
Hier, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a annoncé avoir engagé une procédure de dissolution de la Jeune Garde, organisation de jeunesse antifasciste. Cette menace de dissolution arrive au cœur d’une période où le racisme et l’islamophobie tuent, où le paysage politique est déjà envahi par l’extrême-droite et ses obsessions.
Car oui, le paysage est sombre en France et les terribles évènements de la semaine dernière en attestent. Il y a six jours, un crime islamophobe absolument horrible était commis à Grand-Combe. Il y a cinq jours, un lycéen adorateur d’Hitler a poignardé plusieurs de ses camarades de classe dont une a été tuée. Le même jour, deux femmes d’origine algérienne ont été tabassées et étranglées en raison de leur origine. Hier, une jeune femme de 26 ans s’est faite agresser et arracher son voile alors qu’elle marchait avec son bébé.
Ces actes ne sont malheureusement pas isolés, et ils narrivent pas par hasard. On assiste depuis des années à une banalisation des discours racistes et plus largement des idées d’extrême droite, laissant place à la haine de l’autre et particulièrement des musulmans. Ces discours sont omniprésents dans le champ médiatique et politique, et Retailleau y participe activement.
De par le racisme et la xénophobie qu’il déverse sur chaque plateau TV ; ses discours où il scande “à bas le voile !”, mettant une cible dans le dos de toutes les femmes musulmanes, ses attaques contre les personnes sous 0QTF, les détenus étrangers ; par l’idéologie conservatrice et réactionnaire qu’il cherche à imposer et par sa bataille pour dédiaboliser le RN, Retailleau a une responsabilité morale et politique immense dans la montée du fascisme en France.
C’est donc évidemment parce que la Jeune Garde lutte activement contre l’extrême droite depuis plus de sept ans que Retailleau s’acharne sur nous. Partout en France, nous les avons fait reculer, nous nous sommes défendus de leurs attaques, nous avons fait front avec nos alliés pour contrer leurs idées nauséabondes. La Jeune Garde est aujourd hui une organisation dont le travail et les victoires politiques sont reconnues. Retailleau le sait, et il en a peur.
Ce serait une première sous la Vème république : l’organisation d’un député d’opposition serait dissoute. C’est une menace claire contre toutes les voix qui s’opposent trop fermement au projet réactionnaire de l’extrême droite.
Plus que notre organisation, c’est tout notre camps social et politique qui est attaqué. Ce sont tous les partis, les associations, les syndicats, les individus qui refusent de voir sombrer notre société dans la xénophobie, dans le racisme, dans le sexisme et tous les pires fantasmes de l’extrême-droite. Depuis plusieurs années, les dissolutions ne cessent de pleuvoir sur les organisations de gauche : des organisations anti-racistes aux écologistes en passant par celles qui dénoncent le génocide en Palestine. Nous n’avons cessé de les dénoncer et il faut encore aujourd’hui faire front commun. Sinon, qui seront les prochains ?
Merci à tous nos alliés qui ont déjà annoncé leur soutien. Nous appelons tout notre camp à résister, uni, face à cette nouvelle offensive de l’extrême droite. Rien ne fera taire les voix de l’antifascisme.
Jeune Garde
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