Crise monétaire, bras de fer judiciaire, grève nationale : Mileil vacille face à la colère populaire.

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Crise monétaire, bras de fer judiciaire, grève nationale : Mileil vacille face à la colère populaire.
C’est une tempête sociale, politique et économique qui secoue l’Argentine. Javier Milei, le président libertarien, provocateur notoire, élu sur les ruines d’un péronisme en déroute, voit son pouvoir s’effriter aussi vite que fondent les réserves de la Banque centrale. Alors qu’il court à Washington mendier un nouveau plan de sauvetage auprès du FMI, les rues de Buenos Aires et des grandes villes se remplissent de travailleur·euses en grève, mobilisé·es contre la destruction sociale en cours.
Le projet de Milei ? Un cocktail explosif de privatisations, de dérégulations, de coupes brutales dans les dépenses publiques et de soumission au capital international. Son « anarcho-capitalisme » autoproclamé est en réalité une entreprise de démantèlement de tout ce qui subsiste d’Etat social. Mais ce libertarianisme économique radical se heurte aux limites du réel. Sa politique monétaire, censée stabiliser la monnaie grâce au dollar, n’a fait qu’approfondir la crise : les prix flambent, les salaires s’effondrent, la consommation populaire chute, et la récession s’installe.
En mars, plus de 3000 milliards de pesos ont disparu des réserves. Pour boucher les trous, le gouvernement a même osé puiser dans les dépôts bancaires. L’épargne populaire est siphonnée pour gaver les fonds spéculatifs. La fuite en avant est totale.
Face à cet effondrement, les investisseurs attendent. Même les multinationales du secteur énergétique exigent aujourd’hui deux mandats de stabilité avant de s’engager. La fameuse « libéralisation » de l’économie, vantée par le gouvernement, ne débouche que sur l’incertitude.
Sur le plan politique, Milei s’isole. Sa tentative d’imposer une Cour suprême à sa botte a été écrasée par le Sénat. Ses alliés d’hier lâchent les uns après les autres. Son projet de tout détruire est devenu illisible, y compris pour les patrons qui l’ont porté au pouvoir.
Dans la rue, la contestation grandit. La grève nationale des 9 et 10 avril ne tombe pas du ciel. Elle fait suite à des mobilisations massives contre la réforme des retraites, contre la privatisation de la santé et de l’éducation, contre la répression. Le mouvement des retraité·es, en particulier, a catalysé un rejet populaire profond de la politique gouvernementale. Le soutien populaire est large, y compris au-delà des syndicats traditionnels.
Face à cela, la CGT a fini par appeler à la grève. Une façon de ne pas perdre totalement la main, alors que sa base s’impatiente. Mais l’enjeu est plus profond : s’agit-il de reconstruire un péronisme électoral pour 2027, ou de faire naître une vraie alternative politique, issue des luttes ?
-> Car la gauche révolutionnaire en Argentine n’est pas absente. Les organisations anticapitalistes, les collectifs féministes, les luttes des quartiers populaires tracent une autre voie. Celle d’une organisation politique enracinée dans la rue, capable de résister aux offensives libertariennes comme aux dérives gestionnaires du vieux système.
La situation argentine est un miroir grossissant de ce qui menace partout : l’alliance entre un capitalisme financiarisé et une extrême droite ultraviolente.
Face à cela, la résistance populaire, auto-organisée, doit poser les bases d’un projet émancipateur. Le peuple argentin a déjà montré qu’il savait faire.
C’est dans les grèves, les occupations, les assemblées populaires que naissent les vraies alternatives.
Le libertarianisme n’a pas tenu trois mois face à la réalité sociale.
Mouais, le mileisme libertarien c’est franchement discutable. Milei s’est revendiqué de l’anarchocapitalisme conservateur mais depuis qu’il est président, il a renié les principes mêmes de la tendance libertarienne à lauqelle il “appartenait”. Ce n’est plus qu’un capitaliste d’Etat doublé d’un illibéral populiste très conservateur. Même des paléolibertariens ne l’ont jamais soutenu ou ne soutiennent plus. Ceux qui le qualifient encore de libertariens sont des fans des menteurs ou des imposteurs. Les libertariens les + progressistes/de gauche ne l’ont jamais défendu.