Jeudi matin à 6h3O, nous étions une trentaine de personnes rassemblées devant la zone d’activité du Perray où se trouve l’entreprise Egis, responsable du projet de construction du Centre de Rétention Administrative de Nantes.

Pour rappel, cette entreprise est complice de l’État français dans sa politique d’enfermer des étranger.es à qui elle refuse un titre de séjour. L’État français a pour projet de doubler les places de rétention administratives en France. Le projet de CRA à Nantes prévoit une capacité d’enfermement de 140 personnes alors qu’aucun CRA n’existe actuellement dans le département et que le CRA le plus proche, à Rennes, ne permet d’enfermer “que” 60 personnes. Ce projet aurait donc des conséquences réels et dramatiques pour de nombreuses personnes. Les activités d’Egis participent au développement du nucléaire en France, aux technologies de surveillance, et aux infrastructures aéroportuaires. Egis renforce la domination occidentale et son rapport coloniale sur le reste du monde. Notamment, elle agit avec Systra et Alstom pour développer le tramway de Jérusalem vers les colonies israéliennes illégalement installées en territoire palestinien. L’entreprise soutien donc l’expansion coloniale israélienne dans le contexte du génocide palestinien en cours.

Nous avons donc verrouillé les deux portails d’accès à la zone d’activités dans le but de faire pression sur Egis et d’informer les employé.e.s des agissements de cette société. Nous les avons accueilli.es avec des tracts, de la musique et un café frangipane.

Certain.es ont volontiers pris quelques minutes pour discuter avec nous, tandis que d’autres paraissaient très énervé.es qu’on ose se trouver sur leur chemin. A celles et ceux qui voulaient entrer en voiture, on a demander de se garer à l’extérieur et d’entrer à pied.

Au bout d’une demi-heure, nous nous sommes rendu.es compte que le portail qu’on avait laissé sans surveillance avait été rouvert. Une partie du groupe est retourné sur cet accès pour filtrer l’entrée et distribuer des tracts. Nous avons laissé les voitures passer après leur avoir remis un tract, ce qui a retardé les entrées et perturbé l’arrivée au travail des employé.e.s.

Vers 9h, alors que nous commencions à être à cours de tracts et que les entrées sur le site commençaient à se raréfier, un véhicule de patrouille de la police nationale est passé constater notre action. Nous étions déjà sur le point de partir, et les échanges ont été relativement tranquilles.

Nous invitons maintenant les employé.es de cette entreprise, à la remettre en question par les moyens qu’ielles trouveront adaptés. Plus particulièrement à diffuser l’information autour du projet de CRA et mettre la pression pour que celui-ci n’ait pas lieu.

Pour beaucoup, nous ne nous connaissions pas avant de faire cette action ensemble. Cette action nous a motivé.es et nous a laissé entrevoir des possibilités de lutter jusqu’à l’abandon du projet de CRA. On vous invite à relever ce défi avec nous !