La Breizh Firm a été montée en 2019 par Bryan Guitton. Au procès qui s’est tenu les 18 et 19 décembre, les membres de ce groupuscule qui avaient violemment attaqué le bar Hopopop à Nantes en juillet 2019 n’ont pas pu tromper grand monde avec leur défense bancale et contradictoire. (voir les différents articles de presse retraçant le procès)

Il n’était pas très difficile de comprendre la ligne politique de la Breizh Firm, simple, qui était de semer la terreur par la violence, comme les SA en leur temps, terrorisant celleux qui luttaient contre la montée du nazisme en Allemagne.
Comme l’indiquait l’autocollant qui signait le passage du groupe, en plus d’un poing américain, il était écrit « anti-antifa » (sic). Leur seul but était donc d’agresser les antifascistes, remparts à leurs idéaux nauséabonds. L’attaque du Hopopop poursuivait cet objectif, les membres de la Breizh Firm étant persuadés que ce lieu était un repaire de la mouvance antifasciste nantaise.

En peu de temps, de Quimper à La Roche-sur-Yon, plusieurs violences sont revendiquées par la Breizh Firm, notamment sur la page internet Ouest Casual, qui sert à toute la mouvance nationaliste et néo-nazie de France à montrer leurs « activités » violentes, regroupant hooliganisme et politique.

Sur la trentaine de membres qui ont pu en faire partie, la plupart sont bretons, majoritairement des nantais et morbihannais, mais plusieurs étaient de Vendée (sic) dont le leader Bryan Guitton.

Un des bars fréquentés par les antifascistes de La Roche-sur-Yon est ciblé plusieurs fois par ces néo-nazis de la Breizh Firm, que ça soit par la pose d’autocollants, des bombages de croix celtiques ou de passages en bande pour chercher la confrontation. Le patron du bar dira d’eux dans Ouest-France : « (qu’ils avaient) Une attitude menaçante, à notre égard et à l’encontre des clients. Insultes, menaces, coups sur la vitrine… Même la présence d’enfants ne semble pas les arrêter ! ». (1)
Le gérant du bar déposera une plainte contre Bryan Guitton, présent lors des différentes altercations. Cette plainte n’alertera pas plus que ça les services de police. Le danger était pourtant bien réel. Ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire à La Roche, ils le feront au Hopopop à Nantes.

Guitton est connu à La Roche-sur-Yon pour être à chaque fois présent dans les mauvais coups liés à l’extrême-droite et ce depuis de nombreuses années. Il a été élevé par un père néo-nazi (membre des JNR de Serge Ayoub), il a toujours vécu dans cette idéologie de haine et de violence. Depuis son adolescence, il a toujours été actif dans des organisations d’extrême-droite, du Front national, en passant par Génération Identitaire. (2) Rien ne le freine, pas même un séjour en prison en 2015 pour apologie du nazisme. (3)

Quelques semaines plus tard, n’étant pas inquiété par la police, Guitton et sa bande commettent plusieurs agressions à Nantes, qui se concluent par la sanglante attaque du Hopophop.
Sur la douzaine d’assaillants, huit sont arrêtés dans la foulée. Trois sont écroués dès le lendemain dont Bryan Guitton. Cinq sont présentés rapidement à un juge dont Lewis Suire, étudiant à l’ICES de La Roche-sur-Yon. Deux autres vendéens étaient de la bande, Aubin Dubuche et Dylan Maurice.

Néo-nazi un jour, néo-nazi toujours

Guitton sortira de la centrale de Carquefou le 4 mars 2020. Il ne se retrouve à l’air libre que quelques jours avant d’être ré-enfermé le 17 mars par le confinement.
Il aura beau essayer, il sera rejeté par ses anciens amis de la feu-Breizh Firm, qui le considère désormais comme trop grillé et trop bête (sic). A les entendre au procès, ils étaient tous animés d’amitié et de camaraderie. Rien n’a tenu et tous se sont tirés dans les pattes, Guitton étant le premier a tous les balancer à son audition.

Il rejoint un temps les morbihannais du groupuscule néo-nazi Hêrezh Kelt avant de revenir en Vendée pour créer en février 2021 Virido Galia.
Ce groupuscule néo-nazi vendéen est dans la veine des Nationalistes Révolutionnaire (NR). Ils sont validés par Christian Bouchet, le vieux de la vieille du milieu NR.
Virido Galia est un groupuscule composé d’anciens du Front national, d’Identitaires et néo-nazis. Iels sont clairement antisémites.

Un temps seul dans leur coin, à s’entraîner aux sports de combats, les membres de Virido Galia se rapprochent d’autres groupuscules fafs, comme l’Alvarium à Angers et Touche pas à ma statue (TPMS), mais ils se brouilleront avec Baudoin Ecckhout (qui préside TPMS et l’Action française Vendée) lors d’un rassemblement sur l’île de Ré le 28 janvier 2023. Avant cela, ils défilaient ensemble dans les manifs antivax tout comme le 18 décembre 2021 aux Sables d’Olonne à une autre manifestation de TPMS.

Le 25 février 2023, les groupes NR du grand ouest (avec en renfort le GUD Paris, la Division Martel, etc…) sont à Saint-Brévin-les-Pins contre le déplacement d’un centre d’accueil pour migrant.es, tous ? sauf un.
Ce jour là, Bryan Guitton et d’autres membres de Virido Galia ont préféré aller dans un restaurant du nord Vendée, pour participer à une conférence avec le suprémaciste Lucien Cerise, organisée par Égalité et Réconciliation, l’association antisémite dirigé par Alain Soral. Sur leurs réseaux sociaux, le post qui annonçait le « plaisir » qu’ils ont eu à participer à cette conférence a été supprimé. Heureusement, nous avions fait de multiples captures d’écrans (voir photos).

Le 29 avril, pour la deuxième manif à Saint-Brévin-les-Pins, par peur d’être encore dépassés en nombre par les antifascistes, les Virido Galia seront contraints par les autres groupuscules néo-nazis à s’y rendre, d’autant plus qu’ils sont dans les plus proches géographiquement. (4)
La manifestation xénophobe tournera à l’émeute avec un dispositif policier très complaisant avec les nationalistes.
Bryan Guitton se fera jeter de Virido Galia quand ils comprendront qu’il faisait double jeu. D’un côté avec eux, de l’autre il était indicateur pour les flics. (voir notre article du 9 mai)

Depuis, il a navigué à vue et a essayé d’engrainer de tous jeunes fafs à La Roche, sans succès.

Pour préparer son procès, il s’est contraint à faire ce qu’il n’avait jamais pu faire avant, trouver un travail dans la durée. Le fait d’être en CDI (dans l’industrie) l’a sauvé d’un retour à la case prison. Il a pris quatre ans fermes (dont 30 mois avec sursis) aménageables pour pouvoir aller travailler, il sera contraint de porter un bracelet électronique. (5)

Les autres prévenus ont pris deux ans avec sursis simple sauf un qui a pris 15 mois ferme.

Encore une fois, la Vendée a une image ternie par l’extrême-droite.

(1) https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-roche-sur-yon-85000/la-roche-sur-yon-menaces-de-l-extreme-droite-le-ras-le-bol-d-un-patron-de-cafe-6442191
(2) https://lahorde.info/nantes-parcours-de-bryan-guitton-neonazi-implique-dans-lattaque-du-hopopop-cafe
(3) https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/02/26/97001-20150226FILWWW00300-croix-gammees-en-vendee-6-mois-de-prison.php
(4) https://www.mediapart.fr/journal/france/281123/comment-l-oriflamme-un-groupuscule-neonazi-violent-s-enracine-rennes
(5) Plusieurs liens sur le procès du 18 et 19 décembre :
– https://www.streetpress.com/sujet/1734459721-attaque-bar-nantes-hopopop-2019-neuf-neonazis-proces-extreme-droite
– https://www.liberation.fr/politique/violences-dextreme-droite-a-nantes-les-assaillants-du-cafe-hopopop-condamnes-20241220_JFAIG6EGUVGDBGBWUO7UU2QVG4/?redirected=1
– https://www.ouest-france.fr/societe/justice/a-nantes-un-groupe-dhommes-condamnes-pour-de-lultra-violence-gratuite-dans-un-bar-5bdff94c-be0b-11ef-b5d6-7870d96100f5
– https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/dix-hommes-de-24-a-43-ans-condamnes-pour-une-expedition-punitive-dans-un-bar-de-nantes-en-juillet-2019-8265994