Puisque le peuple vote mal il faut changer le peuple. C’est, en paraphrasant Brecht, ce que font tous les colonialistes lorsqu’ils doivent passer par la case électorale. Ils ont cru que le droit de vote accordé aux « indigènes » serait suffisant pour calmer leur ardeur à vouloir se libérer. Cela n’a pas été le cas, comme cela n’a pas été le cas non plus avec le droit de vote accordé aux prolétaires hommes, puis femmes. Que faire ? Eh bien tout simplement changer le peuple en en modifiant la composition grâce à l’arrivée de nouveaux colons… favorables au colonialisme ! Ça s’appelle colonisation de peuplement, la recette est toujours la même quel que soit le mode de gestion choisi par l’impérialiste : Dictature, esclavagisme ou prolétarisation avec démocratie parlementaire ou pas.

Une grande majorité des kanaks se sont toujours battus contre ce que la métropole France leur faisait subir pour profiter des bénéfices du nickel et garder sa position stratégique dans le pacifique. Certains, bien sûr, ne rêvaient que de construire un Etat comme les autres dirigé par une bourgeoisie comme les autres exploitant une force de travail comme les autres en contrôlant à leur profit la manne minière. Mais la grande majorité projetait, à travers la lutte anticoloniale, de construire une société sans exploitation contrôlée par des structures de base. La lutte était le lieu où se discutait et s’élaborait une utopie constructive qui ne demandait qu’à être mise en œuvre, sans discrimination de couleur de peau. Evidemment les colons, soutenus par le gouvernement de la métropole ne veulent pas de ça ! Ils n’hésiteront pas à utiliser les pires moyens de répression pour que cette dynamique ne reprenne pas. A nous d’agir dans la métropole pour affaiblir l’Etat français par tous les moyens à travers les différents mouvements sociaux existant ici et là et à manifester notre solidarité totale avec les kanaks en lutte contre le colonialisme qui n’est qu’une facette du capitalisme.

OCL