– 4 août 2003 : la France a chaud, très chaud. Les températures maximales sont relevées sur l’Aquitaine, avec 40 degrés sur plus de la moitié de la région. De nouveaux pics de pollution à l’ozone sont franchis en Ile-de-France. Les responsables de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) décident d’arroser les parois de leur usine pour tenter de refroidir un réacteur qui frôle les 50 degrés réglementaires

– 5 août : les premiers records de chaleur tombent : à Brive, Romorantin et Nemours (40 degrés), à Tours, Dinard et Rennes (39 degrés), à Saint-Brieuc et Caen (38 degrés) et à Langres (36 degrés). La pollution à l’ozone s’étend. Le maire de Paris Bertrand Delanoë réclame « un abaissement significatif des seuils d’alerte, inadaptés en l’état »

– 7 août : la situation dans les hôpitaux parisiens dégénère et les personnes victimes de coups de chaleur affluent. Météo France estime que cette vague de chaleur exceptionnelle va se maintenir pour les six à sept jours à venir
{- 8 août : alors que la situation est désormais critique dans les hôpitaux, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris annonce une adaptation de son dispositif d’accueil et de prise en charge des Franciliens.
Des lits de réanimation dédiés à la prise en charge des personnes âgées souffrant d’hyperthermie sont ouverts. La Direction générale de la Santé (DGS) publie un communiqué de « recommandations sanitaires »}
– 9 août : le centre et l’ouest de la France transpirent toujours autant avec 40 degrés à Auxerre (Yonne) ou Belleville-sur-Loire (Cher) tout comme Poitiers, Bergerac, Bordeaux, Dax ou Albi. Le pourtour méditerranéen frôle également la barre des 40 avec 39 degrés à Orange, Montpellier ou Marseille

– 10 août : « en quatre jours, il y a eu pratiquement sur la région parisienne une cinquantaine de morts dues à la chaleur », s’insurge le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMHUF). « Au niveau de la Direction générale de la Santé, il ne se passe strictement rien. Ils osent parler de morts naturelles », accuse-t-il

– 11 août : le gouvernement est « passif et inerte » face à la canicule, accuse le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande. Une réunion technique se tient à Matignon pour évoquer les difficultés d’EDF. Dans l’après-midi, la ministre de l’Ecologie Roselyne Bachelot appelle les Français au « civisme » et aux économies d’énergie. « Le moment n’est pas à la polémique, mais à la prise de conscience citoyenne », répond-elle aux critiques.
« Il n’existe pas d’engorgement massif des urgences » et « les difficultés rencontrées sont comparables aux années antérieures », assure le ministère de la Santé dans un communiqué. Dans la soirée, M. Mattei annonce la mise en place d’un numéro vert pour donner les règles de prévention contre la chaleur et la déshydratation

– 12 août : le secrétaire d’Etat aux personnes âgées Hubert Falco dénonce une polémique « consternante ». Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin publie un communiqué dans lequel il dénonce les « polémiques partisanes » et défend l’action de son gouvernement contre les conséquences de la chaleur.

– 13 août : le nombre de morts grimpe dans les hôpitaux parisiens. Les ministres Jean-François Mattei (Santé), Hubert Falco (Personnes âgées) et Hervé Gaymard (Agriculture) se rendent sur le terrain. Jean-Pierre Raffarin annonce le déclenchement du Plan blanc -qui permet la réquisition de médecins, de personnels soignants et l’ouverture de lits supplémentaires- dans les hôpitaux d’Ile-de-France

– 14 août : la DGS avance un premier chiffre de 3.000 décès liés à la vague de chaleur. Les urgentistes réclament que le Plan blanc soit étendu à toutes les régions touchées par la chaleur. Face à l’encombrement des morgues, funérariums et autres, les Pompes funèbres générales doivent rappeler du personnel et installent quatre tentes réfrigérées en banlieue parisienne.