Novembre 2005. Les quartiers de Clichy sous Bois, Sevran, Aulnay sous
Bois s’enflamment. A leur suite, d’autres quartiers populaires des
banlieues de France s’embrasent sous la colère des jeunes. Le mal-
être n’est pas nouveau et pourtant il persiste. Le traitement
médiatique de ces récents événements met en avant la parole de
certains politiques, réduisant la crise des banlieues à des discours
sécuritaires et à des considérations peu encourageantes. Les acteurs
culturels quant à eux n’ont été que peu entendus. Est-ce le sentiment
de ne pas être directement impliqués dans ce conflit social ou la
pudeur qui ont tu leurs voix ? Pourtant, dans ces quartiers « où
n’existe aucune des conditions minimales nécessaires à la
constitution d’un monde figuré spatialement par des lieux de
contacts, de croisements, de rencontres » (Jean-Paul Dollé, « Habiter
le rien », Le Monde du 14/12/2005), la culture ne serait-elle pas un
moyen de créer du lien, de l’échange et des repères ? Questionner les
missions et le rôle de la culture dans les quartiers implique qu’elle
se prévaut d’une utilité, utilité qu’on ne lui impose pas dans les
centres villes. Cette rencontre-débat sera l’occasion d’écouter les
analyses d’artistes, de responsables d’institutions culturelles et de
collectivités territoriales sur cette actualité et, à travers ces
regards croisés, de questionner la place, les missions et les limites
de la culture dans ces quartiers.

Rencontre-débat proposée par le Master 2 Projets Culturels dans
l’Espace Public / Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Les invités :
Danièle Bellini : directrice des affaires culturelles de Champigny-
sur-Marne (94), depuis 1994. Elle développe une politique culturelle
sur tout le territoire (elle coordonne quatre centres culturels). La
population est impliquée dans de nombreuses formes : festival cours
et jardins, ateliers de pratiques amateurs, petites formes en
appartements…

Guy Benisty : homme de théâtre, cofondateur (en 1993) et directeur du
Githec – Groupe d’Intervention Théâtral Et Cinématographique (Pantin
– 93) qui réunit des professionnels du spectacle en vue de réaliser
des œuvres avec et en direction de « personnes dites en difficulté ».
Le théâtre tel que l’entend Guy Benisty constitue une « érection du
social ».

Catherine Boskowitz : metteur en scène, codirectrice du Collectif
12 / Friche A. Malraux. C. Boskowitz crée le Collectif 12 en 1998, en
réunissant des artistes pluridisciplinaires pour mettre en commun
leurs expériences et concevoir un dispositif qui s’inscrit au cœur de
la ville de Mantes-la-Jolie, dans une ancienne entreprise de
bâtiment : la Friche A. Malraux. Elle participe en 2001 à la
réalisation du Rapport Lextrait sur « Friches et lieux intermédiaires
». En 2005, elle participe au Comité de Direction du Festival
International de théâtre d’Amman en Jordanie pour l’édition 2005 et
met en place avec l’équipe du Collectif 12 et celle de Confluences,
l’événement Regards sur la Barbarie.

* * *

Rencontre/débat préparée par Violaine Dupic, Elise Laurent, Charlotte
Morel et Jeanne Pariente, étudiantes au sein du Master 2 Projets
Culturels dans l’Espace Public / Université Paris I Panthéon-
Sorbonne. Sous l’impulsion de Pascal Le Brun-Cordier, professeur
associé, resp. du Master.

Le Master 2 professionnel Projets Culturels dans l’Espace Public est
destiné à de futurs professionnels de la conception et de la
production de projets culturels, ouverts à la diversité des
propositions artistiques contemporaines, en particulier dans les
domaines des arts voués à l’espace public, engagés dans une réflexion
sur les relations entre arts, cultures, populations et territoires.

Dans le cadre de IN SITU, cycle de rencontres-débats sur des
questions articulant art, culture, populations et territoires,
proposé par le Master Master Projets Culturels dans l’Espace Public
de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Programme des prochaines
rencontres-débats dans qq jours.