Quelle tristesse de voir les camarades avec qui nous luttons coude à coude dans la rue s’embourber encore et toujours dans la même impasse au nom de la sacrosainte sauvegarde de l’EMPLOI.
Tout comme le brave agriculteur s’en va empoisonner la terre pour maintenir sa compétitivité parce que c’est son « emploi » qui est en jeu.
Tout comme l’ouvrier des chantiers navals s’en va fier de participer à la construction de ces paquebots-monstres de croisière parce que c’est son « emploi » qui est en jeu.
Tout comme l’ingénieur nucléaire s’en va passer sous silence les quelques menus inconvénients de la filière de l’atome parce que c’est son « emploi » qui est en jeu.
Et l’on pourrait égrener sans fin la liste de tous les domaines où la question de la finalité et du bien-fondé du travail est lestement évacuée : les transports, les loisirs, le tourisme… Tout est bon dans l’emploi, tant que ça rapporte. On va quand même pas s’arrêter à quelques considérations environnementales ou éthiques !
Triste aussi parce que je me souviens du temps où les syndicats un peu « musclés » comme la CGT raillaient les prises de position molles et soumises de la CFDT, ce syndicat prêt à tous les renoncements, juste bon à ferrailler sur « la longueur des chaînes ».
Je sais bien que Philippe Martinez n’est pas Guy Debord et qu’il n’allait pas se fendre d’un « Ne travaillez jamais ! » mais je lui suggère de reprendre rapidement du poil de la bête ( peut-être que sa base pourrait l’y aider ? ) et que face à l’éternel chantage du patronat tout-puissant, il se fende d’un simple NON !
Le CERCLE 49