Soldats, refusez ! Depuis plusieurs dizaines d’années, le mouvement anti-militariste est indissociable du narratif décolonial en Palestine. C’est un mouvement féministe, de jeunesse, un mouvement familial.

« Cette tendance n’a pas commencé maintenant- elle est inhérente au régime d’occupation, et au suprémacisme juif. Simplement, les masques sont entrain de tomber »

Le mouvement qui encourage le refus militaire date des années 1970. Le temps officiel est de 3 ans pour les hommes et 2 pour les femmes. Il est important de savoir que seulement 50% des incritEs font un temps de service complet (source : Meravot). De nombreuses personnes ne servent pas, pour des raisons médicales, familiales ou religieuses. L’armée ne représente pas autant le peuple qu’elle le fait croire à l’étranger.

La redécouverte du mouvement — après le refus médiatisé de Tal Mitsnik — démontre la silenciation à laquelle il a été sujet avant début janvier 2024.

Qu’il soit minoritaire dans sa forme publique en Israël, c’est un fait. Cependant, étant un sujet extrêment tabou, et donc diffus, il est présent depuis l’école jusque dans chaque cellule familiale. C’est la ligne rouge, ou le point commun, des amitiés ou partis pris politiques.

En septembre 2023, 280 jeunes refusent par Lettre Publique

Suite aux manifestations du printemps 2023, le mouvement La Jeunesse Contre la Dictature des lycéens compte bien continuer : des conférences de presse ont lieu et une présence en lycées et facultés s’exprime. Une lettre publique est signée, dénonçant l’occupation agressive en Cisjordanie, disant refuser d’être utilisé pour cela. La majorité des soldats sont en effet postés devant des colonies de suprémacistes, américains ou israéliens, dans les territoires palestiniens. En novembre 2023, un compte anonyme @gen_zin publie un appel à refuser, et le dépose dans les lycées. Tout cela s’inscrit dans la continuité de luttes antérieures communes, et inspirantes, comme la Marche Du Retour.

Refuser le service militaire prend différentes formes :

  • Refus patriote et privilégié Le refus des pilotes de s’engager, pendant le mouvement contre la réforme de la justice en 2023, était une manière de démontrer leur position, et jouer de leur renommée. C’était un refus patriote, voulant « sauver la démocratie ». Refus qui sert à la cause israelienne mais pas à la lutte contre l’apartheid, ni à la levée du blocus de Gaza. Le mouvement social de 2023, même s’il avait majoritairement comme but de sauver les institutions coloniales, a permis de prendre la rue et de grossir le mouvement Refuznik. À en croire les témoignages de Tal Mitsnik, qui dit s’y être formé politquement, c’est grâce aux manifestations qu’il a pu faire le parallèle entre l’occupation agressive et meurtrière en Cisjordanie et le rôle de l’armée.
  • Esquiver l’entrée et retarder le service Refuser l’armée, c’est aussi tout faire pour ne pas y entrer. Pendant des années, les tests sanguins positifs aux substances étaient une excuse pour ne pas engager le ou la soldatE. Ainsi de nombreuses personnes consommaient quelques heures avant les tests. De même, la fragilité psychologique, soumise à tests, est un facteur de rejet de l’armée.
  • Congés et renvoi Refuser l’armée, cela peut être aussi s’engager, et se blesser pour être renvoyé à la maison sous avis médical.
  • Objecteurice de conscience Refuser par pacifisme est possible mais est sujet à jugement et emprisonnement. La peine est reconductible puisqu’après les quelques mois en prison, la personne reçoit de nouveau une notification de service. Refusant à nouveau, la détention est renouvelée. Des témoignages racontent que lors de l’entrevue, l’interlocuteurice crie sur la Refuznik. Si la personne répond, alors elle n’est pas pacifiste, et n’est pas reconnue comme telle. Il est possible de refuser l’armée mais de ne pas le faire publiquement : cela évite les harcèlements et les conséquences professionnelles et sociales. Les personnes qui utilisent cette action de refus comme action de communication politique sont entouréEs, par leurs familles ou par des collectifs comme Yesh Gvul puis Mesarvot.

En septembre 2023, 280 jeunes refusent par Lettre Publique

Suite aux manifestations du printemps 2023, le mouvement La Jeunesse Contre la Dictature des lycéens compte bien continuer : des conférences de presse ont lieu et une présence en lycées et facultés s’exprime. Une lettre publique est signée, dénonçant l’occupation agressive en Cisjordanie, disant refuser d’être utilisé pour cela. La majorité des soldats sont en effet postés devant des colonies de suprémacistes, américains ou israéliens, dans les territoires palestiniens. En novembre 2023, un compte anonyme @gen_zin publie un appel à refuser, et le dépose dans les lycées. Tout cela s’inscrit dans la continuité de luttes antérieures communes, et inspirantes, comme la Marche Du Retour.

Refuser le service militaire prend différentes formes :

  • Refus patriote et privilégié Le refus des pilotes de s’engager, pendant le mouvement contre la réforme de la justice en 2023, était une manière de démontrer leur position, et jouer de leur renommée. C’était un refus patriote, voulant « sauver la démocratie ». Refus qui sert à la cause israelienne mais pas à la lutte contre l’apartheid, ni à la levée du blocus de Gaza. Le mouvement social de 2023, même s’il avait majoritairement comme but de sauver les institutions coloniales, a permis de prendre la rue et de grossir le mouvement Refuznik. À en croire les témoignages de Tal Mitsnik, qui dit s’y être formé politquement, c’est grâce aux manifestations qu’il a pu faire le parallèle entre l’occupation agressive et meurtrière en Cisjordanie et le rôle de l’armée.
  • Esquiver l’entrée et retarder le service Refuser l’armée, c’est aussi tout faire pour ne pas y entrer. Pendant des années, les tests sanguins positifs aux substances étaient une excuse pour ne pas engager le ou la soldatE. Ainsi de nombreuses personnes consommaient quelques heures avant les tests. De même, la fragilité psychologique, soumise à tests, est un facteur de rejet de l’armée.
  • Congés et renvoi Refuser l’armée, cela peut être aussi s’engager, et se blesser pour être renvoyé à la maison sous avis médical.
  • Objecteurice de conscience Refuser par pacifisme est possible mais est sujet à jugement et emprisonnement. La peine est reconductible puisqu’après les quelques mois en prison, la personne reçoit de nouveau une notification de service. Refusant à nouveau, la détention est renouvelée. Des témoignages racontent que lors de l’entrevue, l’interlocuteurice crie sur la Refuznik. Si la personne répond, alors elle n’est pas pacifiste, et n’est pas reconnue comme telle. Il est possible de refuser l’armée mais de ne pas le faire publiquement : cela évite les harcèlements et les conséquences professionnelles et sociales. Les personnes qui utilisent cette action de refus comme action de communication politique sont entouréEs, par leurs familles ou par des collectifs comme Yesh Gvul puis Mesarvot.

En septembre 2023, 280 jeunes refusent par Lettre Publique

Suite aux manifestations du printemps 2023, le mouvement La Jeunesse Contre la Dictature des lycéens compte bien continuer : des conférences de presse ont lieu et une présence en lycées et facultés s’exprime. Une lettre publique est signée, dénonçant l’occupation agressive en Cisjordanie, disant refuser d’être utilisé pour cela. La majorité des soldats sont en effet postés devant des colonies de suprémacistes, américains ou israéliens, dans les territoires palestiniens. En novembre 2023, un compte anonyme @gen_zin publie un appel à refuser, et le dépose dans les lycées. Tout cela s’inscrit dans la continuité de luttes antérieures communes, et inspirantes, comme la Marche Du Retour.

Refuser le service militaire prend différentes formes :

  • Refus patriote et privilégié Le refus des pilotes de s’engager, pendant le mouvement contre la réforme de la justice en 2023, était une manière de démontrer leur position, et jouer de leur renommée. C’était un refus patriote, voulant « sauver la démocratie ». Refus qui sert à la cause israelienne mais pas à la lutte contre l’apartheid, ni à la levée du blocus de Gaza. Le mouvement social de 2023, même s’il avait majoritairement comme but de sauver les institutions coloniales, a permis de prendre la rue et de grossir le mouvement Refuznik. À en croire les témoignages de Tal Mitsnik, qui dit s’y être formé politquement, c’est grâce aux manifestations qu’il a pu faire le parallèle entre l’occupation agressive et meurtrière en Cisjordanie et le rôle de l’armée.
  • Esquiver l’entrée et retarder le service Refuser l’armée, c’est aussi tout faire pour ne pas y entrer. Pendant des années, les tests sanguins positifs aux substances étaient une excuse pour ne pas engager le ou la soldatE. Ainsi de nombreuses personnes consommaient quelques heures avant les tests. De même, la fragilité psychologique, soumise à tests, est un facteur de rejet de l’armée.
  • Congés et renvoi Refuser l’armée, cela peut être aussi s’engager, et se blesser pour être renvoyé à la maison sous avis médical.
  • Objecteurice de conscience Refuser par pacifisme est possible mais est sujet à jugement et emprisonnement. La peine est reconductible puisqu’après les quelques mois en prison, la personne reçoit de nouveau une notification de service. Refusant à nouveau, la détention est renouvelée. Des témoignages racontent que lors de l’entrevue, l’interlocuteurice crie sur la Refuznik. Si la personne répond, alors elle n’est pas pacifiste, et n’est pas reconnue comme telle. Il est possible de refuser l’armée mais de ne pas le faire publiquement : cela évite les harcèlements et les conséquences professionnelles et sociales. Les personnes qui utilisent cette action de refus comme action de communication politique sont entouréEs, par leurs familles ou par des collectifs comme Yesh Gvul puis Mesarvot.

« Ni officier, ni tankiste, mais Refuznike et féministe ! »לא פקידה, לא טנקיסטיתסרבנית ופמיניסטית

Ainsi, en signifiant que refuser l’armée est une action féministe, le mouvement se protège d’une part du pinkwashing, et d’autre part inclut la lutte des violences faites aux femmes* et la lutte contre le patriarcat au plus large sens : le modèle sioniste est un modèle patriarcal et autoritaire. Le fait d’inclure des femmes, et désormais, depuis peu d’années, des LGBTQIA+ à l’armée, participe au combat de l’État contre les luttes sociétales et pro-palestiniennes. Cela permet au pouvoir de s’insinuer et noyauter le mouvement. Le site du collectif New Profil, association féministe anti-militariste fondée en 1998, source la militarisation de la société et se bat pour la démilitarisation et la fin des discriminations envers les minorités et les Refuznik, en proposant entre autre des ateliers et accompagnement.

« Une génération entière exige de dormir ! »דור שלם דורש לִישׁוֹן

Ce slogan, ’historique’, est un détournement du slogan « une génération entière exige la paix », qui était une ligne utilisée dans les années 1990 (le camp de Ytzkhak Rabbin) annonçant que la divison poliltique se situait entre « la gauche pour la paix et la droite pour la guerre ». Et que par là-même, la gauche était le courant de la jeunesse, et donc du futur.

Ce détournement démontre donc que, au-delà du discours simpliste de « la paix maintenant », il s’agit d’un système. Car, on peut se demander : la « paix pour qui » ? Pour tous et toutes ? Jusqu’à l’égalité des droits et contre l’apartheid ? Ou alors dans le confort de l’occupant, qui ne veut pas plus de « bain de sang » ? C’est le système qu’il nous faut remettre en cause. Un système qui fait mal à la tête. Qui empêche de dormir. Qui fatigue, stresse, maintient dans un cauchemar éveillé. Qui pousse à être toujours prêt, sur le qui-vive, efficace. Un vrai soldat. Un vrai homme. Ce slogan est central, et très important dans le mouvement de jeunesse, qui donne toute sa force à une idée organique plutôt que argumentaire : il faut cesser les guerres et expéditions coloniales, car cela empêche le repos, nécessaire pour toute vie. Le syndrôme post-traumatique et les comportements violents ou suicidaires sont courants après l’armée.

Déserter l’armée, c’est aussi refuser ’d’être violent’. Et ce n’est pas anodin. C’est aussi une manière de replacer le narratif de la violence dans le comportement du dominant, et non du dominé. Ainsi, sans passer son temps à débattre sur « la légitimité ou non de l’opprimé à utiliser la violence » et si « faire des otages » est légitime, ou « jusqu’à quel point un israelien est un civil ou un soldat pour justifier de sa mort » — débat paralysant. Ici la question de la violence est centrée directement sur la source du problème : pour arrêter le « cycle de la violence », ou le « confilt », il faut admettre l’occupation. Autrement dit, sans contrôle militarisé du territoire, les bergers ne seraient pas entassés dans des camps de réfugiés, et la génération d’après ne prendraient pas les armes.

Déserter l’armée, mais servir la communauté. Déserter le service à la société de l’État nation mais servir la construction d’un Commun basé sur le consentement, l’écoute, les besoins communautaires élargis, respectant le paysage. Le mouvement anti-militariste est pour ainsi dire inscrit dans une réflexion totale sur les fondements de la société à refaire.

Servir à rien, ou comment servir au mieux l’humanité. La paresse, comme une volonté radicale de changer le monde. Les lieux de la Palestine, et l’art de vivre, de profiter de la vie, le temps millénaire, aux habitudes qui deviennent des traditions, encouragent la contemplation active. Le temps de la vie ralentit dans ces étendues, arides ou fertiles. Une dissonance abyssale s’installe à qui veut l’entendre, entre le paturage rythmé par les saisons et le colonialisme agressif aux bâtiments contemporains. Entre les horizons des collines et le mur de béton entourant les ghettos. La caricature du bergerE palestinienNe et du bulldozer est cinématographique.

Faire la guerre, devient un ressenti organique contre-nature.

La suite dans

https://paris-luttes.info/resistances-antimilitaristes-en-17726