La loi « immigration » imposée par le gouvernement et adoptée à l’assemblée nationale le 19 décembre 2023 grâce aux voix de l’extrême droite vise à instaurer la« préférence nationale » en supprimant considérablement les droits les plus élémentaires des personnes immigrées. À Nantes, l’État a également pour projet de construire un Centre de Rétention Administrative, l’aboutissement d’une politique répressive et d’enfermement de personnes qu’il refuse de régulariser.

L’atteinte aux droits des personnes immigrées n’est pas l’apanage de l’État français. L’entité sioniste occupant la Palestine a développé tout un cadre juridique lui permettant de restreindre les droits des personnes immigrées tout en s’arrangeant pour sembler respecter la loi internationale et contourner le droit d’asile.

Tout d’abord il faut savoir qu’il n’existe pas, en Israël, c’est-à-dire en Palestine occupée, de catégorie juridique de «réfugié », ce statut n’existant tout simplement pas. Lorsque les Palestinien.ne.s contraint.es de fuir leurs terres à la suite de la Nakba en 1948 ont voulu revenir sur leurs terres, ils ont été considérés par l’État sioniste comme des « infiltré.es », et traitées en tant que menace sécuritaire, par le biais de la « loi sur la prévention de l’infiltration » de 1954.

C’est dans ce contexte singulier qu’intervient le recours à des statuts intermédiaires pour les personnes immigrées : elles peuvent obtenir un titre de séjour bancal et temporaire mais jamais de statutde réfugié.

Par exemple, la quasi-totalité des migrants soudanais et érythréens, qui représentent la majorité des personnes venues d’Afrique en Israël, sont placés sous le statut de la « protection collective temporaire », un statut flou dont les droits ne sont ni définis ni formalisés par dans la loi israélienne. Ainsi, tandis que le droit et les conventions internationales définissent méticuleusement les droits et les protections dont devraient bénéficier les réfugiés, les personnes placées sous le statut de « protection collective temporaire » voient leurs droits évoluer selon la composition des administrations et du ministère de l’intérieur. Le droit du travail ou la protection contre l’expulsion ne leur est par exemple pas reconnu.

Au début des années 2010, le gouvernement sioniste prend un virage encore plus réactionnaire, Netanyahu qualifie lui-même les afflux de réfugiés Africains de « menace »pour la sécurité du pays et son caractère juif,et institutionnalise ainsi la catégorie d »infiltré ». Par la suite, un amendement publié en 2014 vient permettre l’internemen tdes « infiltré.es » dans des centres de rétentions dès leur entrée sur le territoire pendant trois mois, ainsi que la possibilité de les interner à tout moment dans un centre dit »ouvert » (possibilité de sortir la journée sous certaines conditions), pendant un an.

Ce centre c’est celui de Holot, situé au Sud de la Palestine occupée, d’une capacité de plusieurs milliers de personnes, il fut ouvert fin 2013. Fermé en 2018, à la suite de l’achèvement de la construction par l’État sioniste d’une clôture électrique gigantesque de 242 km le long de la frontière avec le Sinaï, ce sont approximativement 13 000 immigrants qui auront été enfermés à Holot, alors le plus grand centre de rétention du monde.

Mais pour l’État sioniste, la politique raciste et anti-migratoire n’est jamais suffisante. Rappelons que le régime fasciste israélien entretien, entre autres, un racisme négrophobe au sein même de la population israélienne, en refusant par exemple la judéité de certaines communautés éthiopiennes ou en imposant une discrimination institutionnalisée à l’encontre des personnes noires.

Pour expulser les migrants notamment africains qu’il juge indésirables, il a également recours au « retour volontaire ». Si cette méthode est employée dans les politiques anti-migratoires des pays européens, Israël va plus loin en désignant par « retour volontaire » une pratique en réalité coercitive qui vise à faire partir des migrants en quête d’asile sous la contrainte. En passant des accords secrets avec des pays tiers, en l’occurrence le Rwanda et l’Ouganda, pour des retours dits « volontaires », Israël expulse des personnes devant bénéficier d’une protection internationale sans afficher une authentique violation du droit d’asile.

A travers ses efforts pour tenter de légitimer l’occupation et la répression du peuple palestinien, l’État sioniste a acquis une certaine « expertise » dans le domaine de l’oppression administrative à des fins politiques. Ses outils juridiques de répression d’abord destinés aux Palestinien.ne.s puis élargis aux personnes immigrées sont désormais observés avec attention et inspirent les États capitalistes européens.

Les propos d’un représentant israélien du groupe d’experts sur l’immigration de l’OCDE en 2016 en sontr évélateurs : « Il y a quelques années quand je parlais des politiques israéliennes j’étais le seul à utiliser le terme infiltré et la politique d’asile israélienne passait pour une aberration. Aujourd’hui, j’entends Frontex parler d’infiltrés et les représentants de la Hongrie, de la Bulgarie et de la Slovénie viennent me voir à la fin des séances pour me demander comment est-ce qu’on fait pour réduire leur nombre ».

Cette énième loi « immigration » de l’abject Darmanin n’est donc que la continuité de la politique anti migratoire européenne, raciste et capitaliste, qui a également cours en Israël. Nous sommes anti-racistes, anticapitalistes, anti-impérialistes et affirmons que personne n’est illégal, ni en France ni en Palestine occupée, ni ailleurs.

Nous appelons donc à rejoindre les mouvementscontre la construction d’un C.R.A à Nantes et contre la « loi immigration » :

– cet après-midi 14h parking mcDo (BOYCOTT) Beaujoire : contre la construction d’un CRA

– 16h30 miroir d’eau : manifestation de soutien à la Palestine !

– demain 11h miroir d’eau : contre la loi immigration.

FREE PALESTINE – REFUGEES WELCOME