Depuis 3 ans dure au lieu-dit le Marais (Mauves-sur-Loire), une histoire agricole emblématique autour de la transmission, de l’agrandissement et de l’installation qui, le 20 avril a atteint son point d’orgue !

//// Un programme de la journée puis le pourquoi du comment avec l’historique et les réactions proposées

### 1 ) Programme provisoire :

– RDV à 10h à l’écoferme des 1001 pattes (Graslan, Carquefou)
– 11h convoyage à pied, en tracteur ou en vaches, du matériel de clôtures depuis la ferme de Graslan vers la ferme du Marais.
– Arrivée au Marais vers 11h30, plantation des clôtures pour les vaches, et de quelques arbres.
– 12h début du pique-nique à la ferme du Marais (Mauves-sur-Loire).
Si vous avez loupé le départ, RDV directement au niveau du 913 Le Clos du Tertre, Mauves- sur-Loire
– Dans l’après midi : tentative d’entrer en contact avec le cédant pour avoir un bail.

### 2) Historique

En 2018, nous – Josselin (l’Ecoferme des 1001 Pattes) et Yann (Les Sorbets Paysans) – nous sommes associés pour reprendre la ferme du Marais à Mauves sur Loire.
Cette exploitation est à deux pas des terres que Josselin a reprises en 2017 avec Terre de liens (au lieu-dit Graslan à Carquefou) et le fond de vallée protégé par le conseil départemental (Espace Naturel Sensible de la Seilleraye et du Vallon Gobert).
Le projet prévoit une conversion de ces terres en bio, de planter de nouvelles haies et surtout de mettre en place plusieurs ateliers avec la continuité de l’activité de Josselin (bovins et oeufs vente direct), l’arrivée de Noémie (oeufs et farine vente directe), des fruits de toutes les couleurs pour les sorbets de Yann, et laissant de la place pour un projet maraîchage et paysan boulanger (en attendant d’autres porteurs de projets).

Un projet qui permettait donc plusieurs installations au-delà des nôtres (notamment Noémie la compagne de Josselin) et ce à proximité de l’axe Ancenis Nantes.
Après plusieurs mois de tergiversation, le propriétaire a confié la vente de ses terres et des bâtiments à la SAFER en 2018.

La reattribution de l’exploitation est proposée au comité technique.
Dossier déposé, nous devenons attributaires le 9 mai 2019 par décision du comité d’attribution avec autorisation d’exploiter par les deux autorités de tutelles de la SAFER (Finances et DDTM).

Nous sommes alors les seuls à pouvoir cultiver ces parcelles. Sauf qu’un an après cette décision le propriétaire n’a toujours pas finalisé la vente.
Nous avons l’autorisation d’exploiter certes, mais pas celle d’accéder aux terres.
Nous décidons alors de lancer la procédure pour terres en friche ou incultes (une terre agricole manifestement non exploitée depuis trois ans peut faire l’objet de cette démarche, procédure à déposer en préfecture).
Il s’agissait d’obtenir un droit au bail pour exploiter les terres du Marais, afin d’accélérer la vente et finalement de faire courir un délai.
Mais après 2 ans de procédure, trois jours avant la visite sur site de la commission, le proprié-taire fait procéder illégalement à un broyage des parcelles.
Le propriétaire n’est plus exploitant agricole il a donc perdu l’autorisation d’exploiter. Nous seuls, en sommes bénéficiaires.

Le 20 Avril, alerté par un voisin, Josselin s’est rendu sur place pour prendre des photos.
Il constate qu’un GAEC avait mis à disposition son tracteur.
Le propriétaire du tracteur, correspondant SAFER de la FNSEA, n’était pas sans connaître la situation du Marais quand il a mis à disposition son matériel.

La visite de Josselin au seuil de la propriété n’a pas été appréciée, valant à Josselin de se faire agresser physiquement par le propriétaire.

/// Que s’est il passé ?

Cela faisait 1 an que le propriétaire de la ferme du Marais essayait de vendre dans le dos des parties prenantes (nous et la SAFER) l’habitation d’exploitation (non inclus dans le projet), les terres et les bâtiments agricoles par une agence immobilière de Thouaré-sur-Loire. Malgré le respect des procédures nous subissions encore la pression de la spéculation foncière qui est depuis plusieurs années le frein à nos installations.
Et nous ne savons pas si la suite logique ne serait pas de voir un des gros céréaliers du coin venir labourer et semer ces terres tant que rien n’est officiellement conclu.
Après cette action illégale qui s’affranchit de notre autorisation d’exploiter nous entendons la faire respecter.

### 3 ) Réaction :

Nous vous appelons donc à une occupation symbolique des terres du Marais dans le cadre d’un pique-nique festif et fédérateur le Samedi 15 Mai.

Au-delà d’un moment convivial, il s’agit d’adresser un message fort et clair en prenant racines, tracteurs, bottes et sabots sur ces terres : l’installation des jeunes paysan(ne)s doit prévaloir.
Le parcours à l’acquisition de terres (sans parler de celui de l’installation) ne devrait pas être un parcours du combattant comme nous l’avons supporté depuis 3 ans … sans rien avoir à ce jour, pas même un bail.
Nous appelons donc à une convergence des luttes, des tracteurs, des voitures, des contacts et de leurs réseaux pour ce 15 mai. Pour que chaque jeune qui s’installe voie et entende concrètement qu’il aura le même soutien pour son projet. Et que, oui, on peut rivaliser contre les « gros ».
Face à ces grands propriétaires et grosses exploitations qui ont les bras longs et grand appétit d’hectares, ce réseau militant pour une agriculture plus humaine et écologique, doit faire entendre une voix commune dans sa diversité.
Se montrer avec la même force qu’il a su nous apporter suite à notre appel de détresse du 20 avril où tout a failli être perdu pour nous.

Nous avons reçu en effet une avalanche de soutiens (Confédération paysanne, GAB44, LPO, ZAD, jeunes paysans, Bretagne vivante, les Coquelicots …) et chacun a fait jouer de ses réseaux.
Merci !

Nous souhaitons remercier ce rouleau compresseur, qui a fait bouger beaucoup de sphères là-haut. La situation semble peut être se débloquer, mais il faut frapper le fer, le bitume et les champs tant qu’ils sont encore chauds :

PASSONS à l’action ce 15 mai. Que notre cas serve d’exemple et d’essai transformé. Installons des vaches sur place en squateuses à cornes, symbole de notre paysannerie. PASSONS en force sur les terres avec tous vos moyens du bord, sabots, tracteurs, voitures… arbres bocagers à replanter.

PASSONS le message : nous ne voulons plus que ce genre de situation arrive à d’autres paysans, et si ça arrive nous les soutiendrons.

PASSONS un bon moment : avec un pique nique, que chacun apporte sa bonne humeur, ses produits paysans à partager.