Face aux attaques contre l’accès aux soins, organisons la riposte !

Cela fait des années que médecin·e·s et soignant·e·s multiplient grèves, actions, pétitions, manifestations, interventions médiatiques pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail due à une politique de réduction de coûts, peu importe les conséquences sur la qualité des soins.

La crise sanitaire a mis en avant toutes les conséquences désastreuses de ces politiques d’austérité : des patient·e·s qu’on trie, qu’on laisse mourir faute de matériel ou de lits, ou dont on laisse traîner les maladies réduisant ainsi leur chance de survie ou de vie en bonne santé. Sur 100 000 mort·e·s du covid-19, combien aurait pu être sauvé.e.s avec un meilleur système de santé ? Il est impossible de le savoir. Est-ce qu’un meilleur système de santé aurait permis d’alléger les terribles sacrifices qu’on nous a demandé au nom de la crise sanitaire ?

Cela fait tellement longtemps que l’on entend dire qu’il n’y a pas d’alternative, qu’il faut à tout prix réduire les coûts (pour quoi déjà ?!), que nous nous sommes résigné·e·s, que nous finissons par trouver normal que les soignant·e·s soient débordé·e·s, qu’ils et elles soient épuisées au point de se mettre en danger eux- mêmes et nous, patient·e·s. Nous finissons par trouver normal d’attendre des heures sur un brancard lorsque nous allons aux urgences, et que, dans l’urgence précisément, on finisse par se sentir comme dépossédé·e·s de nos corps : on n’a plus le temps de nous expliquer, de prendre soin…

Quelles conclusions en tire le gouvernement ? Aucune. La tempête n’est pas encore passée que les suppressions de lits continuent de plus belle partout, notamment à Besançon, Caen, Limoges, Longjumeau, Marseille, Nice, Reims, Rouvray, Saint-Ouen, Strasbourg et Tours.

À Nantes, le projet de regroupement de CHU sur l’île de Nantes prévoit moins de lits, moins de soignant·e·s dans un territoire qui connaît un important vieillissement de sa population et une croissance démographique exceptionnelle. Le futur CHU de Nantes propose de mettre de l’argent dans un bâtiment-vitrine qui fera parler de lui à l’international, mais sacrifiera la qualité des soins et les conditions de travail des soignant·e·s.

S’il y a un enseignement à tirer de la crise sanitaire, c’est que nous devons agir pour sortir la santé de la logique économique, comptable, rentable, pour notre bien à toutes et tous.

Permettre à tout le monde de se faire soigner procède d’un choix politique, d’une vision du monde. Cette vision selon laquelle la santé n’est pas une marchandise, les personnes âgées ne sont pas des dépenses et l’hôpital pas une usine dans laquelle les patient·e·s sont des flux à gérer.

Et si nous lancions une grande offensive pour gagner l’accès aux soins que nous méritons ? Pour construire un système de santé à la hauteur de nos besoins ? Nous vous invitons à une assemblée générale à Nantes le samedi 8 mai pour organiser ensemble une manifestation d’ampleur nationale fin juin. Cette manifestation se donnera pour objectif d‘occuper le site prévu pour le transfert du CHU et d’y organiser un festival. Cette mobilisation peut nous donner un objectif concret pour sortir du sentiment d’impuissance qui nous paralyse depuis le début de la crise sanitaire. Nous espérons que chacun·e d’entre vous pourra trouver une place dans l’AG et dans des groupes de travail pour se sentir utile à cette lutte.


                                                                             CONTRIBUE À L’ORGA !


               Assemblée Générale pour préparer le festival de fin juin, 8 mai 16h – Maison du peuple