La fête de la musique à Nantes est une date qui revêt une importance particulière cette année. Nous avons encore toutes et tous en mémoire les lacrymos, les chiens et les tonfas de la police qui se sont abattus sur les fêtard·e·s quai Wilson il y a deux ans et qui ont tué Steve. Aucun policier ni membre de la chaîne de commandement n’a encore été condamné : au contraire, depuis la répression n’a pas cessé de s’abattre sur ceux qui font la fête.

La pandémie a offert un prétexte au pouvoir pour banaliser le fait d’envoyer la police en armes contre des fêtard·e·s : un an après la mort de Steve le cortège festif est gazé par la police et le chauffeur du camion sono est arrêté et poursuivi en justice. En novembre dernier, un jeune de 20 ans perd son œil à cause d’une grenade de désencerclement lancée à l’intérieur d’une maison où il faisait la fête. En janvier, des moyens dignes de l’antiterrorisme sont mobilisés pour arrêter les organisateur·ice·s d’une rave-party à Lieuron. Encore nombreux sont les cas, médiatisés ou non, de personnes gazées, frappées ou interpellées pour avoir organisé ou participé à une fête.

Outre les fêtes, c’est la vie sociale elle-même qui est mise en danger. La culpabilisation constante associée à la répression est venue tuer les liens sociaux et politiques, jusqu’à nous faire craindre la rencontre et l’inconnu.

Cette année, le 21 juin s’inscrit donc dans cette période particulière de répression de la fête, mais aussi dans un contexte ou des milliers de personnes ont investi à plusieurs reprises les centre- villes à Rennes, Nantes ou Paris pour danser derrière les sound-system en soutien à la rave de Lieuron, où en Belgique des milliers de personnes se rassemblent pour faire la fête dans un parc malgré les assauts de la police, où des milliers de fêtes sauvages continuent de s’organiser partout.

Le 21 juin est l’occasion de rassembler toutes ces énergies pour investir la ville, revendiquer le droit à faire la fête et exiger la justice pour Steve.

Du 18 au 21 juin aura également lieu un week-end de résistance contre un projet d’extension de sablières à Saint-Colomban, à quelque kilomètres de Nantes. Des milliers de personnes sont attendues de toutes la France, c’est donc l’occasion de donner une envergure nationale à la fête de la musique de Nantes.

Pour préparer cette date dès maintenant, nous vous invitons à une première réunion le samedi 24 avril à 15h à la Maison du peuple de Nantes.