Samedi dernier, la rue a revêtu son plus bel habit. De beaux défilés tout en couleurs dans près de 50 villes en France, dansant au rythme de la musique poussée à plein volume. Une contestation bruyante et éclatante pour soutenir Tristan, en prison pour une fête, pour obtenir justice pour Steve ainsi que pour faire pression contre les lois liberticides.Dans l’immense majorité des marches pour les libertés, les chars ont pu défiler dans une ambiance festive et déterminée. Nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui se mobilisent contre la loi sécurité globale pour leur accueil et leur solidarité.

Pourtant à Limoges et Montpellier, 3 chars ont été saisis sans la moindre justification après les manifestations. À Paris, 18 chars n’ont même pas pu rejoindre le départ prévu, le préfet de police Didier Lallement et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin les assimilant publiquement à une rave party illégale, bien que partie prenante de la manifestation déclarée. Une tentative mensongère de discréditer nos revendications et nos modes d’expression, d’empêcher toute convergence et de justifier les entraves aux libertés individuelles dont ils se sont rendus coupables. Des policiers grimperont même à bord des véhicules pour faire descendre les personnes en les bastonnant vigoureusement sans raison légitime et en cassant volontairement des instruments de musique. Clés de sol contre clés de bras… 10 camions remplis de matériel seront saisis, avant d’être restitués au compte-goutte dans la semaine sans poursuites. Une manœuvre absurde dénoncée par l’ensemble des organisations prenant part aux marches pour les libertés.

Il est évident que le gouvernement ne s’attendait pas à une telle mobilisation et qu’il compte bien faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la contestation de croître. Loin de nous intimider, cela ne fait que renforcer notre détermination et la solidarité de celles et ceux que nous avons rencontré sur notre chemin. Manifester est notre droit le plus légitime et nous comptons bien en faire usage !

Par ailleurs, nous avons appris ce mardi que la demande de mise en liberté de Tristan a été refusée, sur réquisitions du parquet et du juge d’instruction alors même que l’ARS de Bretagne a déclaré que le rassemblement du réveillon n’avait causé aucun cluster. Le procureur de Rennes Philippe Astruc étouffe le meurtre de Steve depuis plus de 18 mois mais emprisonne à la va-vite un teufeur suspecté d’avoir fait danser. C’en est trop !

C’est un nouvel affront pour une jeunesse d’abord délaissée puis criminalisée par toute une classe politique qui se cherche un bouc-émissaire pour faire oublier son incompétence dans la gestion de la crise sanitaire. Nous n’accepterons plus que toute une partie de la population soit sacrifiée, ses besoins méprisés et sa culture discriminée !

Chaque jour de nouveaux comités de soutien se créent et préparent de nouvelles actions partout en France. Fort.es d’une mobilisation qui ne cesse de croître, nous appelons à ne pas ranger les sound systems, les pancartes et banderoles tant que nous ne serons pas entendu.e.s. Nous avons laissé le gouvernement aller bien trop loin dans l’application de ses mesures liberticides et nous refusons de continuer d’en subir les conséquences !

C’est dans ce contexte que nous appelons à une mobilisation pour exiger la libération de Tristan et justice pour Steve, ce samedi 23 janvier à Rennes, ainsi que dans d’autres villes à l’initiative de comités locaux (Tours, Bordeaux, Dijon, Lille…).

Le 30 janvier, nous appelons de nouveau à rejoindre l’ensemble des cortèges des marches pour les libertés dans toutes les villes de France ! Pour défendre nos droits, nos libertés, nos cultures et nos modes de vie contre les lois liberticides. Pour libérer Tristan, pour stopper les poursuites démesurées contre les inculpés de la Maskarade et enfin arracher justice pour Steve !

Les comités de soutien aux inculpés de la Maskarade,
La Coordination Nationale des Sons.