Violences policières : ni oubli ni pardon

Le 26 octobre cela fera 6 ans que Rémi Fraisse, jeune botaniste de 21 ans, a été tué par une grenade offensive de la gendarmerie sur la ZAD de Sivens, dans le Tarn.

La mort de Rémi fait suite à une journée de rassemblement festif durant laquelle les opposant.e.s à la construction d’un barrage destiné à l’agriculture intensive protestaient contre la destruction de 48 hectares d’espaces naturels, dont 29 hectares de zone humide.

Depuis, la Justice a déclaré les travaux du barrage illégaux, donnant raison aux militant.e.s et à Rémi…

Bernard Cazeneuve, alors Ministre de l’Intérieur, déclara qu’il ne s’agissait pas d’une bavure et les gendarmes bénéficiaient d’un non-lieu.

La France est le seul pays européen à utiliser des munitions explosives lors de la répression des manifestations. Des fabricants de telles armes mutilantes et parfois mortelles destinées à la répression intérieure ont pignon sur rue en Bretagne ; notamment Redcore à Lanester (avec ses lanceurs de balles dites de défense (LBD)) et Nobelsport à Pont-de-Buis (29) pour les grenades.

Les manifestations sociales (de la Loi travail aux gilets jaunes…en passant par les pompiers !), écologistes et les quartiers populaires sont les principales cibles de leur usage par la police. Parfois même les fêtes populaires, comme celle de la musique à Nantes en juin 2019, avec la mort de Steve ! Tout ce qui dérange le Pouvoir d’une manière ou d’une autre. Cette utilisation massive a aussi une dimension mercantile : le « maintien de l’ordre à la française » (méthodes, logistique et… matériel !) est exporté, même vers des pays peu vertueux en matière de « Droits de l’Homme »…

L’État s’acharne sur les militant.e.s des luttes contre les projets écocides et inutiles, comme sur tous les fronts qui représentent une menace au système capitaliste, bafouant tout ce qui pourrait faire obstacle au marché, y compris lois et démocratie.

Les militant.e.s sont criminalisé.e.s et les violences policières banalisées. Au niveau européen, les États collaborent pour poursuivre les contestataires, via le mandat d’arrêt européen. Ainsi, Vincenzo Vecchi, peintre en bâtiment, militant anticapitaliste et anti-fasciste italien, a été arrêté à Rochefort en Terre, là où il vit depuis plusieurs années, en août 2019 à la demande de l’État italien (et de son ministre de l’Intérieur d’alors, M. Salvini, d’extrême-droite). Il avait participé à des manifesta-tions en 2001 (Gênes) et 2006 (Milan). Grâce à la mobilisation de ses ami.e.s qui ont montré les failles dans son mandat, il a été libéré. Le jugement final est attendu pour le 4 novembre.

La peur est une arme que le Pouvoir agite pour diviser, démobiliser, annihiler critiques ou questionnements et désactiver toute aspiration à un monde meilleur…

N’oublions pas Rémi ni les autres !

Résistance et solidarité.

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