Alors que la crise de l’accès au logement se dégrade encore sur Angers, qui frappe encore plus fort les étudiant-e-s en cette rentrée, que le 115 continue de refuser chaque soir des hommes, femmes et enfants, que les CADA demeurent saturés, que plusieurs lieux de vie sont toujours menacés d’expulsion… c’est au tour de la Grande Ourse de passer en procès, et de se retrouver, elle aussi, menacé d’expulsion, en pleine crise sanitaire.

Depuis le début de l’été, c’est pas moins de trois squats qui se trouvent sous le coup d’une expulsabilité. Cela fait bientôt deux mois que des hommes, des familles, des mineur-e-s isolé-e-s vivent dans l’angoisse d’une expulsion qui peut arriver chaque matin, dès 6h. Le 1er septembre, à 16h, au tribunal Pierre de Coubertin, la Grande Ourse passe en procès. Le propriétaire, M. Baudaire, patron des restaurants la Boucherie, grand promoteur immobilier, a décidé unilatéralement de mettre à terre le processus de négociations qui pouvait aboutir à la signature d’une convention d’occupation, et demande l’expulsion de tous ses habitant-e-s, mais aussi de ses activités diverses et variés : espace de gratuité pour les personnes en situation de grande précarité (café, friperie, distribution de produits bio et auto-produit par l’association RAARE), bar associatif et générateur de liens sociaux, ateliers permettant le développement d’activité pour des personnes précarisées (coiffure, réparation de vélo, musique, bidouilles électroniques…), espaces de résidence artistique… Le tout, dans un contexte sanitaire particulièrement tendu, avec le spectre d’une deuxième vague de plus en plus présent.

Les pouvoirs publics, non seulement absolument défaillant dans leur mission d’hébergement et de logement pour les personnes confrontées à la crise de l’accès au logement, risquent également de ne pas satisfaire leur mission de protection sanitaire des populations. En tous les cas, cela est clair qu’une vraie guerre aux squat est lancée, derniers refuges pour de nombreuses catégories de population. Expulsions illégales et immédiates sans procédures ordonnées par la préfecture, jugements à répétition, on sait maintenant également que la mairie et la société publique ALTER essaient d’attirer des entreprises qui ont pour objectifs de lutter contre les squats, tout en dégradant et précarisant l’offre locative : séduisant des propriétaires qui ont crainte que des bâtiments inoccupés, parfois de longues date, servent de refuge à des personnes sdf, elles se proposent de mettre en location ces bâtiments vides sous une forme « low cost », avec des bails… sans durée déterminée. Du jour au lendemain, ces locataires peuvent se retrouver… à la rue.

IL EST PLUS QUE TEMPS QUE DES REPONSES AFFIRMATIVES ET REELEMENT SOCIALE SOIENT PROPOSEES PAR LES POUVOIRS PUBLICS. IL EST TEMPS QUE LE TOUT REPRESSIF CESSE ET QUE LES BATIMENTS SOIENT EXPULSES, SANS RELOGEMENT, SANS PROPOSITION DE CONVENTION. NOUS EXIGEONS UN MORATOIRE SUR TOUTES LES EXPULSIONS, ET QUE CELUI-CI SOIT ABSOLU AU GRAND MINIMUM LE TEMPS QUE LE PERIL SANITAIRE SOIT ECARTE. NOUS EXIGEONS DES ANNONCES CLAIRES DE LA PREFECTURE ET DE LA MAIRIE CONCERNANT LES SQUATS ET PLUS LARGEMENT SUR LA POLITIQUE DU LOGEMENT DES PERSONNES LES PLUS PRECARISEES. UN TOIT C’EST UN DROIT.