Vidéoconférence avec des membres du collectif Stop Bzdurom (Stop Bullshit) sur la répression contre les LGBTQ+ en Pologne (le 11 août à l’ancienne gare de Luméville à côté de Bure)

D’après une étude de l’ILGA de 2020, ce qu’on appelle la Pologne est devenue le pays le plus homophobe d’Europe. Mais pour n’importe quelle personne LGBTQ+ qui y vit, ce n’est pas surprenant. On a vu une montée des politiques homophobes et transphobes depuis que le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir en 2015, et elles ont culminé avec la dernière élection présidentielle. Le président sortant d’extrème droite a été réélu après avoir mené une campagne ouvertement ultra-homophobe qui a donné le ton aux élections présidentielles. On peut apprendre dans cette campagne que les personnes LGBTQ+ ne sont pas des personnes, mais juste une idéologie, qu’ielles détruisent les familles polonaises, et des centaines de tonnes d’autres conneries. Pour les segments les plus fascistes et conservateurs de la société, c’était un signe clair que les comportements haineux et dicriminatoires envers les LGBTQ+ avaient maintenant un soutien total des plus hautes autorités du pays.

Dans le même temps, certaines autorités départementales ont commencé à mettre en place des soi-disant « zones anti-lgbt » dans leur jurisdictions, des sortes de restrictions des lois qui sont en théorie fondées sur la protection des familles polonaises, mais créent en réalité des zones où les communautés LGBTQ vivent de très fortes oppressions, de la part du gouvernement d’une part et de la part de la société d’autre part. Les « zones anti-LGBTQ » sont apparues sur un tiers du territoire du pays. En même temps que ces évènements, des voitures portant de grandes banderoles et des mégaphones sont apparues dans certaines villes. On peut y lire ou y entendre que les personnes lgbtq sont en fait des pédophiles, ou que les personnes qui se battent pour l’avortement veulent « sexualiser » les enfants polonais (sic!).

Le 27 juin 2020, à Varsovie, l’une de ces voitures a été détruites. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un exprimait sont désaccord avec la propagande homophobe que ces voitures propagent. Le jeune collectif anarcha-queer appelé « Stop Bzdurom » (Stop Bullshit) est particulièrement connu pour son action contre ces voitures et contre les organisations qui les financent (« Foundation Pro »). Iels se décrivent elleux-mêmes comme « travaillant pour les LGBTQ+ – intelligent.e.s, instruit.e.s, courageux.ses, et avant tout, influent.e.s. Ce qui nous différencie des autres groupes LGBTQ+ de Pologne, ce sont nos tronches sans gêne, notre manière de n’éprouver aucun regret, et nos méthodes dont ni TVP.info (chaîne d’ »information » liée au gouvernement), ni aucun autre connard de droite n’oserait rêver. Tout ce qu’on fait ici répond à la colère face aux actions cruelles, violentes et mal conçues des fanatiques. »
Ce ne fut donc pas une surprise quand le 14 juillet, tôt le matin, la police a perquisitionné un appartement où vivait une personne du collectif. Les policiers ont brutallement sorti Margot de son appartement (en pyjama, sans chaussures, sans chaussettes et sans pull) et l’ont jeté dans une voiture banalisée, tout en l’insultant et la menaçant de mort, la traitant de pédé et de tocard. La militante a été retenue toute la nuit et relâchée le jour suivant par le tribunal, sans détention. Elle a maintenant besoin de soutien financier pour elle-même et pour d’autres personnes en danger, ainsi que pour les actions à venir de son collectif.

Pour l’instant, Margot et son collectif ont besoin d’environ 4000 euros pour les avocats et 4000 euros pour la campagnes queer qu’iels veulent commencer le mois prochain. Tous les fonds récoltés au-dessus de ce montant seront donnés à l’Anarchist Black Cross polonaise, et à des activités anti-répression. Pour soutenir, des gens ont décidé de faire une vidéoconférence avec des gens de Stop Bzdurom, et un repas de solidarité à l’ancienne gare de Luméville pour récolter des fonds. Ca se passera le 11 août.

C’est aussi possible de faire des dons individuels. On peut trouver des informations sur comment donner, et sur Stop Bzdurom sur le site internet :
stopbzdurom.pl/help-us

On aimerait aussi t’encourager à exprimer ta solidarité de la manière qui te convient.

Planning de la soirée, le 11 août à l’ancienne gare de Luméville à côté de Bure :

19h – repas
20h – vidéoconférence
Après la conférence – Projection du film « Tu nie chodzi o ludzi » (Il ne s’agit pas de personnes) C’est un montage d’assemblée des autorités départementales polonaises pendant les débats sur les lois des « zones anti-LGBTQ ». C’est intéressant mais horrible pour du cinéma.