Tous les jours, des jeunes mineur.e.s étranger.e.s arrivant seul.e.s à Nantes, demandent une protection auprès des services de l’Aide Sociale à l’Enfance, compétence du Conseil Départemental de la Loire-Atlantique.

Depuis plusieurs années, les dynamiques de prises en charge sont liées à une politique du soupçon, appliquant un système dérogatoire de protection de l’enfance. Ces jeunes sont évalué.e.s sur la base de critères subjectifs et aléatoires, tel que l’apparence physique ou le comportement. Bien que ces évaluations aient déjà fait l’objet de nombreuses études montrant leur absurdité et la violence institutionnelle qu’elles reproduisent, c’est à partir de ces éléments que les jeunes sont mis à la rue.

Alors que la période d’évaluation doit permettre la mise à l’abri du jeune nouvellement arrivé.e, ces dernier.e.s sont laissé.e.s à la rue, sans protection ni accompagnement social et sanitaire. Lorsque l’association en charge de leur évaluation réfute la minorité, le/la jeune est laissé.e à la rue, sans protection minimale le temps de son recours et au mépris des droits fondamentaux des enfants de moins de 18 ans.

En 2019, plus de 250 jeunes se sont retrouvés livrés à eux-même dans les rues de la Ville.

De plus en plus de jeunes filles prennent la route de l’exil jusqu’en Europe, parcours très souvent violent. Se trouvant à l’intersection de plusieurs discriminations, ces adolescentes sont davantage vulnérables et exposées aux abus et à l’exploitation lorsqu’elles sont mises à la rue.

Enfin, par dessus ces violences institutionnelles, et comme lors de chaque campagne municipale à Nantes, la question sécuritaire semble toujours pointée du doigt les mêmes coupables : les personnes exilées, et particulièrement les jeunes mineur.e.s non accompagné.e.s.
(https://www.mediacites.fr/enquete/nantes/2020/02/13/insecurite-au-centre-ville-de-nantes-deux-associations-de-commercants-accusent-les-migrants/)

Nous, des jeunes mineur.e.s exilé.e.s, l’espace TAMO, l’école Hors les Murs et Ovale Citoyen, appelons donc à nous rassembler pour exiger le respect des droits fondamentaux et montrer notre solidarité face aux discours haineux ambiants.

Rendez-vous samedi 7 mars à 14h00 sur la place du Bouffay.