NOUS RECEVRONS LE 06 JUIN PROCHAIN A 19H30 AU SEIN DE LA LIBRAIRIE A.JAPPE ET C. HOMS QUI NOUS PRESENTERONT LE NUMERO 1 DE L’EXCELLENTE REVUE JAGGERNAUT

L’anticapitalisme tronqué, lieu de fusion du populisme transversal

Il n’est pas besoin d’être un « anti-système » féroce pour faire admettre à presque chacun que le monde va très mal. Il suffit de lire un journal bourgeois de qualité moyenne pour s’en convaincre chaque jour. Et, de ce point de vue, il ne serait donc pas nécessaire de fonder une nouvelle revue pour diffuser la mauvaise nouvelle.

En revanche, quant à identifier les causes des malheurs en cours, c’est tout autre chose ! Le sujet contemporain se trouve face à une myriade de tentatives d’explication, dont le point commun principal est de ne pas avoir de point commun et de se fragmenter dans une mer d’explications partielles.

Ce qui manque, et qui manque cruellement, c’est la théorie, des efforts cohérents pour comprendre la réalité à travers une théorie. Dans une société habituée depuis longtemps à l’acceptation passive de tous, où les seules forces organisées sont celles qui veulent la poursuite du capitalisme et du spectacle, il est évident que ce que nous devons accomplir aujourd’hui est la critique impitoyable de tout ce qui existe.

Jaggernaut est à l’origine le nom du char processionnel de la déesse hindoue Vichnou. « Le culte de Jaggernaut », écrit Marx, « comprenait un rituel très pompeux et donnait lieu à un déchaînement du fanatisme qui se manifestait par des suicides et des mutilations volontaires. Les jours de grandes fêtes religieuses, des fidèles se jetaient sous les roues du char portant la statue de Vichnou-Jaggernaut ». Une métaphore, que Marx va employer à plusieurs reprises en parlant des êtres humains jetés « sous les roues du Jaggernaut capitaliste », afin de pointer la dimension sacrificielle, fétichiste et destructrice du capitalisme.

Se voulant une passerelle entre les mondes germanophone, lusophone et francophone,?Jaggernaut constitue la première revue en langue française liée aux courants internationaux de la « critique de la valeur » et de la « critique de la valeur-dissociation ». Inspirée par Marx mais sans s’y limiter, la critique de la valeur-dissociation procède d’une critique radicale du travail et de l’argent, de la marchandise et de la valeur marchande, de l’Etat et du patriarcat, du sujet moderne et des idéologies de crise.