Le gouvernement a annoncé lundi dernier sa « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux » dont le point nodal est la multiplication par 16 des frais de scolarité pour les étudiant-e-s étranger-e-s non-européen-ne-s : de 170€ à 2770€ pour une licence, de 243€ et 380€ à 3770€ pour un master ou un doctorat. Des sommes exorbitantes qui excluent de fait les étudiant-e-s étranger-e-s les plus pauvres, notamment celleux venu-e-s d’Afrique (qui représentent actuellement la moitié de ces étudiant-e-s), c’est donc bien une nouvelle mesure raciste qui s’inscrit dans le tableau de chasse du gouvernement.

Dans le même temps un rapport de la Cour des Comptes préconise l’augmentation des droits universitaires pour tou-te-s, notamment les masters qui devraient passer à 965€ (soit une multiplication par quatre). Si le gouvernement s’est empressé de démentir cette augmentation, il ne fait pas de doute que celle-ci arrivera dans les mois ou années à venir.

Les universités françaises en viennent ainsi petit à petit à s’aligner sur le modèle anglo-saxon, qui avait déjà suivi cette trajectoire il y a quelques années : augmentation des frais pour les étranger-e-s, puis pour tou-te-s, en arrivant aujourd’hui à la somme de 11000€ à s’acquitter en moyenne pour pouvoir entrer à l’université. Ces montants exorbitants obligent les personnes les plus pauvres qui souhaitent étudier à s’endetter sur 40 ans dès la sortie du BAC, dès lors elles sont déjà de futures travailleuses pour le reste de leur vie. Le stress que cela engendre pousse les étudiant-e-s à bout, en Angleterre ce système a conduit à une augmentation de 50% des suicides chez les étudiant-e-s ces dernières années et 39% d’entre elles et eux souffrent de dépression.

Dans la lignée de la loi ORE et de ParcourSup l’année dernière, l’augmentation des frais d’inscription visent à éloigner les plus précaires de l’université et à obliger les étudiant-e-s à s’insérer dans le monde du travail dès la sortie de leurs études. Le gouvernement Macron lance une série d’attaques sans précédent sur l’université et la jeunesse en général, et veut rapidement sonner le glas d’une université ouverte et protégée des intérêts privés. La dernière fois qu’un gouvernement avait tenté d’augmenter le coût de l’inscription à l’université c’était en 1986 avec la loi Devaquet, plus d’un million de jeunes avait alors prit la rue et réussi à faire annuler le projet de loi !

Il est urgent nous aussi de nous mobiliser dès maintenant contre toute hausse des frais universitaires, pour les étudiant-e-s français-e-s comme étranger-e-s !