Appel à l’initiative l’Alternative libertaire Lorient, auquel se joignent différentes organisations, dont le groupe René Lochu

Avortement : ici comme ailleurs, le combat doit continuer !

Alors que des avancées historiques ont eu lieu dans différents pays, légalisant enfin le droit à l’avortement, la lutte reste permanente pour que l’interruption volontaire de grossesse reste non seulement possible, mais aussi applicable dans de bonnes conditions.

Après Chypre en mars, c’est l’Irlande qui a légalisé l’avortement depuis le mois de mai. Cette victoire par référendum a été possible suite à une mobilisation populaire et massive, touchant des femmes et des hommes de tous milieux. En Argentine, après des semaines de manifestations, des années de mobilisations croissantes sur les questions féministes et une première acceptation du projet de loi par l’assemblée, l’avortement restera illégal suite au lobbying du Vatican, à l’intervention directe du pape dans les débats – qui l’a comparé aux pratiques nazies – et à un fort engagement réactionnaire (des communautés évangéliques et catholiques). Ainsi, pour des victoires, même historiques, ce sont encore trop de pays dans lesquels l’avortement n’est pas autorisé. Ce qui oblige les femmes à se mettre en danger avec des avortements clandestins, pratiqués dans des conditions souvent extrêmes, et qui causent la mort d’une femme toutes les 9 minutes dans le monde. Sans parler des séquelles sociales, médicales, gynécologiques…

Des droits menacés y compris en France

Ces dangers connus pour les femmes n’empêchent pas les réactionnaires de tous bords d’essayer de disposer du corps des autres comme ils l’entendent. En Pologne, le gouvernement intégriste veut retirer les quelques possibilités de recourir à l’avortement pour les femmes, y compris en cas de malformation du fœtus. Dans bien des pays, on assiste à un travail de sape de groupes « pro-vie », qui mènent régulièrement des campagnes présentant l’IVG comme un crime. Rhétorique d’ailleurs reprise par le président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens, qui a comparé l’avortement à un homicide. Cette même personne se réjouit de l’existence de la clause de conscience, qui permet aux praticiens de refuser de pratiquer une IVG. Or, cette clause a provoqué l’arrêt des accompagnements à l’avortement dans certains lieux de santé, faute de professionnel acceptant d’en pratiquer. Et ainsi, des femmes se retrouvent obligées de changer de département ou de région pour une IVG, si les délais légaux le permettent encore… une nouvelle fois, le corps médical, lieu privilégié de l’appropriation des corps des femmes par les hommes, fait un choix à la place des premières concernées. En parallèle, les subventions aux associations continuent de diminuer, menaçant d’autant celles qui accompagnent les questions de sexualité et de contraception notamment.

Alors que dans tant de pays des femmes se battent pour avoir accès à ce droit fondamental de disposer de leur corps, il est essentiel ce 28 septembre de leur amener un soutien plein et entier. Et de rappeler que même dans les pays où l’avortement semble acquis, ce droit peut à tout moment être remis en question. Ici comme ailleurs, il ne suffit pas de donner des droits, mais de les rendre effectifs (par des moyens financiers, matériels, de la formation et de la sensibilisation…).

Faisons de ce 28 septembre, journée du droit à l’avortement, une date féministe et de solidarité internationale !

Nos corps, nos choix, nos luttes !

Vendredi 28-09, Rassemblement place Aristide Briand à 18h

Amenez des foulards ou des tissus verts en soutien aux féministes d’Argentine !