L’édito, pour vous mettre en appétit

Gargarismes revient !

Pour ce numéro 9 nous avons choisi d’aborder des sujets qui ne sont pas toujours placés au centre des discours, qu’ils soient médiatiques ou politiques.

Ainsi, nous avons choisi de ne pas nous focaliser sur ce que l’on appelle abusivement « le » mouvement social. Il existe bel et bien, mais il nous semblait important de nous pencher sur la façon dont il se construit, se coordonne, ce qu’il oublie aussi parfois.

Le politique se cache parfois là où on ne l’attend pas, c’est pourquoi nous avons préféré parler par exemple des centres de formation agricole, plutôt que de l’université, ou encore parler du racisme dans les mouvements sociaux étudiants.

Puisque nous sommes un journal rennais, tous et toutes de Rennes et alentours – pour la rédac’, tout du moins – la question des lieux et de la façon dont on les occupe nous semblait aussi importante. Quels lieux sont au centre de notre attention ? Qui peut y accéder ? Quels conflits l’accès aux lieux peut-il générer, et comment les paroles qui s’y affrontent sont-elles réparties ? Nous avons voulu comprendre ce qui se joue dans certains quartiers, dans le centre, à Francisco Ferrer, et le rôle que peuvent prendre des distributeurs de parole dominants tels que Ouest France ou la Mairie.

Et comme on a envie de rendre visibles les lieux qu’on aime bien, qu’on a envie de valoriser, on vous a concocté une super cartographie des lieux féministes rennais, à afficher dans tous les salons, roulottes, toilettes plus ou moins sèches, bars de votre quotidien et de vos rêves !

Questionner où est le centre, c’est aussi se demander où l’on peut découvrir des leviers au changement. C’est à ça que sert, selon nous, la critique sociale (et le journal qui lui sert de prétexte). En ce sens, nous essayons d’aborder des questions d’injustices, d’inégalités, d’exclusions, de dominations articulées aux questions d’exploitations, moins visibles que d’autres problématiques.
On essaie de prendre le contrepied des pensées communément admises, et de faire des ponts entre certaines questions que l’on traite habituellement séparément. Des ponts entre luttes aussi, comme lorsqu’en mai les facteur·ices ont profité du temps que la grève dégageait pour faire le lien avec le bocage de la ZAD.

En allant questionner des expériences particulières, qui ne sont pas celles des « têtes d’affiches », des personnalités notables ou reconnues, on a déniché quelques « déclics », points de départ de politisations qui se font écho les unes aux autres.
Ce n’est donc pas par « pureté politique », par prétention d’exhaustivité, en tant qu’expert·es ou pour faire de l’avant garde, que nous allons piocher ces sujets. Mais bien parce que nous sommes les fruits de notre époque, c’est d’ici qu’on parle, et qu’on part.

N’hésitez pas à aller voir les anciens numéros, qui restent toujours d’actualité pour nombre d’entre eux.

Qui on est ? D’où on parle ?

Gargarismes est un journal pas-lucratif-pour-un-sou ouvert à contributions et coups de main, qui rassemble dans ses pages entre 10 et 20 personnes par numéro. Il est coordonné par un petit collectif réuni en association (Les amies de Gargarismes) qui vise un fonctionnement autogéré horizontal, qui se bricole au fur et à mesure.

Depuis le début, ce collectif a rassemblé entre deux et sept personnes. Pour ce numéro, nous sommes sept. Nous sommes blanc·hes et avons en majorité fait des études supérieures. On diffuse à notre échelle de la contre-information et des idées, souvent teintées d’anticapitalismes, d’antiracismes, de féminismes, d’antispécismes… puisque c’est là-dedans qu’on trempe, chacun·e à divers niveaux. Tout ce qu’on fait là est expérimental, on apprend et on teste, alors en conséquence, on peut se tromper !

On est ouvert.es aux réponses, répliques, critiques !