Prendre soin de nous mêmes pour détruire ensemble le patriarcat

Après une première réunion non-mixte, deux convictions principales se sont détachées et nous souhaitons poursuivre sur celle qui est la nôtre : nos milieux militants ne sont absolument pas dispensés des oppressions de genre et de sexualité que la société hétéro-patriarcale nous inculque. On y retrouve les mêmes comportements sexistes, transphobes, homophobes, lesbophobes et biphobes.

Nous pensons que pour mieux les combattre, il est nécessaire de mettre en place des groupes d’auto organisation. Ainsi, les personnes subissant des oppressions peuvent avoir un espace non seulement pour libérer la parole, mais aussi pour mettre en place des outils de lutte, seul-e-s ou à plusieurs, dans la rue et dans nos espaces militants, et, tout simplement, pour se sentir bien au moins le temps de ces moments en non mixité.
D’ailleurs, pouvons-nous parler de « nos » espaces lorsque des viols, agressions sexuelles, harcèlements, du sexisme quotidien, peur de parler de ces comportements ont lieu ? Si nous voulons que ces espaces soient les nôtres, nous devons nous sentir fort-e-s ensemble et construire une force féministe.

Nous passons déjà beaucoup de temps à faire de la pédagogie auprès de nos potes et camarades, alors que de nombreuses brochures et autres textes existent déjà pour apprendre à déconstruire nos pensées normatives et nos comportements oppressifs.
Nous pensons que nous ne devons plus faire ce que le patriarcat attend de nous auprès des mecs. Suivre les agresseurs pour qu’ils ne soient plus sexistes est non seulement vain, mais en plus c’est négliger les personnes qui subissent ces agressions. Nous devons apprendre à ne plus considérer que « ce n’est pas grave », « qu’il ne faut en parler ni faire un drama ». Nous devons apprendre à nous parler, nous faire confiance pour combattre ensemble. Pour construire ensemble un féminisme révolutionnaire.

Nous proposons de nous retrouver pour discuter de cette proposition autour des fanzines « De la misère sexiste en milieu anarchiste », « Dangerous Space » et « Betrayal ».

Ni Etat ni Patriarcat

* cette réu sera en non mixité femmes et minorités de genre