Nous sommes tous Lorrain-nes !

Dans le département de la Meuse (Lorraine), entre les villages de Saudron, Bure et Mandres-en-Barrois, l’état français via l’agence ANDRA ( Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs) tente d’implanter une décharge souterraine de déchets nucléaires, baptisé poétiquement CIGEO ( Centre Industriel Géologique).
Il s’agit selon leur propre dire du PLUS GROS CHANTIER JAMAIS ENVISAGÉ EN FRANCE. Pour ordre de comparaison, le volume de terre excavé du site serait équivalent à entre 5 et 10 fois le volume excavé pendant la construction du tunnel sous la manche. Mais ceci n’est qu’une petite partie de ce qu ils prévoient : à terme c’est toute la région qui sera nucléarisée, invivable pour l’éternité.

Après les échecs et revers cuisants qu’a subis l’agence dans ces tentatives d’implantation ailleurs en France ( comme à Segré dans le Maine et Loire), l’état a affuté sa tactique d’occupation. Après des années d’arrosage financier de la région afin de faire passer la pilule radioactive aux habitants, alors même que le projet n’est toujours pas légalisé, une phase de passage en force antidémocratique a été entamée.
Après le vol de la forêt de Mandres en Barrois par l’agence, et l’occupation de celui-ci par des militant-es, meusiens, meusiennes, personnes de tout horizon, la ZONE EST DÉSORMAIS SOUS OCCUPATION MILITAIRE. Les gendarmes locaux sont confinés dans leur casernes, et le relais est pris par des gardes mobiles. 24h sur 24, des forces d’intervention ( PSIG), des services de renseignements, des vigiles de sécurité privés, des GMs rodent dans les bois, mettent la pression sur les habitants, usent de violence, d’insultes, enferment pour des délits mineurs.

Parmi les personnes victimes de cette répression, un agriculteur a été, par exemple, condamné à 3 mois de prison avec sursis et 5 ans de mise à l’épreuve pour avoir simplement prêté sa bétaillère aux personnes en lutte. D’autres sont enfermés en détention préventive en attente de leur procès. Au mois d’aout 2017, une personne a été gravement blessée au pied par une grenade offensive.
Au mois de septembre 2017, une barrière est à nouveau franchie par la mise en place de perquisitions dans la maison associative du centre du village de Bure, ainsi chez des particuliers, perquisitions qui se sont soldées par la destruction de biens personnels et la confiscation, entre autres, de tout le matériel informatique.

Devant ces faits inadmissibles, des comités de soutien se sont formés un peu partout en France. A Angers, un groupe de personnes solidaires a décidé de se regrouper régulièrement.
Ce groupe envisage de faire connaitre la situation lorraine aux Angevins et Angevines qui pour la plupart ne savent pas que, quelque part en France, une ligne de front est ouverte avec affrontements réguliers, blessé-es graves et enfermements, le tout sous la couverture bien confortable pour les autorités que forme l’état d’urgence.

Angevins et Angevines qui, pour la plupart, ne savent pas que cette zone est aussi une zone d’espoir, où les cultures, les connaissances et la solidarité se partagent à l’infini, où des jeunes et moins jeunes réapprennent à faire du pain , des légumes, construire des maisons, font du théâtre, tournent des films et font vivre et repeuplent une zone que l’état et le lobby nucléaire aimeraient désertifier. Une zone où la société de consommation, du paraitre, de l’accumulation sans fin des richesses, de l’agriculture industrielle et toxique n’est plus envisageable pour personne.
Pour se faire, ce groupe organisera, des soirées de soutien, d’informations, des convois et des départs pour se rendre sur place.

Pour nous rejoindre : soutien-bure49(at)riseup.net