Au début des années trente, le mouvement communiste libertaire espagnol a focalisé en lui un immense espoir de révolution sociale auprès d’une partie du mouvement ouvrier. Et c’est en Espagne, en 1936-1937, que s’expérimenta – à des degrés divers et en certains endroits seulement – l’unique mise en pratique du premier objectif avancé par les courants révolutionnaires marxistes et libertaires depuis le XIXe siècle : l’abolition du travail salarié.

La genèse du processus qui a mené à ce début de sortie des rapports sociaux capitalistes nous fait remonter aux années 1868-1872, quand les idées et pratiques anarchistes en cours d’élaboration dans le creuset de l’AIT, puis de l’Internationale anti-autoritaire, se combinèrent avec le fond anti-étatiste, anticlérical et anticapitaliste d’une partie des classes populaires espagnoles.

Dans l’état de décomposition et de passivité avancées de notre époque, où nous sommes trop souvent confrontés à l’idée que le capitalisme est increvable, il n’est pas mauvais de revisiter des temps où ce système fut déjà perçu et détesté pour ce qu’il est : un moment de l’histoire où l’énergie humaine est posée comme la première des marchandises.

Chercheurs non académiques, les Giménologues ont publié entre autres Les Fils de la Nuit, élaboré autour des souvenirs de la guerre d’Espagne ¡A Zaragoza o al charco ! Aragon 1936­1938, ré ci ts d e p rota g on i s te s l i b e rta i re s . I l s a l i m e n te n t ré g u l i è re m e n t u n e d i s cu s s i on s u r l e s ca u s e s e t l a n a tu re d e l a ré vol u ti on e s p a g n ol e s u r ce s i te : g i m e n ol og u e s . org