Le jeudi 27 avril dernier, trois personnes (un mineur et deux majeurs) ont été interpellées lors de la manifestation « Ni le Pen, ni Macron ».
Après avoir refusé la comparution immédiate à l’issue de le GAV, les deux majeurs ont été placés sous contrôle judiciaire (avec interdiction du centre ville pour le premier, et de la ville de Rennes pour le second).
Ils passent en procès le vendredi 2 juin prochain devant le sinistrement célèbre juge Léger, accusés pour le premier de violence sur agent via jet de projectile, et l’autre de port d’arme, outrage et rébellion.

Il est nécessaire de rappeler les conditions de ces arrestations, marquées par l’ambiance extrêmement tendue de la manif :
– celle-ci fait suite au rassemblement après l’annonce des résultats du premier tour où des gens ont été traqués pendant des heures par la BAC, la BST et la brigade d’intervention, dans une ambiance de coup de pression physique et psychologique, et d’un délire de toute puissance des flics particulièrement fascisant.
– cette seconde manifestation est marquée par une organisation militaire du dispositif policier, regroupant à nouveau la BAC, la BST, la CDI (la Brigade d’Intervention), un hélico et une escouade de gendarmes mobiles, dirigés depuis un poste de commandement spécialement dédié à cette manifestation par la Direction Départementale de la Sécurité Publique (le renseignement local).
– au cours de la manifestation, un motard de la police n’a pas hésité à dégainer son arme pour mettre en joue les manifestant·es, et les bacqueux se sont mis dès le premier contact à cartonner à feu nourri les manifestant·es, arrosant au passage des voitures et des passant·es pris dans les zones d’affrontement (en particulier au pont de Nantes où deux personnes ont été arrêtées).

Malgré ce dispositif, plusieurs nasses (notamment à la fin de la manif à Croix Saint Hélier) et un niveau de violence très prononcé des flics, ceux-ci n’ont menés que quelques interpellations donnant lieu à des gardes-à-vue.
Du coup, celles-ci ont été marquées par une volonté affichée de faire payer aux manifestants arrêtés l’ensemble des affrontements : faute de pouvoir prendre des gens sur le fait, les flics n’ont cessé de multiplier les provocations pour pousser les camarades arrêtés à se débattre et à répondre à leurs insultes.
Plus grave encore : pour les trois inculpés (arrêtés pourtant à deux endroits différents), de nombreux témoignages attestent que les flics ont placé des pierres ou encore un couteau dans les poches des personnes interpellées.
A cette occasion, l’un des trois arrêtés s’est fait dérober une caméra gopro par les flics (c’est d’ailleurs la raison première de son interpellation), ces derniers cherchant très clairement à obtenir des vidéos du cortège prises par les manifestants eux-mêmes.

L’enjeu de se rassembler pour ce procès est donc de casser la dynamique de coup de pression psychologique que les flics cherchent à mettre en place depuis la phase électorale.
Sachant que les bacqueux seront certainement présents en tant que partie civile, il s’agira d’être en nombre à un procès où seront mises à jour et démontées les magouilles des flics (en particulier sur les armes qui se retrouvent dans les affaires des manifestants arrêtés), ainsi que leurs stratégies minables pour constituer les boucs émissaires des manifs.

Plus que jamais, il s’agit d’envoyer un signal fort aux instances répressives de Rennes : malgré le changement de direction du régime présidentiel, nous nous défendrons sans relâche et avec acharnement contre toutes les attaques policières et judciaires.

Faites tourner l’information, et venez nombreux !

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de RENNES
(7 Rue Pierre Abélard, 35000 Rennes)
BUS : arrêt Cité Judiciaire C5_C6_9_57
Vendredi 2 juin à 16h

La Défense Collective Rennes