D’où vient le fait que les citoyens admettent aujourd’hui la démocratie sinon comme le bien politique suprême, du moins comme un régime quasi incontestable et presque naturel, alors même qu’elle est historiquement advenue, qu’elle véhicule des technologies de pouvoir et qu’elle est le résultat de relations complexes (sociales, politiques, historiques, culturelles) autour desquelles gravite l’enjeu majeur de la reconduction, de la conservation, de la perpétuation de la domination d’un groupe (les puissants, les décideurs, les possédants) sur d’autres groupes (les sujets ou « assujettis » démocratiques, les dominés) ?