Justice pour Théo – Solidarité avec Aulnay

Nantes : rendez-vous vendredi 17 février, 18H, Place du Commerce (devant la FNAC)

Jeudi 2 février, à Aulnay-sous-Bois Théo était violé avec une matraque par quatre policiers lors d’un contrôle d’identité. Les violences et les insultes racistes se poursuivront ensuite jusqu’au commissariat et le jeune homme, souffrant entre autre de graves lésions à l’anus, doit être hospitalisé. Pour autant lors de l’instruction, la qualification de viol en réunion est bien vite écartée par le parquet de Bobigny qui préfère retenir le terme de « violences » pour 3 des 4 policiers, qui sont remis en liberté. Dans son rapport, l’IGPN conclut à un « accicent » et valide la thèse selon laquelle « le pantalon a glissé tout seul ». Encore une fois justice et police marchent main dans la main.

Le cas de Théo n’est pas isolé, plusieurs dizaines de témoignages ces dernières années rapportent des humiliations à caractère sexuel de la part de la police à l’occasion de simples contrôles, sans que bien sûr aucune condamnation ne soit prononcée. Sans étonnement c’est dans les cités de banlieues que ces faits sont répertoriés, là où la police, qui ne prend plus la peine de cacher son racisme, se plaît à perpétuer un climat de peur en faisant régulièrement subir des humiliations à la population.

Depuis jeudi les habitant-e-s d’Aulnay-sous-Bois laissent éclater leur révolte et réclament la justice pour Théo, ils et elles sont violemment réprimé-e-s par la police qui déploie des centaines d’effectifs et un hélicoptère, alors que les transports en commun et le courant sont coupés dans la cité des 3000. Peu d’images : on apprend sans grande surprise que la police menace au LBD celles et ceux qui tentent de filmer l’horreur de la répression. Dans la nuit du 6 au 7 février, la police tire à balles réelles sur les manifestant-e-s, des soi-disant « tirs de sommations », dix-sept tout de même revendiqués, alors qu’elle a à sa disposition des armes de maintien de l’ordre toujours plus développées.

A Nantes mercredi 8 février, la manifestation de soutien à Théo est stoppée net par la police après quelques mètres de défilé. Evidemment les policiers soutiennent leurs collègues et nassent les manifestant-e-s en faisant preuve d’une violence inouïe, à grands renforts de gazs lacrymogènes et de LBD pointés à hauteur de tête, même les journalistes y passent. Au total ce sont vingt personnes qui ont été placées en garde à vue suite à la manifestation. Le samedi 11 février, une autre manifestation défile littéralement encadrée par des centaines de CRS. Un manifestant a l’insolence de déverser un peu de peinture rose sur un commissariat. Il est arrêté et jeté en prison. Toute solidarité est réprimée.

Nous apprenons depuis que les policiers responsables du viol de Théo faisaient régner la terreur depuis longtemps à Aulnay-sous-bois, et qu’ils avait pass à tabac un ami de Théo quelques jours auparavant. Malgré plusieurs centaines d’interpellations, la révolte couve dans de nombreux quartiers, de Strasbourg à Nantes en passant par Clichy-sous-Bois et Bobigny ! Exigeons leur libération !

La violence et l’impunité de la police ne peuvent plus durer, nous ne pouvons pas laisser une milice raciste faire la loi dans les quartiers. Ce viol institutionnalisé, couvert par la justice, n’est pas le premier, faisons en sorte qu’il soit le dernier. C’est notre droit de manifester qui est menacé lorsque la police attaque ainsi un cortège, nous ne nous laisseront pas faire. En soutien à Théo et à contre l’impunité policière, retrouvons-nous vendredi 17 février, 18H, Place du Commerce, devant la FNAC.