LA PRÉFECTURE REFUSE DE NOUS RECEVOIR ! LA PRÉFECTURE SE MOQUE DE NOUS !! RÉGULARISATION IMMÉDIATE POUR ROSINE !!!

APPEL A UN RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN POUR ROSINE, MENACÉE D’EXPULSION.

LUNDI 30 JANVIER, 14h, DEVANT LA PRÉFECTURE D’ILLE ET VILAINE à BEAUREGARD

Rosine a fui la République du Congo car depuis l’enfance elle était sous le contrôle d’un homme puissant et violent et a subi de très graves violences sexistes. Elle s’est retrouvée injustement accusée de complicité pour des faits dont elle n’était absolument pas responsable et cela lui a coûté la prison. A 23 ans, elle a réussi à s’en échapper, fuyant en même temps le joug de cet homme en quittant son pays. Après une demande d’asile injustement refusée car les violences spécifiques faites aux femmes ne sont pas prises en considération par les instances de l’asile ; elle a demandé et s’est vu également refuser un titre de séjour par le Tribunal administratif, malgré la nécessité de soins pour les graves traumatismes engendrés.

Aujourd’hui si elle est renvoyée au Congo, elle risque autant la prison que de nouvelles violences sexistes de son ex-tortionnaire. Nous ne pouvons pas accepter qu’elle soit expulsée !

Lors d’un rassemblement le 19 décembre dernier, nous avons demandé un rendez-vous à la préfecture d’Ille et Vilaine pour demander la régularisation de Rosine. Nous avons également reçu le soutien de la mairie de Rennes qui est aussi entrée en négociation avec la préfecture. Après plus d’un mois de silence, la préfecture vient de convoquer Rosine lundi 23 janvier afin qu’elle renouvelle sa demande d’asile auprès de l’OFPRA.

Il s’agit clairement d’une stratégie de la part de la préfecture pour remettre aux mains de l’OFPRA une demande qui leur a été adressée. D’ailleurs il y a quelques semaines, la préfecture opposait à la mairie la supposée « non-intégration » de Rosine, c’est-à-dire un critère lié aux régularisations « classiques », et maintenant elle reprend l’argument de l’asile !

Le premier passage de Rosine devant l’OFPRA n’a pas eu de résultat favorable et le statut de réfugiée lui a été refusé, alors qu’elle avait présenté un dossier très complet. En appel, la CNDA avait également refusé sa demande. Pour Rosine comme pour bien d’autres, les instances de l’asile n’ont pas pris en compte les violences spécifiques faites aux femmes, et invoquent des arguments particulièrement choquants. Elles remettent sans cesse en cause la parole des femmes, suggèrent qu’elles mentent, et ne prennent pas en compte les traumatismes et les réactions propres aux femmes victimes de violences. Elles se basent par exemple sur la supposée absence de « sentiment » au moment de raconter les sévices subits, mettent en doute le caractère contraint de la prostitution qui a été imposée à Rosine, et lui reprochent de ne pas s’être plainte aux autorités, ce qui est méconnaitre les raisons du silence de nombre de victimes de violences sexuelles.

Nous savons que l’OFPRA continuera à interpréter la réalité avec ces mêmes œillères, et que cette nouvelle demande se conclura forcément par un refus. La préfecture le sait également, c’est exactement pour cela qu’elle propose cette solution !

Nous avons demandé il y a plus d’un mois à la préfecture d’être reçu.e.s en délégation pour exposer nos arguments et négocier avec eux. Nous souhaitons que Rosine puisse immédiatement déposer une demande de régularisation pour raisons humanitaires. Nous ne pouvons pas accepter que Rosine soit renvoyée à nouveau vers l’OFPRA ! La préfecture doit prendre ses responsabilités et régulariser immédiatement Rosine !!

Les femmes migrantes subissent ici et ailleurs des discriminations autant parce qu’elles sont migrantes que parce qu’elles sont des femmes. L’État français prétend défendre les droits des femmes : les institutions doivent maintenant prendre leurs responsabilités !

Venez nombreux et nombreuses au rassemblement, lundi 30 Janvier à 14h devant la préfecture d’Ille-et-Vilaine en soutien à Rosine !